Ne manquait que Rusty…

TERREBONNE— Exception faite de l’absence de Rusty Staub, retenu en Floride par la maladie, et de quelques discours un peu trop longs (une vieille rengaine), le 24e gala du Panthéon des sports du Québec a fait vivre de bons moments aux quelque 300 convives.

Outre le Grand Orange, les athlètes honorés étaient Clara Hughes, Serge Corbin, Denyse Julien et le grand Ken Dryden. Charles H. Cardinal, un pionnier du volleyball au Québec, a été intronisé à titre de bâtisseur.

Voici quelques-uns des commentaires recueillis durant la soirée:

  • CLARA HUGHES: «J’ai vécu des moments difficiles durant ma carrière et j’ai traversé une dépression qui a duré deux ans. J’ai réussi à passer au travers grâce à deux personnes: Eric Van den Hynde et Gaétan Boucher. Eric m’a convaincu de continuer et Gaétan m’a servi d’inspiration. Je dois aussi un gros merci à Claude Chagnon (FAEQ), à B2Dix, à Hubert Lacroix et tous les gens du Québec qui n’ont jamais cessé de me supporter».

    Nouveau membre du Panthéon des sports du Québec, Ken Dryden se considère privilégié d'avoir vécu les années 1970 dans l'uniforme du CH. Il a gagné six coupes Stanley en huit ans!

    Nouveau membre du Panthéon des sports du Québec, Ken Dryden se considère privilégié d’avoir vécu les années 1970 dans l’uniforme du CH. Il a gagné six coupes Stanley en huit ans!

  • KEN DRYDEN (dans un excellent français): «Je suis arrivé à Montréal avec Linda à l’automne 1970. J’étais étudiant à McGill et gardien de but à temps partiel avec les Voyageurs (Ligue américaine). Neuf mois plus tard, je défilais sur la rue Sainte-Catherine avec la coupe Stanley. Quelle aventure incroyable! Nous avions le meilleur directeur général (Sam Pollock), le meilleur entraîneur (Scotty Bowman), les meilleurs joueurs et les meilleurs supporters. Durant les années 1970, il n’y avait pas de meilleure ville que Montréal pour vivre et jouer au hockey. Je me considère privilégié d’avoir vécu ici et d’avoir joué avec la crème de la crème».
  • DENYSE JULIEN, championne de badminton: «Il n’existe pas de plus beau métier que celui d’athlète et il n’y a rien comme les Jeux olympiques. J’ai eu le plaisir de pratiquer mon sport jusqu’à l’âge de 44 ans, souvent contre des joueuses beaucoup plus jeunes que moi. Au début de ma carrière, je disais aux gens: «Je suis Denyse Julien et je viens de Rouyn. Je viens de loin pour aller encore plus loin!»
  • SERGE CORBIN, de Shawinigan: «J’ai gagné 26 fois la Course de canots de la Mauricie, presque 27. Si j’ai eu autant de succès, c’est parce que j’ai travaillé fort et que j’ai eu de formidables partenaires. Je dois aussi une fière chandelle aux gens de la Mauricie qui n’ont jamais cessé de me supporter».
  • CHARLES CARDINAL: «Je suis un éducateur depuis 52 ans. Pour moi, les cinq clés du succès sont la passion, l’ardeur au travail, le tenacité, l’attitude et la confiance en soi. J’espère qu’on continuera d’investir dans le développement du talent canadien».

Les échos du gala

  • CLAUDE RAYMOND est allé au bâton à la place de RUSTY STAUB, retenu en Floride par la maladie. «J’ai joué avec Rusty à Houston et à Montréal, a-t-il rappelé. Il était un frappeur de ,300 et il pouvait aussi cogner la longue balle. Dans le champ droit, il avait un bras puissant, comme VLADIMIR GUERRERO ou ELLIS VALENTINE. Il était tellement heureux à Montréal qu’il a appris à parler français pour communiquer avec les partisans. Au début des années 1970, les Blue Jays n’existaient pas encore et Rusty était populaire d’un bout à l’autre du Canada. Il avait beaucoup de CHARISME».

    Claude Raymond s'est présenté au micro à la place de son ancien coéquipier Rusty Staub.

    Claude Raymond s’est présenté au micro à la place de son ancien coéquipier Rusty Staub.

