Watson applaudit la nouvelle génération

AUGUSTA, Géorgie— Après Sam Snead, Ben Hogan, Arnold Palmer, Jack Nicklaus et plusieurs autres légendes du golf, c’est au tour de Tom Watson de faire son dernier tour de piste à Augusta.

À 66 ans, le rouquin de Kansas City est forcé de se rendre à l’évidence: il ne frappe plus la balle assez loin pour rivaliser avec les jeunes loups de la PGA.

«Il fut un temps où j’étais un des plus longs cogneurs du circuit, mais

Réal Labbé, Denis Messier et moi avons eu le plaisir de discuter avec Tom Watson avant son dernier tournoi des Maîtres.

Réal Labbé, Denis Messier et moi avons eu le plaisir de discuter avec Tom Watson avant son dernier tournoi des Maîtres.

cette époque est révolue depuis longtemps, avoue-t-il. Je frappe maintenant la balle à 250 verges et ce n’est pas suffisant pour obtenir de bons résultats sur un parcours aussi long (7435 verges) que celui d’Augusta. Tout ce que je peux espérer, c’est d’éviter la coupure après 36 trous. Ma décision est prise depuis plusieurs mois. Le temps est venu de tirer ma révérence».

Watson sera chaudement applaudi lorsqu’il grimpera l’allée du 18e trou pour la dernière fois. Non seulement a-t-il gagné le Masters à deux reprises (1977 et 1981), mais il a souvent été dans la course aux grands honneurs, terminant une douzaine de fois parmi les 10 premiers.

«J’ai tant de souvenirs d’Augusta, poursuit-il. Je n’oublierai jamais la journée où j’ai pu jouer ici avec mon père et Gene Sarazen. Mon père aimait le golf autant que moi. J’ai aussi vécu des moments inoubliables lors du dîner des Champions avec avec les Ben Hogan, Sam Snead, Byron Nelson, Henry Pickard, Herman Keiser et bien d’autres. C’est un grand privilège que d’appartenir à un club aussi sélect».

Quadruple bogey au 16e

On se souvient d’abord de Watson pour ses cinq victoires dans l’Open de Grande-Bretagne, mais c’est ici à Augusta qu’il a compris qu’il pouvait rivaliser avec Jack Nicklaus et les grands champions de la PGA.

Tom Watson a failli gagner l'Open de Grande-Bretagne en 2009. Il avait 59 ans...

Tom Watson a failli gagner l’Open de Grande-Bretagne en 2009. Il avait 59 ans…

Il a dû faire ses classes comme tout le monde. En 1970, encore dans les rangs amateurs, il a raté la coupure après avoir commis une erreur stupide au 13e trou. Cinq ans plus tard, il luttait pour le championnat quand il a expédié deux balles à l’eau au 16e trou sous les yeux de Nicklaus. Il aurait voulu disparaître dans l’étang avec son quadruple-bogey pendant que le Golden Bear calait un roulé de 40 pieds pour «casser les jambes» de Johnny Miller et de Tom Weiskopf.

En 1997, Watson s’est retrouvé de nouveau dans la course. Cette fois, il n’a pas loupé sa chance. Même s’il était presque étouffé par la pression, il a réussi un coup de fer 5 absolument parfait au 16e trou, puis il a enregistré un birdie au 17e et une normale au 18e pour se sauver avec la victoire, deux coups devant Nicklaus.

Trois mois plus tard, il a encore eu raison de Nicklaus dans le fameux duel de Turnberry (Écosse) et sa carrière était lancée. Entre 1977 et 1984, il a gagné 33 épreuves de la PGA en route vers le panthéon du golf.

Il choisit Rory pour gagner

Watson comprend très bien que le temps est venu de «passer le flambeau» aux plus jeunes. D’ailleurs, il ne cache pas son admiration pour les jeunes loups de la PGA.

