Scott Gomez: une grave erreur de Bob Gainey

Marc Bergevin a fait ce qu’il devait faire, dimanche matin, en renvoyant Scott Gomez à la maison, quitte à lui verser son plein salaire.

Après avoir bien réfléchi à son affaire et avoir consulté son président, Bergevin a jugé que c’était le geste à poser pour le bien de l’organisation à court et à long terme. C’est quand même une facture drôlement salée pour un joueur qui «se pognait le beigne» depuis deux ans!

C'est Bob Gainey qui a sorti Scott Gomez de New York, cédant en retour le jeune défenseur Ryan McDonagh.

C’est Bob Gainey qui a sorti Scott Gomez de New York, cédant en retour le jeune défenseur Ryan McDonagh.

Le vrai coupable dans cette histoire, c’est Bob Gainey. C’est lui qui a sorti Gomez de New York, cédant en retour un défenseur très prometteur (Ryan McDonagh) qui avait été le premier choix du Canadien à la séance de repêchage de 2007. Glen Sather lui en sera éternellement reconnaissant!

On parle ici du même Bob Gainey qui a envoyé Mike Ribeiro à Dallas en retour d’une douzaine de bâtons.

Ainsi se termine une des pires sagas dans l’histoire des Glorieux. Pensez-vous que Sam Pollock ou Serge Savard se serait permis une telle gaffe?

Si j’étais dans les souliers de Gomez, j’aurais honte d’empocher autant d’argent à ne rien faire, mais ce n’est quand même pas sa faute si Sather a jugé bon de lui offrir un contrat de 50 millions.

L’ancien joueur des Devils a connu une seule saison de 30 buts dans la LNH. Sa moyenne était de 15 ou 16 buts par campagne. On ne donne pas autant d’argent à ce genre de joueur. C’est de la folie pure.

À ses 118 dernières parties avec le Canadien, Gomez a marqué neuf buts et en a préparé 40 autres du bout de la palette, mais à quoi bon revenir là-dessus. Le mal est fait et il faut passer à la prochaine étape.

En 2013, ainsi va la vie dans le merveilleux monde du sport professionnel.

Ti-Nomme et le Rocket…

SHERBROOKE— On dit souvent que la gloire est éphémère et c’est bien vrai.

Il y avait très peu de monde au salon Steve Elkas pour rendre un dernier hommage à Normand (Ti-Nomme) Dussault, vendredi soir, mais il ne faut pas oublier qu’il a donné ses derniers coups de patin avec le Canadien au début des années 1950. Ça fait quand même plus de 60 ans!

Curieusement, c’est le Globe & Mail de Toronto, sous la plume de Tom Hawthorn, qui a le mieux souligné sa carrière de hockeyeur en lui consacrant trois-quart de page avec photo géante dans la section nécrologique (juste avant celle des sports). Une autre preuve de l’importance du Tricolore au Canada anglais.

ti-NOmme Dussault

Normand (Ti-Nomme) Dussault a porté fièrement les couleurs du Canadien de 1947 à 1951. Durant les séries de la coupe Stanley de 1950, il a formé un trio avec Maurice Richard et Elmer Lach.

Excellent patineur et travailleur acharné, Ti-Nomme n’a passé que quatre ans avec le Canadien (1947-51). C’était à une époque où il était très difficile de se tailler une place dans la Ligue nationale, surtout pour un francophone, et encore plus d’y rester longtemps.

Le jour où il s’est blessé au dos en donnant contre le poteau des buts, son contrat a été cédé aux Saguenéens de Chicoutimi et on ne l’a plus jamais revu avec le grand club.

Conseil du Rocket

C’est après avoir fait sensation dans l’uniforme des Tigres de Victoriaville (59 buts en moins de deux saisons) que Ti-Nomme Dussault a attiré l’attention du Canadien. Frank Selke lui a donné un essai de trois parties et l’a mis sous contrat après le deuxième match.

