Lévesque, Arbour et le rapido du lundi

À 40 ans, Dave Lévesque joue le meilleur golf de sa carrière. Il l’a prouvé de nouveau en fin de semaine en gagnant la Classique Wampole sur les allées du club Hillsdale de Mirabel.

Le golfeur de Price (Gaspésie) a eu raison de Philippe Mongeau 2 et 1 en finale de ce tournoi match play. C’est au 14e trou que Lévesque a cassé les reins de son rival en expédiant son coup d’approche dans la coupe pour un aigle. Avant la finale, il avait vaincu tour à tour Mario Fecteau, Ryan Ellis, Greg Cuthill, Rémi Bouchard et Maxime Barré.

Dave Lévesque a eu raison de Philippe Mongeau en finale de la Classique Wampole.

Dave Lévesque a eu raison de Philippe Mongeau en finale de la Classique Wampole.

Philippe Mongeau n’a pas à rougir de sa performance. Encouragé par la présidente Louise Giraldeau et plusieurs membres du club Terrebonne, il a joué avec brio avant de s’incliner devant le meilleur golfeur de la province durant les trois dernières années.

Le triomphe de Lévesque était son deuxième dans ce tournoi. Il rejoint ainsi Daniel Talbot, Rémi Bouchard, Vincent Dumouchel et Carl Desjardins parmi les doubles vainqueurs. Depuis le début de la saison, il a empoché plus de 53 000$ en bourses, dont 15 000$ pour sa victoire dans le championnat canadien de la PGA. Il a connu son seul revers de fortune lorsqu’il a raté la coupure à l’Omnium canadien présenté au club Royal Montréal. La marche était un peu trop haute.

Arbour atteint de démence

Alger Arbour, qui a mené les Islanders de New York à quatre conquêtes consécutives de la coupe Stanley entre 1980 et 1983, souffre de DÉMENCE, comme son ex-coéquipier GORDIE HOWE. C’est son ancien joueur de centre BRYAN TROTTIER qui a annoncé la nouvelle à une station de radio du nord des États-Unis.

Après une carrière de 17 ans comme joueur professionnel, Arbour est devenu un des meilleurs entraîneurs de tous les temps, au même titre que TOE BLAKE, Punch Imlach ou Scotty Bowman. Les joueurs des Islanders lui vouaient le plus grand respect et suivaient ses instructions à la lettre. Il a joué un rôle majeur dans les succès remportés par les Denis Potvin, Mike Bossy, Bryan Trottier, Clark Gillies, Bob Nystrom et cie.

Alger Arbour était un maître derrière le banc des Islanders.

Alger Arbour était un maître derrière le banc des Islanders.

Natif de SUDBURY, Arbour se défendait très bien dans la langue de Molière et il était toujours disponible pour les journalistes du Québec. Je ne me rappelle plus trop pour quelle raison, mais on s’amusait à l’appeler GONZAGUE et il nous rendait la pareille.

Dans le rôle de «défenseur défensif», il a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley avec les BLACKHAWKS et les MAPLE LEAFS durant les années 1960. Il a aussi aidé la nouvelle équipe de SAINT-LOUIS à atteindre la finale trois années de suite. Il jouait alors sous les ordres de SCOTTY BOWMAN.

Rapido du lundi

  • Le légendaire HERVÉ FILLION a remporté plus de 15 000 victoires dans les hippodromes de l’Amérique du Nord, mais il a perdu tout son argent dans les CASINOS.
  • DENIS LEBEL, du Parti Conservateur, amorce sa tournée du Québec avec un compte de zéro balle deux prises!
  • DAVID ORTIZ, un de mes favoris, est devenu samedi le troisième joueur à frapper 400 circuits dans l’uniforme des RED SOX. Avant lui, seuls TED WILLIAMS (521) et CARL YASTRZEMSKI (452) avaient réussi l’exploit. Bien sûr, il s’agit de trois joueurs très différents.
  • TED WILLIAMS a peut-être été le meilleur frappeur de l’histoire du baseball. C’est du moins ce qu’il croyait lui-même! Ses disputes avec les journalistes et avec certains spectateurs ont fait de lui une légende à BOSTON. Chose certaine, il était un cogneur exceptionnel. Il a remporté six fois le championnat des frappeurs de la Ligue américaine et il a terminé sa carrière avec une moyenne au bâton de ,344. Ses statistiques seraient encore meilleures s’il n’avait pas PERDU TROIS ANS dans l’armée américaine alors qu’il était à son apogée. On raconte que sa VISION était tellement bonne qu’il pouvait voir les coutures sur la balle quand elle filait vers le marbre!

