La pire gaffe de Viktor Tikhonov

Suite au décès de Viktor Tikhonov, on a beaucoup parlé de ses multiples championnats, de ses méthodes archaïques, de sa dictature et de son contrôle absolu sur les joueurs de l’Armée Rouge, mais on a oublié de parler de la pire gaffe de sa carrière d’entraîneur.

Elle est survenue en 1980 aux Jeux olympiques de Lake Placid. Cette année-là, les Soviétiques étaient largement favoris pour gagner la médaille d’or, mais ils ont dû se contenter du bronze après avoir été battus 4-3 par les Américains en demi-finale. «Miracle sur la glace», pouvait-on lire dans les journaux du monde entier.

Vladislav Tretiak a gagné trois fois la médaille d'or aux Jeux olympiques, mais il a été retiré du match lors de la défaite contre les Américains à Lake Placid.

Vladislav Tretiak a gagné trois fois la médaille d’or aux Jeux olympiques, mais il a été retiré du match lors de la défaite contre les Américains à Lake Placid.

Deux semaines avant le début du tournoi, l’équipe de Tikhonov avait écrasé les Américains 10-3 dans un match préparatoire au Madison Square Garden. Il faut aussi se rappeler que les tensions étaient fortes entre les deux pays. L’Union soviétique venait d’envahir l’Afghanistan et Jimmy Carter suggérait de boycotter les prochains Jeux olympiques d’été à Moscou (ce qui s’est finalement produit).

Toujours est-il que les hockeyeurs américains, dirigés par le regretté Herb Brooks, se sont présentés sur la patinoire de Lake Placid avec la ferme intention de «faire la vie dure» à leurs adversaires soviétiques. Et c’est là que Tikhonov a commis l’erreur de sa vie.

Après avoir vu les Américains niveler la marque 2-2 vers la fin de la première période, Tikhonov a décidé retirer son gardien étoile Vladislav Tretiak pour le remplacer par Vladimir Myshkin. Ce dernier a blanchi les Américains au deuxième tiers, mais il a permis deux buts en troisième période et l’équipe USA s’est sauvée avec la victoire devant une foule en délire. Plus tard, les Américains ont vaincu la Finlande en finale pour s’adjuger la médaille d’or.

Le défenseur Valeri Vasiliev était tellement furieux après la défaite qu’il a saisi Tikhonov par le cou en promettant de le tuer, ce qu’il aurait peut-être fait si ses coéquipiers n’étaient pas intervenu.

Vladislav Tretiak, maintenant président de la Fédération de hockey sur glace de la Russie, a souvent été interrogé sur la décision de son entraîneur de le retirer d’un match aussi important. Bien sûr, il ne pouvait pas être d’accord. Il était à un cheveu d’ajouter un autre titre olympique à son dossier. Tikhonov était alors seul maître à bord et il a dû vivre avec sa gaffe.

En apprenant la mort de son ancien patron, Tretiak a déclaré: «Des gens comme Viktor Tikhonov ne devraient jamais être oubliés. Son nom est inscrit à tout jamais dans l’histoire du hockey russe».

On est généralement poli avec les morts… même en Russie!

(Sources: The Globe & Mail)

Vendredi en vrac

  • La carrière d’un athlète professionnel est souvent FRAGILE. Le meilleur exemple est celui de ROBERT GRIFFIN III, joueur étoile des Redskins de Washington. Il n’y a pas si longtemps, il était le DIEU DU STADE, le successeur éventuel de Tom Brady et de Peyton Manning. À cause d’une grave blessure au genou droit, il n’est plus l’ombre de lui-même. À 24 ans, il semble DÉTRUIT physiquement et mentalement. Il y a même de fortes chances qu’il ne joue plus pour les Redskins et qu’il aille finir sa carrière dans une autre ville comme quart-arrière auxiliaire. C’est L’ENVERS DE LA MÉDAILLE, le côté sombre d’un sport très dur physiquement.

    Il y a 60 ans aujourd'hui, Sam Etcheverry et les Alouettes subissaient une défaite crève-coeur contre les Eskimos au stade Varsity de Toronto.

