Justin Rose coiffe Mickelson au fil d’arrivée

Favori de la foule, Phil Mickelson aurait tant voulu célébrer son 43e anniversaire de naissance par une victoire dans l’Omnium des États-Unis, mais les dieux du golf en ont décidé autrement.

Victime de deux doubles-bogeys en début de journée, Mickelson s’est battu jusqu’à la dernière seconde, mais il a finalement dû se contenter du deuxième rang pour la sixième fois de sa carrière, deux coups derrière l’Anglais Justin Rose.

L'Anglais Justin Rose a gagné l'Open des États-Unis avec beaucoup de panache, deux coups devant Phil MIckelson et Jason Day.

L’Anglais Justin Rose a gagné l’Open des États-Unis avec beaucoup de panache, deux coups devant Phil MIckelson et Jason Day.

Il s’agit d’une victoire parfaitement méritée pour l’Anglais de 32 ans, plusieurs fois dans le top 5 dans les tournois du Grand Chelem. Sous une pression énorme, il a réussi de magnifiques normales sur les deux derniers trous du club Merion pour enregistrer un pointage de 70. Après son dernier coup roulé, il a levé le doigt au ciel pour saluer son défunt père et il a versé quelques larmes. Il s’est ensuite rendu au pavillon où il a attendu la confirmation de sa victoire en compagnie de son épouse.

En entrevue à NBC, il a déclaré: «Je dédie cette victoire à mon père Ken et je remercie mon ami Adam Scott pour ses mots d’encouragement avant la ronde finale. Au 18e trou, j’ai senti que mon jour de gloire était arrivé. J’ai pensé à Ben Hogan et j’ai frappé un super coup de fer 4 pour m’approcher de la cible. Je remercie aussi les gens de Philadelphie pour leur support et je félicite Phil Mickelson pour son comportement comme joueur et comme père de famille».

Premier depuis 1970

Rose est le premier Anglais à gagner l’Omnium des États-Unis depuis Tony Jacklin en 1970. Il est aussi le premier joueur de son pays à gagner un tournoi majeur depuis Nick Faldo en 1996.

Après son mauvais début de partie, Mickelson a eu plusieurs chances de se sauver du peloton, mais il n’a pas été capable de capitaliser.

Une défaite très dure à avaler pour Phil Mickelson. C'est la sixième fois qu'il termine deuxième dans ce tournoi majeur.

Une défaite très dure à avaler pour Phil Mickelson. C’est la sixième fois qu’il termine deuxième dans ce tournoi majeur.

«C’est une défaite difficile à avaler, a-t-il avoué. Mon eagle au 10e trou m’a permis de relaxer un peu, mais j’ai joué deux mauvais coups de wedge au 13e et au 15e trous. Honnêtement, ça fait mal. Je croyais vraiment que je pouvais gagner sur ce terrain».

L’Américain Hunter Mahan et l’Australien Jason Day ont aussi été dans la lutte jusqu’à la fin. Troisième à Augusta, Day a perdu toute chance de victoire quand il a commis un bogey au 18e trou. Quant à Mahan, il s’est tiré dans le pied avec un double-bogey au 15e.

Tiger Woods, blanchi dans les tournois majeurs depuis cinq ans, s’est sorti de la course avec des rondes de 75 et 74, samedi et dimanche. «Je n’ai pas bien joué samedi et pas beaucoup mieux aujourd’hui», a-t-il déclaré.

Quand on considère qu’aucun joueur n’a réussi à jouer sous la normale, il est évident que le parcours du club Merion est le grand vainqueur du tournoi. C’est toutefois le nom de Justin Rose qui sera inscrit sur le trophée. Il appartient maintenant à la légende de Merion, au même titre que Bobby Jones, Ben Hogan, Lee Trevino ou David Graham.

Merion et Lee Trevino

Même s’il a été allongé de presque 500 verges depuis le début des années 1980, le parcours du club Merion, site de l’Omnium des États-Unis, reste passablement court pour les magiciens de la PGA et les meilleurs golfeurs amateurs de la planète.

À une époque où les champions s’amusent à cogner la balle de plus en plus loin, ce n’est pas un parcours de 6996 verges qui les fera trembler… sauf si on laisse pousser l’herbe de chaque côté de l’allée et si on rase les verts à un indice de 13 ou 14, comme c’est le cas cette semaine.

