La French Connection immortalisée

Sans l’ombre d’un doute, la French Connection composée de Gilbert Perreault, Richard Martin et René Robert a été un des trios les plus électrisants de toute l’histoire du hockey.

Si les trois joueurs n’ont pas réussi à mener les Sabres de Buffalo à la conquête de la coupe Stanley, ils ont quand même fait vivre des moments inoubliables à leurs partisans et à tous ceux et celles qui avaient une préférence pour le «jeu créatif».

Entre 1972 et 1979, les trois joueurs ont non seulement totalisé 1116 buts et 2573 points, mais ils ont aussi offert un spectacle d’une très grande qualité partout à travers la Ligue nationale.

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La French Connection a électrisé les amateurs de hockey entre 1972 et 1979. De gauche à droite: Richard Martin, René Robert et Gilbert Perreault.

Perreault, Robert et le regretté Richard Martin ont été immortalisés lors du dévoilement d’un bronze à leur effigie sur la plaza des Anciens du First Niagara Centre, vendredi soir. Les trois sculptures sont l’oeuvre de l’artiste Jerry McKenna.

Invité à prendre la parole, René Robert a déclaré: «Je n’oublierai jamais le plaisir que j’ai eu à jouer avec Gil et avec Rico. Je m’amusais chaque fois que je sautais sur la patinoire».

Visiblement ému, Perreault a ajouté: «Notre mission était d’offrir un bon spectacle aux amateurs de la région de Buffalo et je pense que nous avons réussi. Je désire partager cet honneur avec tous les partisans des Sabres. C’est pour eux qu’on jouait au hockey. Bien sûr, Rico nous manque, mais ça fait partie de la vie».

On se souviendra que Richard Martin a trouvé la mort quand il était au volant de son automobile, l’an dernier. Une enquête a été ouverte pour découvrir les causes exactes de son décès. Il aurait été victime des séquelles d’une blessure à la tête survenue sur la patinoire. À Buffalo, on tente d’organiser une campagne qui mènerait à son élection au Panthéon du hockey. C’est son fils Corey, 26 ans, qui le représentait à la cérémonie.

Trop difficile de se partager une tarte de 3,3 milliards?

Pour en savoir un peu plus sur le triste lock-out qui paralyse la Ligue nationale de hockey, je me suis tapé un très long article du Globe & Mail de Toronto dans lequel Gary Bettman et son vis-à-vis Donald Fehr étaient invités à répondre à plusieurs questions.

Après avoir terminé l’article, j’en suis venu à la conclusion suivante: ces gars-là sont super intelligents, mais ils sont aussi les champions du monde quand vient le temps de «parler pour rien dire». Du verbiage, du bla-bla et des entourloupettes d’avocats!

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Un lockout stupide paralyse la Ligue nationale de hockey depuis bientôt un mois et personne ne semble voir la lumière au bout du tunnel.

De toute évidence, le dialogue de sourds se poursuit de plus belle sur l’avenue des Amériques et il n’est pas près de prendre fin, d’autant que Bettman et Fehr ne veulent pas céder d’un pouce, de peur de perdre la face. Deux coqs dans la même basse-cour, ça rend les poules nerveuses!

On s’entend généralement pour dire que les propriétaires ont gagné le dernier conflit parce qu’ils ont réussi à imposer un plafond salarial et à forcer les joueurs à accepter une baisse de salaire de 24 pour cent. Deux choses essentielles, disaient-ils, pour assurer le bon fonctionnement de la ligue et l’équilibre entre les équipes. Sept ans plus tard, ça ne tient plus.

Aujourd’hui, l’arrogant petit Napoléon voudrait «saigner» davantage les joueurs parce que les équipes les plus riches (une douzaine) ne veulent pas partager leurs revenus avec les plus pauvres. En passant, vous avez déjà vu des riches qui voulaient partager leurs biens avec les pauvres?

En toute objectivité, Gary Bettman a eu le meilleur sur Bob Goodenow lors du conflit de 2004-2005. Ce dernier n’avait pas l’appui de tous ses membres et il a fini par perdre la guerre. Il a d’ailleurs remis sa démission quelques jours après la signature de la nouvelle convention collective.

Par contre, il y a aussi plein de gens qui croient que les joueurs ont finalement gagné la dernière bataille parce que le plafond salarial n’a jamais cessé de grimper depuis, de même que les salaires des hockeyeurs.

Le salaire moyen dans la LNH se situe aujourd’hui à 2,5 millions par année. C’est pas si mal payé pour pousser une rondelle en zone adverse.

Il faut également noter que les revenus de la ligue sont passés de 2,2 milliards à 3,3 milliards en l’espace de sept ans, soit une augmentation de 33 pour cent. C’est de la salade ça, les amis!

Si Bettman et Fehr sont trop «nonos» pour couper la poire en deux et se partager une telle fortune, pourquoi est-ce qu’on devrait écouter leur balivernes et les prendre en pitié?