À cause de sa vitesse, il est vite devenu un favori de la foule dans le vieux Forum. Il pouvait se signaler aussi bien en attaque qu’en défense et il avait le don de marquer des buts importants. Il était petit de taille (cinq pieds six pouces, 150 livres), mais n’avait pas froid aux yeux. À son arrivée avec le Canadien, Maurice Richard lui avait dit: «N’aies pas peur. Il n’y a personne sur la patinoire qui se balade avec un fusil ou un couteau». Il y avait aussi le grand Butch Bouchard pour se porter à sa défense quand ça brassait un peu trop.

En mars 1948, il a passé quelques jours à l’hôpital après avoir encaissé une dure mise en échec de Bill Gadsby, des Blackhawks, mais il est revenu au jeu plus déterminé que jamais.

Ti-Nomme a connu son heure de gloire durant les séries de la coupe Stanley de 1950. Utilisé dans le premier trio à la gauche de Maurice Rchard et Elmer Lach, il a marqué trois buts contre Chuck Rayner, des Rangers. Toutefois, le Rocket a été limité à un seul but et le Canadien a perdu la série.

À son apogée, «The Mighty Mite» était parmi les patineurs les plus rapides de la ligue avec Milt Schmidt, des Bruins, et Max Bentley, des Blackhawks. Un journaliste de Toronto lui a rendu un bel hommage quand il a écrit: «Dussault tourbillonne autour des joueurs des Maple Leafs comme s’ils étaient immobiles».

«S’il avait eu les patins d’aujourd’hui, il aurait volé au-dessus de la patinoire», précise son frère Jean-Claude, l’ancienne voix du hockey et des courses sous harnais à Sherbrooke.

Ti-Nomme portait le numéro 22, un chandail qui a ensuite appartenu à Don Marshall, John Ferguson, Steve Shutt et Benoît Brunet. Son plus gros salaire a été de 8500$.

Autres sports

Dussault n’était pas seulement un bon joueur de hockey. Il a brillé au champ centre pour les Athlétiques de Sherbrooke dans la Ligue Senior provinciale. ll était aussi un joueur de billard retoudable et se débrouillait plutôt bien au golf, spécialement avec le fer droit. Au Vieux Lennox, il a même réussi un aigle sur une normale quatre en frappant un coup de la gauche et l’autre de la droite. Essaye-ça pour voir!

J’ai souvent croisé Ti-Nomme au 19e trou ou au salon des Anciens Canadiens. Il m’a aussi accordé une longue entrevue à son petit dépanneur de la rue Conseil. Il était d’une grande générosité et il adorait taquiner ses amis. Il était aussi un très bon père de famille, comme en témoignent sa fille Suzy et son fils Denis.

Je suis trop jeune pour avoir vu jouer Ti-Nomme avec le Canadien, mais je garde de lui un souvenir impérissable. Mes plus vives condoléances à son épouse Jeannine à toute la famille.

Pacioretty: sage décision

S’il y a un joueur autour duquel Marc Bergevin peut rebâtir son équipe, c’est bien l’ailier gauche Max Pacioretty. Il était donc tout à fait normal qu’il tente de lui faire signer un contrat à long terme.

L’athlète du Connecticut est une valeur sûre au sein du premier trio. La saison dernière, il a marqué 33 buts et accumulé 65 points avec une équipe en chute libre, mais il faut surtout retenir qu’il est «revenu plus fort» après avoir encaissé une violente mise en échec de Zdeno Chara dans les séries de la coupe Stanley, quelques mois auparavant. Une mise en échec qui aurait pu mettre fin à sa carrière, ni plus ni moins.

Max Pacioretty

Max Pacioretty, vainqueur du trophée Bill Masterton, fait partie du noyau autour duquel Marc Bergevin veut rebâtir son équipe. Il était donc normal qu’il lui fasse signer un contrat à long terme. Il a marqué 33 buts et accumulé 65 points la saison dernière. (Photo USA Today)

La persévérance de Pacioretty et son esprit d’équipe lui ont valu de recevoir le trophée Bill Masterton à l’âge de 23 ans. Ce n’est pas banal.