«Ils sont vraiment bons, dit-il. Ils ont beaucoup de talent et ils frappent la balle au bout du monde. Je pense surtout à des joueurs comme McIlroy, Spieth et Jason Day. Rory frappe la balle si haut et si loin qu’il est capable de «déchirer» n’importe quel terrain. Il est mon choix pour gagner cette semaine. Jason Day en est un autre qui frappe la balle en hauteur. À Augusta, c’est un net avantage que d’atteindre le vert avec un fer court. Ça fait toute la différence.

«Je suis très impressionné par le rendement des jeunes et aussi par leur comportement en général. Ils sont très gentils avec les amateurs, de merveilleux ambassadeurs pour notre sport. J’apprécie le fait qu’ils accordent une grande importance à leur conditionnement physique. Ce n’était pas le cas dans mon temps. Par contre, je frappais entre 300 et 400 balles par jour. C’était pas si mal comme exercice».

Tant et aussi longtemps qu’il le pourra, Watson continuera de venir à Augusta pour participer au dîner des Champions et à la compétition Par 3, le mercredi après-midi.

Comment voudrait-il qu’on se souvienne de lui? «Allez demander aux autres, répond-il. Personnellement, je veux juste que mes adversaires se rappellent de moi comme d’un excellent golfeur. Je suis allé à l’école de Byron Nelson et j’ai travaillé fort pour améliorer mon jeu court. Il m’arrivait souvent de sauver la normale avec mon wedge ou mon putter, mais ça fait partie du jeu. Je pense aussi que j’ai traité les gens de la bonne manière, du moins la plupart du temps. C’est important ça aussi».

Merci pour tout, M. Watson.

Les anniversaires du mercredi 6 avril

En passant

  • GÉRALD JEANNETEAU, président fondateur de RDS.
  • HAL GILL, ex-défenseur du CH, des Bruins, des Leafs et des Penguins, 41 ans.
  • BERT BLYLEVEN, ex-lanceur des Twins, 65 ans.
  • NICOLAS GOSSELIN, Monsieur Rogers à Gatineau, 31 ans.

    Nicolas Gosselin: ce n'est pas son premier rodéo!

    Nicolas Gosselin: ce n’est pas son premier rodéo!

  • MARIE-HÉLÈNE LANTHIER, championne de ski nautique, 38 ans.
  • GERALD DIDUCK, ancien des Leafs et du CH, 51 ans.
  • JEAN-DENIS TALON, ex-président d’AXA Canada, 72 ans.
  • TRAVIS MOEN, ancien joueur du CH, 34 ans.
  • DOMINIC CHAMBERLAND, journaliste de Val-d’Or.
  • CLÉMENT PATRY, ancien président du club Médaille d’Or, 69 ans.
  • NATHALIE RICHARD, de Laval.
  • GÉRALD RENÉ, de Sherbrooke.
  • NORMAND DUMOULIN, de Pierrefonds.
  • MONIQUE BÉRARD, as golfeuse de Sorel, 55 ans.
  • DIDIER DUBOIS, de Montréal.
  • YVES NORMANDIN, de Napierville.
  • MATHIEU BEAUDOIN, ex-hockeyeur à Ohio State, 32 ans.
  • TOMMY GREENE, ex-lanceur des Phillies, 48 ans.
  • PHIL REGAN, ex-lanceur des Cubs, 79 ans.
  • RICHARD GARNEAU, golfeur de la Rive-Sud, 72 ans.
  • NANCY GAUDET, de Sainte-Julie.
  • JEAN-FRANÇOIS LEBLOND, de Waterloo, 32 ans.
  • TONY SCIONE, de Montréal-Concordia.
  • BOB CRAWFORD, ancien des Royals de Cornwall, 57 ans.

Jason Day et ses grille-pain!

AUGUSTA, Géorgie— Tu ne deviens pas numéro un mondial sans avoir une bonne tête sur les épaules. Jason Day en est la plus belle preuve.