    Ted Williams a remporté six fois le championnat des frappeurs de la Ligue américaine.

    Ted Williams a remporté six fois le championnat des frappeurs de la Ligue américaine.

  • CARL YASTRZEMSKI a mené les Red Sox à deux championnats de la Ligue américaine et il a gagné la Triple couronne en 1967. À son mieux avec des coureurs en position de compter, il était aussi un formidable voltigeur. PERSONNE n’a pu jouer aussi bien que lui devant le Monstre Vert du Fenway Park.
  • DAVID ORTIZ est d’abord et avant tout un dangereux frappeur. Il peut se débrouiller au premier coussin, mais il est surtout utilisé comme frappeur de choix. Il a le mérite d’avoir mené les Red Sox à trois conquêtes de la Série mondiale durant les 10 dernières années, un exploit peu banal. Si on ajoute ses circuits dans l’uniforme des Twins du Minnesota, il est rendu à 459.
  • JASMIN FRAPPIER a joué deux rondes de 66 au club Les Dunes de SOREL-TRACY. Bravo également à DENIS RUEST qui a joué son âge à 70 ans. Salutations à Laurent P. Delainey.
  • SWAN IN A MILLION est venu de l’arrière pour remporter la victoire à MOHAWK, samedi soir. Une grosse victoire pour le conducteur DUSTY JONES, originaire de Richmond.

    Dusty Jones a remporté une grosse victoire à Toronto aux guides de Swan in a Million. Il pose ici avec sa belle Marianne.

    Dusty Jones a remporté une grosse victoire à Toronto aux guides de Swan in a Million. Il pose ici avec la belle Marianne, l’amour de sa vie.

  • JONATHAN DELORME, ex-capitaine des Inouk de Granby, poursuivra sa carrière de défenseur dans l’uniforme des Éperviers de SOREL-TRACY. Il combinera le hockey senior avec les études en sciences sociales à l’Université du Québec à Montréal.
  • Les MOHAWKS DE KAHNAWAKE sont champions de la Ligue de crosse Senior du Québec pour une sixième année de suite. Ils ont battu l’Axemen d’Ottawa trois parties à une en finale. Grande vedette des séries, ALEX KEADOH HILL a marqué cinq autres buts dans le dernier match à Ottawa. Il termine les séries de championnat avec 27 points, dont 16 buts.
  • Le 10e et dernier tournoi YVAN LÉCUYER a été couronné d’un franc succès à COWANSVILLE. Tous les échos dans une prochaine chronique.
  • Dites-moi qui est la plus belle: Bouchard, Ivanovic, Sharapova ou Kournikova? Pas facile, hein?
  • ROB MANFRED, futur commissaire du baseball majeur, est un spécialiste des relations de travail et de la convention collective. Il bénéficiera des conseils de BUD SELIG qui quitte son poste après 22 ans.
  • Le sportif CLAUDE (Mutt) DUSSAULT, de Sherbrooke, a fêté ses 76 ans à Bromont avec sa chère RITA et toute la famille.

Le mot d’humour

La différence entre une nouvelle femme et un nouveau chien?

– Au bout d’un an, le chien est encore content de te voir arriver à la maison!

 

Les Maple Leafs imitent le Canadien

Les Maple Leafs de Toronto, sous l’impulsion de leur nouveau président Brendan Shanahan, ont décidé d’accorder une plus grande attention à leurs légendes et d’essayer de créer des liens encore plus étroits avec leurs fidèles partisans. Ils reprennent donc une formule qui a fait ses preuves à Montréal.

Dans le cadre du «Fan Festival» qui aura lieu le mois prochain, on dévoilera les noms de sept anciens joueurs des Leafs qui auront leur statue de bronze dans «L’allée des Légendes» au Centre Air Canada.