  • YVON LAMBERT pense que le Canadien aurait gagné une cinquième coupe de suite en 1980 si KEN DRYDEN n’avait pas pris sa retraite avant le début de la saison. On ne le saura jamais. Cette année-là, le Canadien a été éliminé en sept parties par les NORTH STARS du Minnesota après avoir perdu les services de GUY LAFLEUR dans la série contre Hartford (blessé par Pat Boutette).
  • RONALD COREY agissait comme président d’honneur du gala. Il a bien fait les choses, mais il a eu des ennuis avec sa «mèche rebelle» durant toute la soirée!
  • FRANÇOIS GOUDBOUT, membre du c.a. du Panthéon des sports, s’est blessé à une jambe en jouant au tennis. Il marche avec une CANNE pour la première fois de sa vie.
  • MARCEL JOBIN a beaucoup d’admiration pour son concitoyen SERGE CORBIN, grand champion des courses de canot. «Serge est le PIERRE HARVEY de la Mauricie. Il est encore plus populaire que moi à Shawinigan!», a-t-il dit.
  • On a observé un moment de silence en mémoire de BRIGITTE FROT, emportée par le cancer l’été dernier. Mme Frot a été impliquée dans l’organisation du gala pendant plus de 20 ans.
  • DENYSE JULIEN a déjà visité 25 pays en huit mois!
  • GAÉTAN BOUCHER, toujours aussi humble: «Je suis honoré d’avoir incité CLARA HUGHES à devenir patineuse de vitesse. On peut dire aujourd’hui que l’élève a dépassé le maître».
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.

Marc Bergevin mène rondement son affaire

Il est beaucoup trop tôt pour se pencher sur l’oeuvre de Marc Bergevin, mais une chose est certaine: il est allé à la bonne école (celle des Blackhawks) et il mène rondement son affaire. Il a une vision globale de la situation et il va au devant des coups.

Voici ce qu’il faut retenir suite à l’échange qui a envoyé Travis Moen à Dallas en retour du défenseur Sergei Gonchar:

  1. Il ne faut pas s’attendre à des MIRACLES de la part de Gonchar. Bergevin est le premier à dire qu’il n’est plus le joueur qu’il était à Pittsburgh et à Washington. Bien servi par son expérience, il sera utile seulement si on l’utilise de la bonne façon.
  2. MICHEL THERRIEN connaît très bien Gonchar pour l’avoir eu sous ses ordres à Pittsburgh.
  3. Le départ de Moen crée de l’espace dans le BUDGET du Canadien pour la saison prochaine. Une des fonctions de Bergevin est justement de savoir composer avec le plafond salarial.

    Sergei Gonchar, 40 ans, pourrait être utile au Canadien en avantage numérique.

    Sergei Gonchar, 40 ans, pourrait être utile au Canadien en avantage numérique.

  4. L’acquisition de Gonchar se veut un MESSAGE pour les jeunes Tinordi et Beaulieu. «Ils doivent être meilleurs et ils le savent», a dit Bergevin.
  5. Le patron du Canadien ne déroge pas à son PLAN DE MATCH. «Ça part du gardien de but en montant. Il faut améliorer l’ensemble de notre jeu défensif», précise-t-il.
  6. Pas moins de 11 joueurs ont quitté le Canadien depuis le printemps dernier: Gionta, Gorges, Vanek, D. Murray, White, Bouillon, Brière, Budaj, Parros, Moen et Bourque (cédé à Hamilton).
  7. Si RENE BOURQUE n’a pas saisi le dernier message, il ne comprendra jamais. Le Canadien en avait marre qu’il se traîne les bottines.
  8. Gonchar devrait bien s’entendre dans le vestiaire avec ANDREI MARKOV, Emelin et Galchenyuk.
  9. Dans sa jeunesse, Gonchar a porté les couleurs du DYNAMO DE MOSCOU. Dans la Ligue nationale, il a joué pour Washington, Pittsburgh, Ottawa et Dallas. Il a disputé 1256 parties, marqué 219 buts et obtenu 798 points. Des chiffres impressionnants. Il aura 41 ans au mois d’avril.

L’Express de Midi 23

  • Les partisans des JETS DE WINNIPEG n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent à part EVANDER KANE et le gardien de but ONDREJ PAVELEC. Qui veut aller jouer dans cette ville où les nuits sont tellement longues?
  • ADRIEN BIGRAS n’a rien perdu de sa passion pour le golf à 76 ans et il aime encore la compétition. Mardi après-midi, il a calé un roulé de 40 pieds au 17e trou du club LES LÉGENDES. Il a ainsi gagné son match avec BOB LEDOUX contre Jean Morin et Henri Chatelain. Le club de Saint-Luc fermera ses portes dimanche.

    Joe Maddon est l'objet d'une enquête de la part du baseball majeur.