À cause de la pluie tombée durant les derniers jours, les verts du club Merion seront plus réceptifs au début du tournoi. Si le soleil et le vent se mettent de la partie, on aura droit à plusieurs surprises en fin de semaine. Chose certaine, le club Merion a été choisi par la USGA parce qu’il force les compétiteurs à redoubler de prudence, tant sur le tertre de départ que sur le coup d’approche. Si votre balle repose au mauvais endroit sur le vert (en pente descendante), vous avez de fortes chances d’avoir besoin de trois coups roulés avant de loger la balle dans la coupe.

Lee Trevino, un golfeur comme il ne s'en fait plus, a vaincu

Lee Trevino, un golfeur comme il ne s’en fait plus, a vaincu Jack Nicklaus en ronde éliminatoire au club Merion, en 1971.

Situé en banlieue de Philadelphie, le club Merion possède un riche passé. C’est là que Ben Hogan a frappé le coup de fer 1 le plus célèbre de l’histoire du golf, au début des années 1950. C’est également à cet endroit que Lee Trevino a remporté une de ses plus belles victoires, aux dépens de Jack Nicklaus, en 1971.

Une affaire de confiance

Comme il fallait s’y attendre, Trevino a été interviewé en long et en large durant les derniers mois et il ne s’est pas fait prier pour raconter son triomphe contre Nicklaus dans les moindres détails, y compris le serpent de caoutchouc qu’il a lancé en direction de son rival avant le début de la ronde finale et la bourse de 3000$ qu’il a versée à l’étudiant qui lui servait de caddie. Soit dit en passant, Nicklaus n’a pas peur des serpents de caoutchouc et cet incident ne l’a pas énervé pour cinq sous.

«Super Mex» était à son apogée en 1971. En l’espace d’un mois, il a gagné trois championnats nationaux: l’Omnium des États-Unis à Merion, l’Omnium canadien au club de la Vallée du Richelieu et l’Open de Grande-Bretagne à Royal Birkdale. Il jouait super bien et son vieux putter Wilson, modèle 8802, répondait à l’appel. En ronde éliminatoire à Merion, il a joué 68 pour battre Nicklaus par trois coups.

Ça n’enlève rien au respect que Trevino voue au Golden Bear. À ce sujet, il a raconte une anecdote intéressante. Ça se passait à Pebble Beach en 1969. Trevino avait déjà une victoire majeure derrière la cravate, mais il lui arrivait encore d’avoir des doutes sur son jeu. Il se demandait s’il assez bon pour tenir tête aux meilleurs joueurs de son époque.

Jack Nicklaus a toujours dit que Lee Trevino avait été un de ses adversaires les plus coriaces.

Jack Nicklaus a toujours dit que Lee Trevino avait été un de ses adversaires les plus coriaces. (Photo time.com)

Un jour, Nicklaus s’est approché de lui et lui a dit gentiment: «Lee, tu n’a pas idée à quel point tu as du talent». Il n’en fallait pas davantage pour que Trevino prenne confiance en ses moyens et devienne un grand champion.

Quand on parle des légendes du golf, on avance toujours les noms de Jones, Nicklaus, Palmer, Snead, Nelson et Hogan, mais on fait rarement allusion à Trevino. L’ancien caddie de Dallas a pourtant gagné 29 tournois de la PGA, y compris six victoires dans les tournois majeurs. C’est une de plus que Seve Ballesteros et une de moins que Palmer.

Trevino a gagné autant de tournois (29) sur le circuit des Vétérans et il a été un formidable ambassadeur pour son sport. Je n’oublierai jamais la table ronde en sa compagnie au club Islesmère et sa dernière visite au club Royal Québec en 1983. Avec un coup d’approche absolument parfait, il avait coupé les jambes de son rival nippon pour se sauver avec le trophée.

Réflexions sous la pluie

SHERBROOKE— Il est 16 heures. Je suis assis dans un petit café de la rue King et j’ai quasiment le moral dans les talons. Quel printemps atroce! Assez pour apprendre à blasphémer. Dites donc, ça doit prendre des nerfs solides pour vivre à Londres ou à Édimbourg à longueur d’année.