Pourquoi est-ce que les amateurs devraient se ruer aux guichets lorsque le conflit sera réglé? Parce qu’ils sont idiots et qu’ils ne peuvent pas se passer de leur sport favori?

Aux Etats-Unis, ce conflit n’empêche pas les gens de dormir. Avec la NFL, la NBA et les séries de championnat du baseball majeur, ils ont tout ce qu’il faut pour se changer les idées. Au Canada, c’est une autre histoire. Au nord du 49e parallèle, le hockey est une religion.

«Call Me Gary» ne le dira jamais ouvertement, mais il se contenterait volontiers d’une demi-saison à condition de gagner sa bataille avec Fehr.

Cependant, il a devant lui le dauphin de Marvin Miller, un homme qui a vu neiger et qui a gagné quasiment tous ses combats avec les propriétaires du baseball majeur.

Et si la saison était annulée après les fêtes de Noël et du Jour de l’An? Ne riez pas, ce n’est pas impossible.

Le contrat du Rocket: scandaleux!

Marcel Bonin m’en avait parlé lors d’un tournoi de golf à Saint-Jean-de-Matha et je viens de recevoir la confirmation par courriel.

En 1955-56, alors qu’il était au sommet de sa gloire et le joueur le plus populaire de la Ligue nationale, Maurice Richard a signé un contrat lui assurant un salaire de base de 12 000$. Quand on pense que des joueurs marginaux touchent aujourd’hui des sommes faramineuses, on ne peut que s’indigner du sort qui lui a été réservé.

Gordie Howe, avec qui il a si souvent été comparé à cause de l’immense rivalité entre le Canadien et les Red Wings, a vécu le même cauchemar à Détroit. Il était indigné, vers la fin de sa carrière, quand il a appris que le défenseur Bobby Baun gagnait plus cher que lui. Heureusement, Howe a pu se racheter dans l’Association mondiale avec les Aeros de Houston. De meilleurs salaires l’ont incité à jouer jusqu’à l’âge de 52 ans.

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Voici le contrat que Maurice Richard a signé sur un bout de papier en 1955. Il lui assurait un salaire de base de 12 000$ alors qu’il était le joueur le plus populaire de toute la Ligue nationale.

Je me souviens d’une discussion avec le Rocket quelques années avant sa mort. Ça se passait lors d’un lancement de livre au centre-ville de Montréal. Interrogé sur sa carrière, il m’avait dit: «Je ne regrette rien, mais j’ai été exploité à 100 pour cent».

Il aurait pu dire 200 pour cent et il ne se serait pas trompé.

On se souviendra que Richard et son coéquipier Butch Bouchard avaient dû faire la grève durant une couple de jours pour arracher quelques centaines de dollars de plus à Frank Selke, un négociateur sans aucun scrupule.

Les propriétaires avaient alors le gros bout du bâton et ne se privaient pas pour imposer leurs conditions. C’était à prendre ou à laisser. Si un joueur n’était pas satisfait de son pécule, il n’avait qu’à rentrer à la maison. Dans les ligues mineures, plein de joueurs attendaient leur chance d’évoluer sous la grande tente.

Une fois à la retraite, le Rocket n’arrivait pas à croire qu’on puisse verser autant d’argent à des joueurs de hockey. Il avait le sentiment d’avoir été dupé et il avait parfaitement raison de réagir de la sorte.

Pendant 15 ans, il a fait courir les foules aux quatre coins de la Ligue nationale et ce sont les propriétaires qui s’en sont mis plein les poches. Heureusement, sa légende n’a jamais cessé de grandir et il a pu capitaliser en participant à la tournée des Anciens Canadiens, à des banquets ou encore à des séances d’autographes.

Lorsque je pense au contrat du Rocket, ça me fait chier de voir que les joueurs et les propriétaires sont incapables de se partager une enveloppe de 3,3 milliards de dollars. Pas vous?

Les échos du mercredi

  •  L’ex-gardien de but JOHN DAVIDSON, qui vient de perdre son poste comme président des Blues de Saint-Louis, a joué sous les ordres de JEAN-GUY TALBOT à Denver, à Saint-Louis et chez les Rangers. J.D. est un monsieur avec un grand M.

    mickey

    Mickey Mantle, le plus grand héros de mon enfance, détient encore le record de 18 circuits en Série mondiale.