Les Leafs ont déjà annoncé que le regretté Ted (Teeder) Kennedy, capitaine de l’équipe de 1948 à 1955, serait le premier joueur honoré. Il sera représenté par son fils et par d’autres membres de sa famille lors de la cérémonie officielle.Dave Keon sera un des joueurs honorés par les Maple Leafs dans «L'allée des Légendes» au Centre Air Canada de Toronto.

Selon le Toronto Star, les autres joueurs de la première cuvée seront Dave Keon (photo), Frank Mahovlich, Tim Horton, Johnny Bower, King Clancy et Turk Broda.

Les statues seront fabriquées par Erik Blome, reconnu dans le domaine pour avoir créé des monuments semblables afin d’honorer les Wayne Gretzky, Oscar de la Hoya, Rosa Parks et Martin Luther King.

Les Maple Leafs ont gagné 13 fois la coupe Stanley dans leur histoire, mais n’ont pas touché au fameux trophée depuis 1967.

Week-end Express

  • RÉJEAN HOULE, président des Anciens Canadiens, a rendu visite à maman JACQUELINE (86 ans) et à son frère Butch dans son Abitibi natale. Bien sûr, il a fait un ou deux «5 à 7» avec ses amis GILLES LAPERRIÈRE, Pit Laflamme et Jean-Luc Racicot. À son retour à Montréal, il a rendu visite à JEAN BÉLIVEAU à son condo de Longueuil. Le Grand Jean se porte bien, mais il manque d’énergie depuis qu’il a été victime d’un deuxième AVC.

    Jean-François Houle, ex-entraîneur de l'Armanda, relèvera un nouveau défi à la barre de l'équipe de Bakersfield.

    Jean-François Houle, ex-entraîneur de l’Armanda, relèvera un nouveau défi à la barre de l’équipe de Bakersfield.

  • D’autre part, RÉJEAN HOULE est content pour son fils JEAN-FRANÇOIS qui vient de signer un contrat de deux ans pour diriger l’équipe de Bakersfield, en Californie. Cette équipe de la Ligue East Coast appartient aux OILERS D’EDMONTON.
  • Âgé de 39 ans, Jean-François Houle est un produit de l’Université CLARKSON. Comme ailier gauche, il a connu ses meilleures saisons à TALLAHASSEE et à La Nouvelle-Orléans. Il mange et dort de hockey.
  • Le PHOENIX de Sherbrooke retirera officiellement le numéro 35 du gardien de but JOCELYN THIBAULT lors d’une cérémonie au Palais des Sports, le vendredi 12 septembre. Jocelyn a fait sensation dans l’uniforme des FAUCONS de Sherbrooke avant de jouer pour six équipes de la Ligue nationale, dont le Canadien et les Nordiques.
  • FRANCIS MICHEL, as lanceur du Cactus de Victoriaville, termine la saison avec une fiche quasi-parfaite de 10 victoires et une seule défaite. Son équipe affrontera les EXPOS de Sherbrooke en première ronde des séries.

    Le lanceur Francis Michel connaît une saison de rêve à Victoriaville. (Photo lanouvelle.net)

    Le lanceur Francis Michel connaît une saison de rêve à Victoriaville. (Photo lanouvelle.net)

