Herb Carnegie aurait dû être le premier

Herb Carnegie, qui vient de mourir à Toronto à l’âge de 92 ans, a été un fameux joueur de hockey. En fait, c’est lui qui aurait dû être le premier Noir à évoluer dans la Ligue nationale.

On sait que Willie O’Ree, un patineur des Maritimes, a été le premier joueur de couleur à percer dans la LNH. Il porté brièvement les couleurs des Bruins de Boston entre 1958 et 1961 avant de connaître une longue carrière dans l’uniforme des Gulls de San Diego (Ligue du Pacifique).

À la fin des années 1940, Herb Carnegie a mérité trois fois le titre de joueur par excellence de la puissante Ligue Senior du Québec. Il formait alors le trio des Black Aces avec son frère Ozzie et Manny McIntyre. Parmi ses compagnons de jeu, il y avait aussi Adjutor Côté, Cliff Goupille et Gilles Dubé. C’était évidemment à l’époque où la Ligue nationale ne regroupait que six équipes.

Conn Smythe, le grand patron des Maple Leafs de Toronto, a déjà dit qu’il prendrait Carnegie dans son équipe si on pouvait changer la couleur de sa peau!

En 1948, Carnegie a été invité au camp d’entraînement des Rangers de New York. Il a très bien fait et on lui a offert de commencer la saison avec le club-école de New Haven. Croyant peu en ses chances d’être rappelé par le grand club à cause de la couleur de sa peau, il a préféré rentrer au Québec où il gagnait plus d’argent.

Au début des années 1950, il a été le coéquipier de Jean Béliveau chez les As de Québec. «Herb était tout un joueur de hockey, m’a déjà dit le Gros Bill. Il était bon marqueur et bon fabriquant de jeux. J’ai beaucoup appris en le surveillant. Je suis convaincu qu’il aurait eu du succès dans la Ligue nationale».

Une fois à la retraite, Carnegie s’est installé dans la région de Toronto. Il s’est beaucoup impliqué dans un programme visant à aider la jeunesse. Il était aussi un brillant golfeur. Il a gagné trois fois le championnat senior de l’Ontario et deux fois le championnat canadien.

Il y a quelques années, il a été élu au Panthéon du sport canadien et Jean Béliveau était sur place pour faire son éloge. Ses funérailles auront lieu vendredi dans la Ville-reine.

Hitchcock fait des miracles à Saint-Louis

Il sera impossible d’ignorer Ken Hitchcock quand viendra le temps de décerner le trophée Jack Adams, remis annuellement au meilleur entraîneur de la Ligue nationale.

Il faudra tenir compte de Paul MacLean qui fait de l’excellent travail à Ottawa et de John Tortorella qui a transformé les Rangers en sérieux aspirants à la coupe Stanley. On pense aussi à Dave Tippett (Phoenix), à Barry Trotz (Nashville), à Kevin Dineen (Floride) et à Dan Bylsma (Pittsburgh). Toutefois, ce que Hitchcock a accompli à Saint-Louis tient du miracle.

Les Blues étaient à la dérive lorsque Hitchcock a été embauché par Doug Armstrong et John Davidson, au début du mois de novembre. L’homme de hockey de 60 ans a si bien fait son travail que l’équipe s’est mise à gagner et n’a jamais ralenti son allure. Tant et si bien que plusieurs les considèrent comme de sérieux aspirants au championnat.

Pourtant, les Blues sont une colllection de vulgaires inconnus et le capitaine David Backes est leur seul joueur à avoir atteint le cap des 20 buts. Des gars comme Andy McDonald, T.J. Oshie, Patrick Berglund, Chris Stewart et Alexander Steen, ça vous dit quelque chose?

Chez les joueurs un peu plus connus, il y a Jason Arnott et Jamie Langenbrunner, deux vétérans qui ont connu leurs meilleurs jours. Il y a aussi le Sherbrookois David Perron qui contribue aux succès de l’équipe après avoir raté la moitié de la saison à cause d’une commotion cérébrale.

À la ligne bleue, les Blues misent sur d’autres «no-names»: Kevin Shattenkirk, Carlo Colaiacovo, Barret Jackson, Alex Pietrangelo… Non, il n’y a pas de Larry Robinson ou de Denis Potvin là-dedans!

La différence, elle se trouve devant le filet avec Jaroslav Halak, super héros du Canadien au printemps 2010, et Brian Elliott, un ex-gardien des Sénateurs qu’on a réclamé sur le marché des joueurs autonomes l’été dernier. Halak totalise 24 victoires et présente une moyenne de buts alloués de 1,81. Elliott a fait presque aussi bien avec 21 victoires et une moyenne de 1,61. Qui plus est, les deux hommes ont réussi six blanchissages chacun!

Il y a tout lieu de croire que Halak sera l’homme de confiance des Blues durant les séries de la coupe Stanley. Il est beaucoup utilisé depuis environ un mois.

Les succès des Blues prouvent encore une fois qu’on peut faire un bon bout de chemin avec des joueurs travaillants, un bon système de jeu et beaucoup de talent devant le filet.