  • Parmi mes plus beaux souvenirs d’enfance, il y a les SÉRIES MONDIALES de la fin des années 1950 et du début des années 1960 avec les MICKEY MANTLE, Yogi Berra, Whitey Ford, Sandy Koufax, Maury Wills et Bob Gibson. Les matchs étaient présentés en NOIR ET BLANC en plein festival des couleurs! Je me souviens très bien que toutes les parties avaient lieu en APRÈS-MIDI et qu’elles ne s’éternisaient pas comme c’est le cas aujourd’hui. La longueur des matchs constitue un PROBLÈME MAJEUR depuis quelques années. Il faut souvent veiller jusqu’à 1h. du matin pour connaître le résultat final, mais ce sont les réseaux de télévision qui mènent la game!
  • ALEX RODRIGUEZ n’est plus l’ombre du joueur qu’il a déjà été. Je me demande ce qu’il fait encore au troisième rang des frappeurs. Un gars a beau gagner 25 millions par année…
  • Selon une enquête menée par Le Nouvelliste de Trois-Rivières, BENOÎT GROULX, des Olympiques de Gatineau, est de loin le meilleur entraîneur de la LHJMQ. Il a récolté 12 votes de première place parmi ses collègues de travail. PATRICK ROY est deuxième et ANDRÉ TOURIGNY troisième. Reconnu comme un excellent motivateur, Benoît Groulx en est à sa 10e saison à la barre des Olympiques et il a gagné trois fois la Coupe du Président.
  • Le releveur JIM JOHNSON s’est repris de belle façon pour les Orioles après avoir gâché la sauce dans le premier match face aux Yankees.
  • Les ALOUETTES ont joué leur pire match de la saison contre Winnipeg. Une disgrâce!

    fehr

    Donald Fehr sait très bien que les Coyotes de Phoenix sont un boulet aux pieds pour les propriétaires de la LNH.

  • DONALD FEHR commence à poser des questions concernant la décision de la Ligue nationale d’implanter une équipe à PHOENIX. C’est de bonne guerre, mais ce n’est pas le nerf de la guerre. Tout le monde sait que les Coyotes sont un BOULET AUX PIEDS de la Ligue nationale et que GARY BETTMAN a bien du mal à reconnaître son erreur dans ce dossier.
  • Les YANKEES ont dominé les majeures avec leurs 245 circuits. CURTIS GRANDERSON en a frappé 43 et ROBINSON CANO 33.
  • RAYMOND BERRY était la cible favorite de JOHNNY UNITAS durant ses heures de gloire chez les Colts de Baltimore.
  • ALEXANDRE PRATT, de Saint-Eustache, a été un des meilleurs joueurs du Royal de REPENTIGNY en finale de la Ligue de baseball Élite du Québec.
  • SYLVAIN BEAULNE, ex-propriétaire du club Carling Lake, a été le meilleur joueur de son groupe lors de son récent voyage de golf en ÉCOSSE. Ses exploits dans la pluie et dans le vent lui ont valu une Claret Jug miniature qu’il conservera précieusement.
  • GUY GUÉRETTE, ex-hockeyeur d’Asbestos, parle encore de la ronde de 81 qu’il a jouée sur le parcours bleu du club DORAL en compagnie de son vieux copain ALAIN PROULX.
  • ROBERT SAINT-LAURENT, du club Royal Estrie, n’a jamais été un long cogneur, mais il fait des miracles avec son fer droit. Parlez-en à sa belle Victoire!
  • EDGAR FRUITIER: «Si tout le monde aimait la musique autant que moi, je pense que la terre tournerait avec plus d’élégance». Bien dit.

Le mot d’humour

On aurait inventé un stylo sans encre pour les auteurs à court d’idées!

Brière et Giroux s’en vont: ça ne sent pas bon!

Après Alex Ovechkin, Evgeni Malkin, Andrei Markov et plusieurs autres grands noms du hockey, c’est au tour de Daniel Brière et de Claude Giroux de prendre le chemin de l’Europe.

Les deux joueurs étoiles des Flyers feront équipe à Berlin, nous apprend Sylvain Saint-Laurent, un journaliste de la région d’Ottawa.

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Daniel Brière, des Flyers, prend la route de Berlin en compagnie de son coéquipier Claude Giroux. Un mauvais présage pour la durée du lock-out?

On doute que Brière et Giroux iraient jouer en Europe s’ils croyaient que le lock-out puisse se régler dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Ils ont sûrement discuté avec Donald Fehr ou avec d’autres membres de l’Association des joueurs avant de prendre leur décision.

De toute évidence, le conflit est loin d’être réglé et il pourrait facilement s’étirer jusqu’au 1er janvier. Les plus pessimistes disent même que la saison sera complètement annulée, ce qui serait une véritable catastrophe.

Personne ne semble penser aux amateurs dans cette histoire. C’est une guerre à finir entre des joueurs millionnaires et des propriétaires milliardaires. Il serait pourtant si simple de couper la poire en deux.

À la reprises des activités, il faudrait que les amateurs fassent connaître leur mécontentement en fuyant les arénas. Ça ferait réfléchir toute l’industrie du hockey.

Après la grève qui a frappé le baseball en 1994 (et détruit le rêve des Expos), les assistances ont chuté de 20 pour cent la saison suivante. Cela a suffi pour que les deux parties mettent de l’eau dans leur vin lors des négociations subséquentes. Le baseball n’a pas connu un seul arrêt de travail depuis cette date.