    Joe Maddon, nouveau gérant des Cubs, est l’objet d’une enquête de la part du baseball majeur.

  • Le baseball majeur mène une enquête sur les circonstances entourant l’embauche du gérant JOE MADDON par les Cubs de Chicago. Évidemment, les Cubs se défendent d’avoir négocié avec Maddon alors qu’il était encore sous contrat avec les Rays de Tampa.
  • La dévaluation du DOLLAR CANADIEN risque d’influencer le plafond salarial de la LNH.
  • CLAUDE BRODEUR, ex-défenseur des Saguenéens, a commencé à marcher sur ses deux jambes artificielles. Brod is back, bravo!
  • BUBBA WATSON dans le Top 3 mondial: qu’est-ce que tu fais là, Bubba?
  • La très jolie ANNIE PELLETIER fera la promotion des vêtements FRANK LYMAN.
  • Les Prédateurs de LAVAL (hockey senior) ont embauché le dur-à-cuire STEVE BOSSÉ même s’il n’a pas chaussé les patins depuis cinq ans…
  • Les Islanders ont blanchi Colorado 6-0 même si JOHN TAVARES n’a obtenu aucun point.
  • Les BLUE JACKETS risquent de se réveiller trop tard.
  • DAN DUQUETTE, des Orioles, a été nommé administrateur de l’année par le Sporting News.
  • PIERRE LANGEVIN, président de Honda Québec, est meilleur golfeurs depuis qu’il est ennuyé par un mal de dos.
  • Le tournoi bantam JOËL PAQUIN aura lieu à Saint-Bruno-de-Guigues (Témiscamingue) en fin de semaine. Joël est un ancien joueur des Citadelles de Rouyn-Noranda.
  • L’AUTOROUTE MÉTROPOLITAINE: c’était bon en 1960!
  • J’ai encore 280 messages en banque. Un peu de patience, svp.

Le mot d’humour

Savais-tu qu’il y a des poste de télévision qui parlent de météo 24 heures par jour?

– Dans mon temps, on regardait par la fenêtre!

Les anniversaires du jeudi 13 novembre

En passant

  • GILBERT PERREAULT, ancien joueur étoile des Sabres de Buffalo, 64 ans.
  • WES PARKER, ancien joueur de 1er but des Dodgers, 75 ans.
  • MEL STOTTLEMYRE, ex-lanceur des Yankees, 73 ans.
  • PATRICK DIOTTE, ancien joueur de l’Impact, 47 ans.

    Gilbert Perreault: plus de 500 buts dans l'uniforme des Sabres de Buffalo.

    Gilbert Perreault: plus de 500 buts dans l’uniforme des Sabres de Buffalo.

  • PAT HENTGEN, ancien des Blue Jays, 46 ans.
  • VINNY TESTAVERDE, ancien joueur des Jets de New York, 51 ans.
  • GENE GARBER, ex-releveur des Braves, 67 ans.
  • RENÉ DROLET, ancien joueur des As de Québec, 70 ans.
  • STEVE GUÉNETTE, ancien des Penguins, 49 ans.
  • DAN PETRY, ex-lanceur des Angels, 56 ans.
  • GILLES DALLAIRE, retraité du journal La Tribune.
  • SERGE VANDAL, sportif de Boisbriand.
  • DENIS LECOURS, de Repentigny.
  • KATY LAPIERRE, de Ville LaSalle.

Souvenirs du Boomer

En regardant le documentaire sur Bernard Geoffrion à RDS, plein de souvenirs me sont revenus en tête.

Comme tous les gens de mon âge, j’ai vu jouer Boom-Boom en noir et blanc, puis en couleurs chez les Rangers. En zone ennemie, il était quasiment aussi dangereux que Maurice Richard, le héros de son enfance. «Je possédais un très bon lancer, mais je n’aurais jamais connu une telle carrière si je n’avais pas joué avec Jean Béliveau, m’a-t-il souvent répété. Le Grand Jean savait réellement quoi faire avec une rondelle. T’avais juste à te placer au bon endroit et tu étais certain qu’il te l’enverrait sur le tape (ruban gommé)».

Bernard Geoffrion a porté fièrement les couleurs du CH de 1950 à 1964.

Bernard Geoffrion a porté fièrement les couleurs du CH de 1950 à 1964.

J’ai aussi vu Geoffrion faire le comique dans les pubs de Miller Lite avec Billy Martin, Dick Williams et d’autres grands noms du sport. Comme il avait le sens du spectacle, c’était pour lui un jeu d’enfant que de tourner ces commerciaux.