    Il y a 60 ans aujourd’hui, Sam Etcheverry et les Alouettes subissaient une défaite crève-coeur contre les Eskimos dans le match de la coupe Grey au stade Varsity de Toronto.

  • Il y a 60 ans aujourd’hui, les ALOUETTES subissaient une défaite crève-coeur de 26-25 contre les ESKIMOS d’Edmonton dans le match de la coupe Grey au stade Varsity de Toronto. Après une bévue de CHUCK HUNSINGER, le ballon était recouvré par JACKIE PARKER qui filait jusque dans la zone des buts. SAM ETCHEVERRY et HAL PATTERSON étaient alors des deux grandes vedettes des Alouettes.
  • Comme tant d’autres, je me passionne pour le football de la NFL et je peux apprécier le talent d’un joueur comme RICHARD SHERMAN, des Seahawks de Seattle, mais ses longues tignasses me répugnent. Et vous?
  • Les SEAHAWKS, les Lions et les Eagles ont célébré la Thanksgiving de belle façon. Dimanche, TROIS matchs du tonnerre à l’affiche: les Saints vs les Steelers à PITTSBURGH; les Patriots rendent visite aux Packers à GREEN BAY; les Chiefs accueillent les Broncos à KANSAS CITY.
  • Les Remparts deviendront-ils les MINI-NORDIQUES?
  • FRED COLGAN, de Québec, vous propose d’offrir des cours de golf en guise de CADEAU DE NOËL. Pour en savoir plus: www.agfc.qc.ca
  • GO CARABINS GO!

Le mot d’humour

C’est l’histoire de l’homme et de la femme qui aboutissent sur une île déserte après l’écrasement de leur avion. Au bout de quelques jours, l’homme s’approche de sa douce moitié et lui dit: «Chérie, as-tu payé notre dernier relevé de la carte Visa?»

– «Non», répond-elle.

– «As-tu fait parvenir nos chèques au Ministère du Revenu?»

– «Non plus», dit-elle.

– «Alors, ne t’inquiète pas, ils vont finir par nous trouver!»

 

 

Capitaine Tremblay nous quitte à son tour

Après Carol Vadnais, Jean-Pierre Roy, Pat Quinn et Viktor Tikhonov, c’est au tour de Gilles Tremblay de nous quitter pour un monde meilleur. Comme dirait l’autre: «Ça tombe comme des mouches».

À cause de l’asthme, l’ami Gilles n’a pas eu une carrière aussi longue qu’il l’aurait souhaité, mais il a quand même marqué 168 buts dans l’uniforme du Canadien et il a aidé son équipe à gagner trois coupes Stanley en neuf ans. Grâce à Sam Pollock, son ancien patron à Hull-Ottawa, il est ensuite devenu le premier «joueurnaliste» à la radio et à la télévision et il est resté associé à son sport favori pendant plus de 25 ans.

Gilles Tremblay a porté fièrement les couleurs du Canadien pendant neuf ans avant de devenir le premier «joueurnaliste».

Gilles Tremblay a porté fièrement les couleurs du Canadien pendant neuf ans avant de devenir le premier «joueurnaliste».

Gilles Tremblay a grandi aux pieds des chutes Montmorency et il a suivi les traces de son frère Ludger, joueur étoile des As de Québec. C’est son coup de patin exceptionnel qui lui a permis d’atteindre la Ligue nationale après avoir fait ses classes en Outaouais avec les Ralph Backstrom, Murray Balfour, Jean-Claude Tremblay, Jacques Laperrière, Bobby Rousseau et Cliff Pennington.

Dès son arrivée à Montréal, Tremblay a eu le privilège de jouer sur le flanc gauche en compagnie de Jean Béliveau et de Bernard Geoffrion. On lui a aussi confié la mission de «couvrir» le légendaire Gordie Howe, ce qui lui a valu quelques coups de coude sur la margoulette.

