Message à Geoff Molson

Je viens de mettre les pieds dans la salle de presse du club Augusta National, toujours avec le même bonheur.

Avant de vous entretenir du prochain Masters, j’aurais un petit message pour Geoff Molson.

D’abord, je lui dis bravo pour avoir fait le ménage aussi rapidement. L’équipe était à la dérive et ça ne pouvait pas continuer comme ça. Il a mis ses culottes et il a pris les décisions qui s’imposaient.

Si je peux me le permettre, je lui refile maintenant le conseil suivant: arrêtez donc de faire du marketing et mettez-vous à FAIRE DU HOCKEY!

Si on se fie à ce qu’on entend à gauche et à droite, Patrick Roy est le grand favori du public pour succéder à Randy Cunneyworth. On le réclame à grands cris. Il faudra avoir une fichue de bonne raison pour l’ignorer.

Pour ce qui est du poste de directeur général, Julien Brisebois semble avoir une longueur d’avance. Avec un adjoint de la trempe d’André Savard, il pourrait sans doute faire du bon travail. Ce sera à Geoff Molson et à Serge Savard de voir si Brisebois est disponible, s’il est le bon candidat et il s’il ferait bon ménage avec un homme aussi fougueux que Patrick Roy.

De toute façon, le prochain directeur général du Canadien pourra difficilement faire pire que Pierre Gauthier et Bob Gainey!

L’important, c’est qu’on bâtisse une solide organisation avec des hommes capables de concocter une équipe de première division. Le meilleur marketing, c’est encore celui qu’on fait sur la patinoire.

À bon entendeur, salut!

Rien ne bat le Masters de 1986

CALABASH, Caroline du Nord— Après avoir franchi les montagnes du Vermont et de la Pennsylvanie, il est sage d’éviter New York et Washington en empruntant des routes moins achalandées que la 95.

Une dizaine d’heures après avoir quitté le Québec dans la neige, tu roules tout à coup dans la verte et apaisante campagne de la Virginie en écoutant chanter Raymond Berthiaume, Bobby Hachey, Roy Orbison, Oscar Thiffault et Renée Martel. Lorsque tu voyages à trois, il faut qu’il y en ait pour tous les goûts!

Le lendemain midi, tu te présentes au club Carolina National juste à temps pour respecter ton heure de départ. Tu t’installes en vitesse sur le premier tertre de départ et puis bonne chance.

Vous aurez deviné que je suis en route vers Augusta afin d’assister en chair en et os au tournoi des Maîtres. C’est un plaisir et un privilège qui dure depuis 10 ans. Quelque chose pour agacer mes amis golfeurs et meubler mes vieux jours.

Le Masters n’est pas un événement comme les autres. On ne se lasse jamais de le vivre, d’en parler et d’écrire sur le sujet. Il y a bien sûr la tradition, la beauté des lieux, Amen Corner, Phil, Tiger et le jeune McIlroy, la foule immense qui applaudit les magiciens de la PGA, mais aussi bien d’autres choses encore dont je vous entretiendrai durant les prochains jours.

L’autre soir, en pitonnant, je suis tombé par accident sur la victoire de Jack Nicklaus en 1986. Même si je connaissais l’histoire presque par coeur, j’en avais la chair de poule.

Jack Nicklaus

Jack Nicklaus détient le record de six victoires à Augusta et de 18 victoires dans les tournois majeurs.

Ce triomphe inattendu figure parmi les plus grands moments de l’histoire du sport. Quelques jours après avoir été dépeint dans un journal comme étant un golfeur «vieux et rouillé», Nicklaus a fait reculer l’horloge du temps et il a joué comme un dieu le dimanche après-midi pour rejoindre et devancer Seve Ballesteros et Greg Norman, les deux grands favoris pour gagner le tournoi.

On parlera encore longtemps de ses exploits sur le neuf de retour (eagle au 15e, birdies aux 16e et 17e trous), mais aussi des bévues de Ballesteros et de Norman en fin de journée.

Ballesteros était le Arnold Palmer des Européens et il n’avait pas son égal pour soulever la foule. Jusqu’à sa mort il s’est souvenu de son mauvais coup de fer 4 au 15e trou, lequel devait lui coûter la victoire.

En ce 13 avril 1986, on aurait dit que le scénario était écrit d’avance, que les dieux du golf s’étaient rangés une dernière fois du côté du Golden Bear. Quand il a vu Norman rater son dernier coup roulé sur le vert du 18e, Jack est sorti du Butler Cabin sous les cris et les applaudissements d’une foule en délire. À 46 ans, il vivait plus beau moment de sa carrière.

Trop souvent conspué parce qu’il avait osé mettre fin à la suprématie d’Arnold Palmer au milieu des années 1960, Nicklaus était finalement reconnu à sa juste valeur et ovationné à tout rompre par le grand public. C’était la consécration pour un homme qui a dominé son sport durant une vingtaine d’années.

Son fils Jackie traînait ses bâtons ce jour-là et cela rendait sa victoire doublement savoureuse. Le golf est un sport merveilleux, mais ça ne bat pas l’amour qui peut exister entre un père et son fils.

Meilleur golfeur de sa génération, Nicklaus est venu de nulle part pour inscrire sa sixième et dernière victoire à Augusta. C’était presque trop beau pour être vrai.

«Vous ne verrez jamais un plus beau Masters que celui-là», affirme Ken Venturi, ancien champion de la PGA et ex-analyste à la télé. Il a parfaitement raison.