Les terrains de golf sont inondés, mon bois 3 est usé à la corde et je n’arrive jamais à atteindre le vert à mon deuxième coup. Au lieu d’avancer, ma balle recule. Pourtant, je n’ai aucune raison de me plaindre.

Je mange trois fois par jour, je ne suis pas couché sur un lit d’hôpital, je n’ai pas encore été invité à témoigner devant la Commission Charbonneau et je ne vis pas à Istanbul ou en Syrie. Un de ces quatre, l’été sera parmi nous et pour de bon, n’est-ce pas?

Trêve de plaisanteries, je vous propose ces quelques réflexions sous la pluie:

1- Si P.K. SUBBAN gagne le trophée Norris cette semaine, est-ce que ça en fait un meilleur défenseur que Zdeno Chara, Duncan Keith, Shea Weber, Ryan Suter et Erik Karlsson? Pas pour moi. Tant mieux s’il gagne le trophée, mais P.K. demeure un diamant à polir.

P.K. Subban: tant mieux s'il gagne le trophée Norris, mais il demeure un diamant à polir.

P.K. Subban: tant mieux s’il gagne le trophée Norris, mais il demeure un diamant à polir.

2- ÉRIC GAGNÉ, ex-lanceur étoile des Dodgers, croit que les Coyotes sont à Phoenix pour y rester et que Québec obtiendra éventuellement un club d’expansion. C’est ce qu’il a dit lors de son récent passage à Trois-Rivières. Ça serait le pire scénario pour les partisans des Nordiques. Qui désire une équipe qui végète dans les bas-fonds de la LNH pendant six ou sept ans?

3- BOB HARTLEY a parfaitement raison: montrez-moi un bon gardien de but et je vous montrerai un bon entraîneur. Dans les hockey d’aujourd’hui, le succès d’un entraîneur est intimement lié au rendement de son «goaler».

4- À les voir aller, je me demande souvent si les champions de la PGA s’amusent vraiment. Moi, j’aurais un «fun noir» si je pouvais frapper la balle avec une telle autorité. Il y en a aussi quelques-uns qui se prennent trop au sérieux. Ce sport s’ennuie de LEE TREVINO et d’Arnold Palmer. S’il y avait moins d’argent en jeu, ça serait peut-être différent.

5- DAVID VEILLEUX, de Cap-Rouge, est une source de fierté et une inspiration pour tous les Québécois, peu importe ce qu’il fera durant le prochain Tour de France. Il faut saluer sa persévérance. Il est parti de loin pour arriver à la Grande Boucle.

6- ÉQUIPE CANADA 1976 est la meilleure équipe de hockey de tous les temps, selon Don Cherry. Cette fois, il est difficile de le contredire. Serge Savard et Bobby Hull sont parmi ceux qui partagent son avis.

David Veilleux: une source de fierté et d'inspiration pour tous les Québécois.

David Veilleux, de Cap-Rouge: une source de fierté et une inspiration pour tous les Québécois.

7- Si j’ai bien compris, il est plus dangereux d’interdire le TURBAN que de le porter en jouant au soccer.

8- JACQUES VILLENEUVE au Grand Prix de Trois-Rivières avec Tagliani et Ranger. Pourquoi pas? C’est derrière le volant que l’ancien champion s’exprime le mieux.

9- Parole de GUY LAPOINTE, l’amélioration de l’équipement et la qualité des gardiens de but sont les deux plus gros changements dans le hockey durant les 30 dernières années.

10- RAY FLOYD a froissé Fred Couples et Colin Montgomerie en disant qu’un joueur devait gagner au moins deux tournois majeurs avant d’être élu au Panthéon mondial du golf. Son opinion mérite réflexion.

11- TOM WATSON n’a qu’un seul petit conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour battre le meilleur de ta profession». Le jeune Irlandais devrait donc s’attaquer à Tiger Woods avec autant de détermination que Watson s’est attaqué à Jack Nicklaus.

Tom Watson n'a qu'un conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour essayer de battre le meilleur de ta profession».

Tom Watson n’a qu’un conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour essayer de battre le meilleur de ta profession».

12- On multiplie les études sur les COUPS À LA TÊTE et les commotions cérébrales. Ce sera sans doute utile, mais il faudrait d’abord enseigner aux joueurs à se respecter davantage.