Quant à Hitchcock, il renaît de ses cendres après avoir mangé son pain noir à Columbus. Il était reconnu comme un «dur» quand il dirigeait les Flyers et les Stars de Dallas. Peut-être a-t-il modifié son approche avec les jeunes, mais il insiste sûrement sur la discipline et le travail d’équipe. En tout cas, il a de quoi être fier de lui. Ce sera sa dixième saison de 40 victoires et sa neuvième campagne de 100 points et plus.

Il a cependant assez d’expérience pour savoir que la saison régulière et les séries de la coupe Stanley sont deux animaux très différents!

Lafleur souhaite des changements chez le Canadien

Guy Lafleur

Guy Lafleur

Guy Lafleur est persuadé que les déboires du Canadien affectent l’économie québécoise. Il est bien placé pour le savoir car il y a moins de monde à son chic restaurant de Rosemère (Le Bleu Blanc Rouge) depuis quelques mois.

«Je n’ai aucune idée de ce qui va se produire durant les prochains mois, mais je souhaite des changements à la direction du club, dit-il. Le problème est entre les mains de Geoff Molson, mais ce n’est pas sa faute si l’équipe est rendue là.

«Il est passé rapidement de partisan à propriétaire du club. Ce sont deux choses très différentes. Il vit donc une période d’adaptation tout à fait normale. Selon moi, il va attendre la fin de la saison avant d’analyser froidement la situation et de prendre les décisions qui s’imposent. Pour l’instant, je pense qu’il faut faire jouer les jeunes et voir ce qu’ils ont dans le ventre. Je ne vois pas d’autre solution».

On croirait entendre Jean Béliveau à ses belles années comme ambassadeur du Tricolore!

Lafleur rentre d’une tournée dans le nord de l’Ontario avec les Anciens Canadiens. Comme d’habitude, il a signé des centaines d’autographes pour ses admirateurs. Sa popularité ne se dément pas, une trentaine d’années après avoir été le joueur le plus électrisant de la LNH.

«Sincèrement, je pense que les Anciens font un travail extraordinaire pour la promotion du Canadien. On voyage partout au Canada et les gens nous posent des questions pas toujours faciles à répondre. En tout cas, nous autres, on gagne!», conclut le Démon Blond.

 

 

Mario Tremblay: «Cette saison est un désastre»

Mario Tremblay

Mario Tremblay

«Cette saison est un désastre sur toute la ligne. Personne ne s’attendait à ça l’automne passé et c’est très frustrant pour les partisans du Canadien», dit Mario Tremblay.

Comme à l’époque où il patrouillait le flanc droit, l’ancien numéro 14 choisit le chemin le plus court et ne cherche pas d’excuses pour expliquer les déboires de l’équipe qui l’a rendu célèbre.

«Les malheurs ont commencé avec la blessure à Markov, poursuit-il. Brian Gionta a été absent durant presque toute la saison et il a fallu échanger Mike Cammalleri parce qu’il ne faisait rien de bon. Sans parler de Scott Gomez qui a connu une saison pitoyable.

«Comme si ça ne suffisait pas, Pierre Gauthier a congédié l’entraîneur-adjoint Perry Pearn sans en parler à Jacques Martin. C’est comme si Doug Risebrough m’avait foutu à la porte sans en discuter avec Jacques Lemaire.

«Gauthier a ensuite congédié Martin même si l’équipe n’était qu’à deux petits points du huitième rang, puis il a confié l’équipe à Randy Cunneyworth sur une base intérimaire. C’est certain que les joueurs ont commencé à se poser de sérieuses questions».

GAUTHIER CONGÉDIÉ?

Tremblay est d’avis qu’il ne sera pas facile de redresser la situation même si le noyau de l’équipe est passablement bon avec les Price, Subban, Gorges, Cole, Desharnais, Pacioretty et Markov (s’il reste en santé).

«J’ai hâte de voir ce que va faire Monsieur Molson, ajoute-t-il. Dans les circonstances, je verrais mal le retour de Pierre Gauthier. Il travaille fort, mais il est dur d’approche et ses relations avec le public sont difficiles. Je ne suis pas convaincu qu’il a tout ce qu’il faut pour être directeur général du Canadien de Montréal».

En ce qui concerne son ancien coéquipier Bob Gainey, encore présent dans l’entourage du Canadien, Mario déclare simplement: «C’est lui qui a mis Gomez sous contrat».

Pas facile de critiquer un homme avec lequel on est allé à la guerre si souvent.

D’autre part, Tremblay est convaincu que Randy Cunneyworth ne sera pas de retour derrière le banc la saison prochaine. «Le pauvre homme fait de son mieux, mais il a été placé là comme dépanneur», dit-il.

Même s’il préférerait vanter les mérites du Canadien plutôt que d’analyser leurs malheurs, Mario se dit très heureux à RDS où il fait équipe avec les Michel Bergeron, Vincent Damphousse, Guy Carbonneau, Stéphane Langdau, Michel et Gaston Therrien.

«On est une belle gang de chums et on s’amuse en partageant notre passion pour le hockey, dit-il. Je travaille aussi à CKOI et je participe à l’émission de Michel Villeneuve à 98,5 FM. À 55 ans, ma vie est maintenant à la radio et à la télévision. Le coaching, c’est fini pour moi. J’ai fait ça pendant 12 ans et le temps est venu de passer à autre chose».