Deux jours avant le début du 80e tournoi des Maîtres, le golfeur australien s’est présenté devant les journalistes et il a répondu à leurs questions avec une belle assurance, comme s’il avait fait ça toute sa vie.

Jason Day se présente à Augusta dans la peau du numéro un mondial.

Jason Day se présente à Augusta dans la peau du numéro un mondial.

«Il y a plus de monde que l’an passé, a-t-il dit avec un sourire en coin. Je suis content de me présenter ici dans la peau du numéro un. Je suis à l’aise ici et je pense que j’ai tout ce qu’il faut pour gagner ce tournoi, mais je ne me vois pas comme le grand favori et je ne prends rien pour acquis. Il y a plusieurs joueurs qui peuvent aspirer aux grands honneurs. Je pense notamment à des gars comme Jordan Spieth, Rory McIlroy et Henrik Stenson. Il y a aussi le vieux Phil (Mickelson) et plusieurs autres champions. Notre circuit n’a jamais été aussi compétitif».

Jason Day a gagné cinq tournois l’an passé, dont le championnat de la PGA, son premier titre majeur. Il a repris de plus belle en 2016 en enlevant le tournoi Arnold Palmer à Bay Hill et le Dell match-play à Austin, Texas. Il joue le meilleur golf de sa carrière et il dit que son dos ne le fait plus souffrir. Dans son cas, «sky is the limit».

Il a failli tout lâcher

Jason Day est ici depuis vendredi afin de mettre toutes les chances de son côté, mais il n’est pas question qu’il passe trop de temps sur le parcours ou dans le terrain d’exercice. Par expérience, il ne croit pas à cette façon de faire. Il veut se préparer «juste assez» tout en demeurant calme et détendu.

«À Augusta, il est important d’avoir de bons coups de départ, mais il faut surtout placer la balle au bon endroit avec ses fers si on veut avoir du succès. Mon seul objectif pour l’instant est de jouer assez bien pour être «dans la parade» dimanche. Alors, tout devient possible».

Si le regretté Yogi Berra avait été professionnel de golf, il aurait dit: «Le golf est 90 % mental. L’autre moitié est physique». Et Jason Day lui aurait probablement donné raison.

En 2011, il était sur le point de tout lâcher. Ses résultats étaient décevants. Il avait envie de rentrer à la maison même s’il avait une invitation pour participer au tournoi des Maîtres. Ses proches ont réussi à le faire changer d’idée. Il s’est présenté à Augusta et il a terminé deuxième, deux coups derrière le Sud-Africain Charl Schwartzel. C’est le coup de pied dont il avait besoin.

«Le golf est un jeu très frustrant, dit-il. Je me souviens de mes années dans les rangs amateurs où tout ce que je pouvais gagner, c’était des grille-pain. Je jouais pour l’honneur et pour gagner des grille-pain!

«Une fois rendu chez les pros, c’est une autre histoire. Il faut que tu produises et que tu gagnes des bourses intéressantes si tu veux conserver ta carte et rester parmi l’élite. Lorsque tu traverses une période creuse, tu deviens frustré. Tu as moins de plaisir à jouer et moins le goût de retourner au champ d’exercice.

«Émotivement, il y a des hauts et des bas. Parfois, tu en viens même à détester le golf. Tu songes à remplacer son caddie, ton professeur, ton agent d’affaires et même ta femme, mais c’est là que tu as le plus besoin d’eux et de leurs conseils.

«Oui, j’ai eu envie de lâcher, mais mes proches m’ont soutenu et encouragé. Ils étaient là pour ça. Je suis allé à Augusta, j’ai fini deuxième et j’ai repris goût au golf. Vous connaissez la suite de l’histoire».

Jason Day: un jeune homme dont on n’a pas fini d’entendre parler.