N.B. Mes reportages en direct du club Augusta National seront rendus possibles grâce à la générosité de: PORTES & FENÊTRES CONCERTO (Jacques L’Estage), TRANSPORT ALEXCALIBUR (Alex André), GRANITE LACROIX DE LAVAL (Gilles Lacroix), BARWOOD-PILON (Robert Pilon) et LES ANCIENS DE LA LIGUE DÉPRESSION (Morris Duhaime). En votre nom, je les remercie du fond du coeur.

 

 

 

La fricassée du lundi

En passant

  • CHRISTINE BRENNAN, du quotidien USA Today, a entrepris une nouvelle croisade contre la politique discriminatoire du club AUGUSTA NATIONAL qui refuse carrément d’accepter une femme parmi ses membres. Selon elle, cette politique est désuète et rétrograde. Elle demande également si GINNI ROMETTY, nouvelle présidente de la compagnie IBM, obtiendra une exemption. Les firmes IBM, Exxon et AT&T sont les trois commanditaires majeurs de ce club archi-privé. BILLY PAYNE, président du club, sera sûrement questionné à ce sujet durant le prochain tournoi des Maîtres. On le voit déjà patiner avec grande élégance.
  • Il y a quelques années, MARTHA BURK avait attaqué la politique discriminatoire du club Augusta National. Le président HOOTIE JOHNSON lui avait répondu en disant: «On ne me fera pas reculer à la pointe de la bayonnette!» L’affaire avait fait beaucoup de bruit avant de tomber dans l’oubli.
  • Les séries de championnat de la Ligue nord-américaine débuteront jeudi à JONQUIÈRE et à TROIS-RIVIÈRES. Les Marquis recevront la visite du Wild de Windsor tandis que le Caron & Guay se frottera à l’Isotermich de Thetford-Mines, l’équipe de l’heure dans le circuit Godin.
  • TERRY FRANCONA, qui a mené les Red Sox à deux conquêtes de la Série mondiale, a été embauché comme analyste par le réseau ESPN. Il y remplace BOBBY VALENTINE, le nouveau gérant des Red Sox. On dirait le jeu de la chaise musicale. Bien sûr, Francona se garde de faire des prédictions en ce qui concerne la prochaine saison des Red Sox. «Le club qui évite les blessures dans son personnel de lanceurs est habituellement celui qui remporte le championnat», dit-il.
  • Prompt rétablissement à LÉO VACHON, un des pionniers du tournoi pee-wee Anjou.
  • Les PHILLIES devront commencer la saison sans deux de leurs meilleurs joueurs: le premier but RYAN HOWARD et le deuxième but CHASE UTLEY. Howard est blessé à un tendon d’Achille et il pourrait rater la moitié du calendrier. Utley, lui, soigne des blessures aux genoux. Heureusement, les Phillies misent encore sur le meilleur trio de lanceurs partants de la Ligue nationale en ROY HALLADAY, Cliff Lee et Cole Hamels.
  • GILLES GAREAU se prépare à entreprendre sa 25e saison au club BONNIEBROOK de Saint-Colomban. Il accueillera ses premiers clients durant le week-end de Pâques.
  • Le club de golf CANDIAC ouvrira ses portes jeudi sous la direction du professionnel MICHEL TRUDEAU. Parmi les premiers clients, il y aura BERNARD MELOCHE, Jacques Montpetit, Bob et Clyde Carter, Denis Comtois, Claude Leclair et Daniel DiPietro.
  • Les Yankees espèrent que le vétéran gaucher ANDY PETTITE soit en mesure de les aider à partir du mois de mai. Ils ont déjà plein de bons lanceurs partants: C.C. SABATHIA, Phil Hughes, Ivan Nova, Hiroki Kuroda, Michael Pineda et Freddy Garcia. En relève, ils devront cependant se passer de JOBA CHAMBERLAIN qui se remet d’une opération au coude.
  • PHIL SIMMS et LAWRENCE TAYLOR sont parmi les joueurs les plus «tough» à avoir évolué sous les ordres de BILL BELICHICK. Ce dernier a travaillé pour les Giants de New York avant de devenir le grand patron des Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

LE MOT D’HUMOUR

Michel Therrien: «Un bon voleur n’essaye pas d’entrer dans une maison qui est défendue par un chien Doberman!»

Les anniversaires du lundi 2 avril

En passant

  • DON SUTTON, ex-lanceur étoile des Dodgers, 67 ans.
  • DAN HALDORSSON, ancien golfeur de la PGA, 60 ans.
  • CARMEN BASILIO, un grand nom de la boxe, 85 ans.
  • REGGIE SMITH, ex-voltigeur des Red Sox, 67 ans.
  • PASCALE NADEAU, de Radio-Canada.
  • RON HOGGARTH, ex-arbitre de la LNH, 64 ans.
  • TODD WOODBRIDGE, un as du tennis en double, 41 ans.
  • JACQUES (Coco) GRISÉ, partisan du Canadien et des Alouettes, 66 ans.
  • LORRAINE FREEMAN, ex-employée des Expos.
  • JOSÉE DESJARDINS, de la LHJMQ, 34 ans.
  • AYAKO OKAMOTI, ex-championne de la LPGA, 61 ans.
  • PETE INCAVIGLIA, baseball, 48 ans.
  • JEANNINE SAINT-JACQUES, de Saint-Hyacinthe.
  • RENÉ BERTRAND, un as du vélo, 76 ans.
  • MARLENE FLOYD, soeur de Ray Floyd, 74 ans.
  • MICHÈLE BUREAU, de Sherbrooke, 50 ans et des poussières!