  • FRANÇOIS-ALEXANDRE TAMBASSO a frappé deux circuits pour mener les Brewers de SAINT-THÉRÈSE à la victoire contre le Royal LePage de Saint-Jérôme.
  • MARY-ANN HAYWARD vise un 4e championnat Senior du Canada, la semaine prochaine, sur les verts capricieux de MILBY. Les meilleures golfeuses de 50 ans et plus seront accueillies par GUY FAUCHER et de nombreux bénévoles. MARIE-THÉRÈSE TORTI, de la Vallée du Richelieu, sera à la tête de la délégation québécoise avec MARLÈNE DESBIENS, de Clermont, et JOCELYN SMITH, de Milby.
  • Le maire ALAIN RAYES, de Victoriaville, participe à l’épreuve Ironman 70.3 au NEW HAMPSHIRE en fin de semaine. Il a deux sources d’inspiration: PIERRE LAVOIE et sa belle Catherine.
  • CLAUDINE DOUVILLE, de RDS, lancera son livre «Mission sacrée 3», le 27 août, au Griffintown Café de la rue Notre-Dame ouest.
  • NORMAND RICHARD, un des fils du Rocket, joue encore du bon golf. Il a ramené une carte de 74 au club GRAND DUC, cette semaine.
  • Le Canadien JUSTIN MORNEAU occupe le premier rang des frappeurs dans la Ligue nationale. Il joue pour les Rockies du COLORADO.
  • Le club de golf LA PRAIRIE sera-t-il vendu pour faire place à un projet domicilaire?
  • JERRY REMY, analyste des matchs des Red Sox à la télévision, n’oubliera jamais le légendaire TED WILLIAMS. «Ted était parfois dur avec les gens autour de lui. Il n’aimait pas mon style de frappeur et ne se gênait pas pour me le faire savoir», rappelle-t-il.
  • AUDREY CÔTÉ, du club Canton, et BRENDAN SMITH, de Dufferin Heights, sont les champions juniors 2014 en Estrie. Une mauvaise nouvelle: CLAUDE GRATTON ne sera pas de retour pour organiser les tournois juniors l’an prochain.
  • L’écrivain JACQUES GODBOUT a raison de dire qu’il y a maintenant trop de spécialistes et pas suffisamment de généralistes.
  • On attend plus de 4700 coureurs dans les flancs du MONT ORFORD pour la course XMAN RACE, samedi et dimanche.
  • Le colosse PAUL-ANDRÉ BOUDREAU a gagné le tournoi de golf de la FADOQ à North Hatley.
  • Le championnat canadien de baseball des moins de 18 ans se poursuit en fin de semaine à MAGOG, Sherbrooke et Coaticook.

Le mot d’humour

Le condom n’est pas sécuritaire à 100 pour cent. Je connais un gars qui en portait un et qui a été abattu par le mari de sa maîtresse.

Combien vaudrait Bobby Orr ou le Big Three en 2014?

Avec un agent négociateur de la trempe de Don Meehan, le défenseur P.K. Subban, chouchou numéro un des fans du Canadien, a fini par obtenir tous les dollars qu’il désirait et même plus.

Êtes-vous surpris? Pas moi. C’était écrit dans le ciel qu’il finirait par toucher le gros lot. De là à lui verser 72M$, c’est fortement discutable.

Qu’on l’aime à mort ou qu’on le trouve «grande gueule», l’athlète de Toronto est devenu la meilleure carte de marketing du Bleu Blanc Rouge avec Carey Price. Il joue avec intensité chaque fois qu’il saute sur la patinoire et il provoque des choses avec son puissant tir et son excellent coup de patin. Il est flamboyant, fougueux, dérange l’adversaire et semble avoir le CH tatoué sur le coeur. Il commet aussi des erreurs stupides dans son territoire.

En général, les partisans du Canadien l’adorent et voient en lui le leader qui pourrait les mener à la conquête tant attendue d’une 25e coupe

P.K. Subban est mort de rire avec le contrat que le Canadien vient de lui consentir. C'est maintenant à lui de livrer la marchandise.

P.K. Subban est mort de rire avec le contrat que le Canadien vient de lui consentir. C’est maintenant à lui de livrer la marchandise.

Stanley. Ça, c’est une autre paire de manches.

Maintenant que sa situation financière est assurée, P.K. doit continuer de progresser comme joueur de défense et prouver que Geoff Molson et Marc Bergevin ont raison de lui verser autant d’argent. Son nouveau pacte comporte sa part de responsabilités et il le sait sans doute mieux que quiconque.

En apprenant la signature de son nouveau contrat, samedi après-midi, j’ai tout de suite pensé à Bobby Orr et au Big Three formé de Serge Savard, Larry Robinson et Guy Lapointe. Il faudrait combien d’argent pour satisfaire Bobby Orr dans le marché d’aujourd’hui? 200 millions? Et vous ne croyez pas que les membres du Big Three mériteraient autant sinon plus d’argent que P.K.? Et que dire de Denis Potvin, Brad Park ou Raymond Bourque?