Le Boomer se défendait également assez bien comme chanteur. Il a même tourné un 45 tours, mais ça s’est arrêté là. Chanter sous la douche et en faire une carrière sont deux choses fort différentes. Mon ami Jacques B. Côté pourrait vous en parler longtemps…

Un dur coup

Geoffrion était un bon joueur d’équipe, mais il avait deux personnalités dans le vestiaire. «Il était «tout feu tout flamme» quand il vivait une heureuse période et il faisait la moue lorsqu’il traversait une léthargie», se souvient Gilles Tremblay.

Il a encaissé un dur coup le jour où ses coéquipiers lui ont préféré Jean Béliveau comme capitaine suite au départ de Doug Harvey pour New York (1961). Il n’en voulait pas à son ami Jean, mais il croyait que cet honneur lui revenait de plein droit après une dizaine d’années avec le Bleu Blanc Rouge. En bout de ligne, le vote a penché en faveur du Gros Bill.

Peu de gens s’en souviennent, mais Geoffrion a été entraîneur des As de Québec pendant deux ans. Parmi ses protégés, il y avait Doug Harvey et Gump Worsley. Semble-t-il que Frank Selke lui avait fait la promesse de diriger le Canadien après avoir fait ses classes dans la Vieille capitale, mais ça ne s’est pas produit. Frustré, le Boomer a choisi d’effectuer un retour au jeu avec les Rangers  et il s’est plutôt bien défendu après une absence prolongée.

Le Boomer a fait frémir de nombreux gardiens de but avec son puissant lancer frapper. Il pose ici avec la rondelle de son 270e but. Il en a marqué 393 en saison régulière et 58 dans les séries de la coupe Stanley.

Le Boomer a fait frémir de nombreux gardiens de but avec son puissant lancer frapper. Il pose ici avec la rondelle de son 270e but. Il en a marqué 393 en saison régulière et 58 autres dans les séries de la coupe Stanley.

Quelques années plus tard, il est devenu le premier entraîneur des Flames d’Atlanta. Il a travaillé fort pour populariser le hockey en Georgie, mais c’était une mission quasi impossible dans une région où le football, le baseball et le basketball avaient le haut du pavé.

En 1979, Irving Grundman, nouveau patron du Canadien, a décidé de faire appel à Geoffrion pour chausser les grands souliers de Scotty Bowman. Ken Dryden venait d’annoncer sa retraite, Jacques Lemaire prenait le chemin de la Suisse et Yvan Cournoyer était sur le point d’abandonner à cause d’un mal de dos chronique. Ce n’était plus la formidable équipe qui venait de se taper quatre conquêtes d’affilée.

Malgré toute sa bonne volonté, Geoffrion a tenu le coup pendant exactement 100 jours avant de remettre sa décision. La présence de son fils Danny dans l’alignement lui causait des maux de tête, mais ce n’était pas la seule raison. Le hockey était en pleine évolution et le Boomer était un homme d’une autre époque. C’est Claude Ruel qui a pris la relève pour le reste de la saison.

Beaucoup trop tard

Après sa courte aventure derrière le banc, Geoffrion est rentré à Marietta, en Georgie, pour jouer au golf et s’occuper de sa famille grandissante. De temps à autres, il venait faire un tour à Montréal. Il avait toujours des anecdotes intéressantes à nous raconter. Il lui arrivait aussi d’être de mauvais poil et d’attaquer certains journalistes.

Geoffrion consulte le Montréal-Matin avec Jean Béliveau après un match oz ils ont marqué trois buts chacun.

Geoffrion consulte le Montréal-Matin avec Jean Béliveau après un match où ils ont marqué trois buts chacun. (Archives du CH)

Les années ont passé jusqu’à ce qu’il soit victime du cancer. On avait peu souvent de ses nouvelles jusqu’à ce que le Canadien décide, 25 ans trop tard, de retirer son chandail numéro 5.

On a décidé d’attendre jusqu’au printemps 2005 pour que la cérémonie officielle coïncide avec la visite des Rangers. Tant et si bien que Geoffrion est mort le matin même où il devait être honoré. Heureusement, son épouse Marlene, ses enfants et ses petits-enfants ont pu être réunis sur la patinoire du Centre Bell pour une soirée très émotive. Son chandail flottait enfin près de celui de son beau-père Howie Morenz.

Lorsque je pense à Geoffrion, je pense surtout à trois choses: son slapshot, ses grimaces et sa joie de vivre. Y’en avait pas deux comme le Boom!