13- Au sujet de la saga des Coyotes, ALAIN CRÊTE a déclaré à la blague: «Faudrait peut-être inviter Gary Bettman devant la Commission Charbonneau». Elle est bonne.

14- À 70 ans, Sir PAUL McCARTNEY semble plus fringant que jamais. Voudrait-il chanter plus longtemps que Charles Trenet, Charles Aznavour et Henri Salvador?

15- JAMIE KOMPON, adjoint de Joel Quenneville, tente de réussir un exploit hors du commun. Il pourrait en effet gagner la coupe Stanley deux fois de suite avec deux équipes différentes. Ancien coéquipier de Mike Babcock chez les Redmen de McGill, Kompon était l’adjoint de Darryl Sutter à Los Angels l’an passé. Il a déjà travaillé avec Quenneville à Saint-Louis et il oeuvre dans la LNH depuis environ 16 ans. Merci à SERGE VLEMINCKX pour les infos.

Derek Sanderson chez son ami Clément

Les amateurs de hockey d’un certain âge se souviendront que Derek Sanderson, des Big Bad Bruins, était un des joueurs les plus populaires de la Ligue nationale au début des années 1970. Il avait du talent, du charisme et il était le favori de ces dames.

Gagnant du trophée Calder en 1968, il a aidé les Bruins à gagner deux coupes Stanley et c’est lui qui a préparé le fameux but gagnant de Bobby Orr lors du dernier match de la finale contre Saint-Louis en 1970. Il a ensuite signé un contrat de 2,6 millions de dollars avec les Blazers de Philadelphie (une fortune à l’époque), mais son séjour dans l’AMH a été de très courte durée.

Derek Sanderson a profité de son passage au Nouveau-Brunswick pour renouer avec son ancien coéquipier Clément Tremblay, maire de Dalhousie.

Derek Sanderson a profité de son passage au Nouveau-Brunswick pour renouer avec son ancien coéquipier Clément Tremblay, maire de Dalhousie.

Avant de sombrer dans l’enferd de la drogue et de l’alcool, le talentueux joueur de centre a aussi fondé une boîte de nuit (Bachelor III) avec Joe Namath et Jim Colclough, ancien joueur des Patriotes de la Nouvelle-Angleterre. Ce qui aurait pu être une belle aventure a vite tourné au cauchemar.

Toujours est-il que le beau Derek était de passage au Nouveau-Brunswick, la semaine dernière. Il a visité une école de Dalhousie et une réserve indienne, profitant de l’occasion pour prévenir les jeunes des dangers de l’alcool et de la drogue. «Ne faites pas comme moi».

«J’ai peut-être parlé à 800 000 jeunes durant les dernières années, a-t-il confié à Jean-François Boisvert, d’Acadie Nouvelle. Je ne prétends pas qu’ils ont tous été touchés par mon message ou qu’ils ont tous écouté ce que j’avais à raconter. Si j’ai pu en aider quelques-uns, ça me suffit».

SON AMI CLÉMENT TREMBLAY

À Dalhousie, Sanderson a pu renouer avec le maire Clément Tremblay, son ancien coéquipier chez les Flyers de Niagara Falls au milieu des années 1960. Il avait d’ailleurs une excellente anecdote à raconter au sujet de son ami Clément.

«Nous étions à la fin du calendrier et Mickey Redmond venait de connaître un match de huit points pour me devancer en tête des marqueurs. Ma cause semblait perdue, mais j’ai fait plein de passes à Clément dans le dernier match de la saison et il a marqué cinq buts. C’est ainsi que j’ai pu remporter le championnat des compteurs», a raconté Sanderson qui fêtera dimanche ses 67 ans.

L’ancien joueur des Bruins est demeuré un grand ami de Bobby Orr et les deux hommes jouent souvent au golf ensemble à Cape Cod. Il s’intéresse encore au sport qui l’a rendu célèbre, mais il déplore le fait que Gary Bettman a «américanisé le hockey», un sport inventé par les Canadiens. Il trouve aussi qu’on change trop souvent les règlements.

Enfin, Sanderson se dit à la fois surpris et ravi par les récents succès des Bruins et il leur souhaite évidemment de gagner la coupe. Contre les Blackhawks, ce ne sera pas une mince tâche.