Je ne suis pas de ceux qui jalousent les athlètes professionnels. Tant mieux pour eux si les propriétaires sont assez fous pour leur lancer des millions par la tête. Ça ne change absolument rien à mon propre compte de banque. Il faut toutefois se souvenir que cet argent ne pousse pas dans les arbres. Ces salaires faramineux sont payés à même le prix exorbitant des billets, les droits de télévision, les contrats de publicité, les concessions, la bière à 10 piastres et la vente de produits identifiés à la LNH. En bout de ligne, c’est toujours le pauvre amateur qui paie la note. Ne l’oublions pas.

L’ours de Joliette et les gants du Rocket

Le tournoi annuel d’Alain Chalut à Saint-Jean-de-Matha m’a permis de renouer avec un de mes favoris: Marcel Bonin, ancien ailier droit du Canadien de Montréal.

Comme tous les joueurs de sa génération, l’ami Marcel prend de l’âge (il aura bientôt 83 ans) et il doit maintenant se déplacer à l’aide d’une canne, mais il n’a rien perdu de son enthousiasme et de sa bonhommie.

«J’ai gagné partout où j’ai joué au hockey, sauf à Boston, dit-il. J’aurais bien aimé que ma carrière dure plus longtemps, mais une sérieuse blessure au dos m’a poussé à la retraite plus tôt que prévu. Je suis quand même fier de ce que j’ai accompli».

Marcel Bonin a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1950.

Marcel Bonin a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1950.

Après avoir aidé les Red Wings à gagner la coupe Stanley en 1955, Bonin a joué brièvement à Boston, puis il a connu la gloire dans l’uniforme du Bleu Blanc Rouge, participant à trois autres conquêtes de la coupe avec les Maurice Richard, Jean Béliveau, Jacques Plante, Doug Harvey et cie.

«On fêtait chaque fois qu’on remportait la victoire et on gagnait tout le temps!», dit-il en blaguant. À l’époque, les joueurs étaient honteusement exploités par les propriétaires de la Ligue nationale. C’était donc très avantageux de gagner la coupe Stanley pour aller chercher une prime additionnelle.

Une force de la nature

Originaire de Joliette, Bonin mesurait à peine cinq pieds sept pouces et faisait osciller la balance à 175 livres. Il n’était donc pas imposant, mais il était bâti en «corde de broche» et fort comme un cheval.

À l’âge de 17 ans, un cirque est passé dans son village et il a osé grimper dans l’arène pour affronter un ours, ce qui lui a valu le sobriquet d’ours de Joliette. L’arbitre du combat était nul autre que le légendaire Joe Louis, ex-champion mondial des poids lourds.

Dites-moi, en connaissez-vous beaucoup des hommes qui se sont battus contre un ours avec Joe Louis comme arbitre?

Sur la patinoire, Bonin ne craignait pas de bousculer l’adversaire, de foncer dans les coins et de jeter les gants lorsque cela était nécessaire. C’est sa fougue et sa détermination qui lui ont permis de se faire un nom à Trois-Rivières, à Québec et à Edmonton avant de faire carrière dans la LNH.

Au printemps 1959, Bonin a connu son heure de gloire dans l’uniforme du Canadien. Après avoir emprunté les gants de Maurice Richard (alors blessé), il a marqué 10 buts en 15 parties pour devenir le héros des séries. Il aurait sans doute mérité le Conn Smythe, mais ce trophée n’existait pas encore.

«Si j’avais emprunté le jockstrap du Rocket, peut-être que j’aurais eu une plus grosse famille!», dit Bonin, père de quatre enfants, en riant de bon coeur.

Une fois à la retraite, il a été policier à Joliette, puis responsable de la sécurité dans une école. Il n’a jamais été riche, mais il a vu à ce que ses enfants soient bien instruits et fassent leur chemin dans la vie. Ils ont tous réussi.

Par deux fois, il est venu à un cheveu de la mort, mais son heure n’avait pas encore sonné. Depuis le décès de sa chère Simone, il vit dans une maison pour personnes âgées à Joliette et il continue de s’intéresser à tout ce qui touche l’histoire avec un grand H.

Je n’oublierai jamais une entrevue que j’avais réalisée avec lui au Rustik de Châteauguay, quelque part dans les années 1980. Pendant que je lui posais mes questions, il s’amusait à mâchouiller son verre de vitre et à l’avaler!

Comme disent les Anglais, Marcel Bonin «is one of a kind».