Pacioretty est donc sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2018-2019. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les partisans du Canadien. Si on se fie à ce qu’il nous a démontré jusqu’ici, il n’aura aucun mal à justifier son salaire moyen de 4,5 millions par année.

LES JEUX DE LONDRES

Pierre Houde, qui fait la description des matchs du Canadien depuis plusieurs années, est revenu enchanté de Londres où il a participé à la couverture des Jeux olympiques pour le réseau RDS.

L’ami Pierre a été non seulement impressionné par la gentillesse et la générosité des Londoniens, mais aussi par la qualité de l’organisation et le dévouement des quelque 70 000 bénévoles.

Ces Jeux ont coûté une fortune à la Grande-Bretagne (on parle de 15 milliards de dollars), mais on peut dire qu’ils ont été couronnés d’un immense succès, tant en ce qui concerne les compétitions que les cérémonies de clôture.

Pour ce qui est de la performance du Canada, on pourrait en débattre longtemps. Il est évident que nous sommes beaucoup plus performants dans les sports d’hiver. Il faudra continuer d’investir beaucoup d’argent et embaucher de meilleurs entraîneurs si on veut aller de l’avant. C’est le défi de Marcel Aubut et de ses collaborateurs.

Therrien passe le premier test avec haute distinction

C’est un Michel Therrien fier, mais aussi très à l’aise qui a rencontré l’imposant groupe de journalistes, mardi après-midi, au centre d’entraînement de Brossard.

Il a répondu aux questions avec honnêteté et une belle assurance. Il est évident que son passage à RDS a fait de lui un meilleur communicateur.

Michel Therrien

Michel Therrien a répondu aux questions des journalistes avec une belle assurance. Il est convaincu d'être un meilleur entraîneur qu'il y a 10 ou 15 ans. Il promet aussi d'offrir aux partisans une équipe qui a du coeur au ventre.

Dans sa tête, il est clair et net qu’il possède le bagage nécessaire pour relancer le Canadien de Montréal. Le temps nous dira si Marc Bergevin a pris la bonne décision. Chose certaine, Therrien a passé le premier test avec grande distinction.

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est son désir de bâtir une équipe qui «travaille fort» pour offrir un produit de qualité aux partisans du Canadien. «Je sais exactement ce que je veux de mes joueurs et ce sera à moi de les diriger dans la bonne direction avec une structure bien établie et une bonne éthique de travail», a-t-il dit. Voici les autres points à retenir:

  1. Dès le premier coup de fil de Marc Bergevin, il s’est vu «dans la peau» du futur entraîneur du Canadien. Il s’est donc bien préparé pour répondre à ses questions et il a tenté de rester lui-même.
  2. Il est convaincu d’être un bien meilleur entraîneur qu’il ne l’était il y a 10 ou 15 ans parce qu’il a une plus grande expérience du hockey et de la vie en général.
  3. C’est la première fois qu’il est choisi par son patron immédiat. Dans le passé, il a vécu deux «mariages de raison» avec André Savard et Ray Shero.
  4. Il faut s’adapter à chaque marché et celui de Montréal est très différent à cause de la passion des amateurs et de la longue tradition d’excellence du Canadien.
  5. Il a très hâte de diriger P.K. Subban. Il le considère comme un «étalon», le genre de joueur que ça prend pour gagner des championnats.
  6. Il voit beaucoup de potentiel au sein du Canadien même si le Canadien a terminé la saison en 15e place.
  7. Il établira son premier contact avec le capitaine Brian Gionta.
  8. Il est fier de ce qu’il a accompli à Pittsburgh même s’il n’était plus là lorsque l’équipe a gagné la coupe Stanley.
  9. Il ne veut pas brûler les étapes. Il faut apprendre à marcher avant de courir.
  10. Il respecte les amateurs, mais se fiche de ce que peuvent raconter les sondages. Il se sent honoré et privilégié de diriger le Canadien et il va tout donner pour mener l’équipe à bon port.

P.S. Félicitations et bonne chance, mon cher Michel!