DERNIÈRE HEURE

  • RORY McILROY est en belle forme et très confiant de gagner le Masters pour la première fois, ce qui lui permettrait de compléter le Grand Chelem du golf. Je vous en parlerai davantage demain.
  • Selon McIlroy, on ne reverra pas de sitôt un joueur capable de répéter les exploits réussis par TIGER WOODS entre 1997 et 2006.
  • RICKIE FOWLER en est un autre qui se présente ici avec de grandes ambitions. Très populaire auprès des jeunes, Fowler a remporté sa plus belle victoire dans le championnat TPC, l’an passé, à Jacksonville. Il se croit maintenant capable de gagner son premier tournoi majeur. «Je souhaite que le VENT se lève. Je suis très bon dans le vent», dit-il.
  • PHIL MICKELSON rêve d’un quatrième veston vert. «J’ai peut-être 45 ans, mais je ne me suis pas aussi bien senti depuis des années, déclare Lefty. Je frappe encore la balle à la même distance (299 verges) qu’en 2003».
  • MIKE WEIR, champion ici en 2003, sera le seul représentant du Canada. Il a raté la coupure quatre fois dans les cinq dernières années.
  • Le champion en titre JORDAN SPIETH amorcera le tournoi avec l’Anglais PAUL CASEY et le jeune BRYSON DeCHAMBEAU, champion amateur des États-Unis.
  • JASON DAY jouera les deux première rondes avec MATT KUCHAR et le grand ERNIE ELS.

 

Les champions ne l’auront pas facile

Pluie et vents forts pour les premières rondes du Masters

AUGUSTA, Géorgie— Les chances sont presque nulles que quelqu’un puisse répéter les exploits de Jordan Spieth cette semaine lors du 80e tournoi des Maîtres. Dans le journal local, on parle de «Défense Nationale» en faisant allusion au club Augusta National.

D’abord parce qu’on annonce du mauvais temps jeudi et vendredi, ce qui fait que les conditions de jeu seront plus difficiles. On prévoit de la pluie jeudi matin et des vents forts (15 à 25 km/h) vendredi. Tout le monde sait que le vent est le pire ennemi du golfeur.

Jason Day: «Ils vont prendre les moyens pour nous compliquer la vie».

Jason Day: «Ils vont prendre les moyens pour nous compliquer la vie. Je serais surpris qu’un joueur se sauve avec la victoire».

L’an passé, Spieth n’a eu besoin que de 130 coups (64 et 66) pour négocier les deux premières rondes et il a réussi 28 birdies au total pour égaler la marque de 270 établie par Tiger Woods en 1997.

«Je suis pas mal sûr que personne ne jouera 270 cette année, affirme Jason Day. Habituellement, il faut jouer autour de «moins 13» pour gagner ici et je pense qu’ils vont prendre les moyens pour nous compliquer la vie. Je très serais surpris que quelqu’un se sauve avec la victoire».

Spieth, qui connaît certains ennuis avec son fer droit depuis le début de l’année, partage l’opinion de son plus sérieux rival. Il pense lui aussi que les dirigeants du club Augusta National ne veulent pas qu’on «déchire leur terrain».

En bref

  • Lundi soir, nous avons eu le privilège d’échanger avec TOM WATSON lors d’une réception organisée par la compagnie IBM dans une salle du Partridge Inn. Watson, qui participe au Masters pour la dernière fois, est le nouvel ambassadeur de cette compagnie. J’y reviendrai dans une prochaine chronique.
  • Les «rondes de pratique» sont de plus en plus populaires. Mardi matin, c’était «bumper à bumper» sur WASHINGTON ROAD. Un peu partout, on voyait des gens avec une affiche disant «I need tickets».
  • On a créé de nouvelles ROUTES et agrandi le terrain de stationnement afin de faciliter la tâche aux visiteurs. Ici, «money is no object».
  • Le meilleur golfeur des prochains JEUX OLYMPIQUES recevra une invitation pour le tournoi des Maîtres et les autres épreuves du Grand Chelem en 2017. L’annonce a été faite par BILL PAYNE, président du club Augusta National, et les représentants des autres organismes.