Conteur exceptionnel

Durant les années 1970 et 1980, j’ai souvent eu la chance de m’asseoir avec Gilles pour discuter de hockey et de la vie en général. Il était un conteur extraordinaire, spécialement s’il avait un verre de vin derrière la cravate. Ce qu’il a pu m’en apprendre des choses sur Maurice Richard, Jean Béliveau, Doug Harvey, Jacques Plante et les autres grandes vedettes de son époque.

Sur cette phot des années 1960, Gilles Tremblay pose avec ses compagnons de jeu Claude Provost et Henri Richard.

Sur cette photo des années 1960, Gilles Tremblay pose avec ses compagnons de jeu Claude Provost et Henri Richard. (Photo Ottawa Citizen)

À cause de sa bonne humeur et de ses anecdotes captivantes, on l’avait baptisé «Capitaine». Il adorait son métier de «joueurnaliste» et il avait beaucoup de respect pour les athlètes. Sa critique était toujours constructive, jamais négative. Parmi ses favoris, il y avait Bobby Orr, Guy Lafleur, Mario Lemieux et Wayne Gretzky.

Il ne manquait jamais de nous rappeler qu’il n’aurait pas fait long feu au micro sans l’aide de René Lecavalier et de quelques autres vétérans, notamment Lionel Duval, Richard Garneau, Claude Quenneville et René Pothier.

Résident de Repentigny, Gilles était malade depuis plusieurs années et ne pouvait plus jouer au tennis, sa deuxième passion. On ne le voyait que très rarement au Centre Bell, sauf pour une cérémonie spéciale. À son épouse Nicole et à sa fille, mes plus sincères condoléances.

Au «deuxième étage», il aura tout son temps pour jaser de hockey avec le Rocket, Boom-Boom, Doug Harvey, Jacques Plante, Plante, Claude Provost, J.C., ainsi que les René Lecavalier, Richard Garneau, Jacques Beauchamp et Jean-Maurice Bailly.

C’est fort le marketing!

C’est fort, le marketing. N’est-ce pas, M. Molson?

Le Canadien n’a pas gagné la coupe depuis 21 ans, mais sa valeur ne cesse d’augmenter.

Selon le dernier rapport du magazine Forbes, notre équipe de hockey vaut maintenant UN MILLIARD de dollars puisque que sa valeur a grimpé de 29% durant la dernière année.

La valeur du Canadien vient d'atteindre le milliard de dollars.

La valeur du Canadien vient d’atteindre le milliard de dollars.

Toutefois, le CH occupe encore le troisième rang dans la Ligue nationale derrière les Maple Leafs de Toronto et les Rangers de New York. Les Leafs valent 1,3 milliard et les Rangers 1,1 milliard.

Viennent ensuite Les Blackhawks de Chicago (825M$) et les Canucks de Vancouver (800M$).

Toujours selon l’enquête du magazine Forbes, le Tricolore a généré des profits de presque 60M$ durant la dernière année.

Si le «marketing-ting-ting» sert très bien la cause du Canadien, il faut aussi tenir compte de la tradition gagnante de l’équipe. Les gens n’ont visiblement pas oublié que le Canadien a gagné 24 coupes Stanley et qu’il a aligné quelques-uns des plus grands joueurs de l’histoire du hockey, de Georges Vézina à Patrick Roy, en passant par les Howie Morenz, Aurèle Joliat, Maurice Richard, Elmer Lach, Jean Béliveau, Bernard Geoffrion, Guy Lafleur et j’en passe.

Mardi en bref

  • L’ancien ailier gauche SERGIO MOMESSO a été secoué en apprenant la mort de PAT QUINN, son ancien patron à Vancouver. «Pat était un gars formidable, une très bonne personne, a-t-il confié à son ami Mitch Melnyk. Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi à Vancouver après avoir acquis mes services des Blues de Saint-Louis. Il traitait ses joueurs comme s’ils étaient ses propres enfants. En général, Pat était doux et ne haussait pas le ton, mais il pouvait SORTIR DE SES GONDS lorsqu’il en avait «plein son casque». Il insistait beaucoup sur l’esprit d’équipe et nous demandait de rester ENSEMBLE le plus souvent possible».

    Sergio Momesso n'oubliera jamais ce que Pat Quinn a fait pour lui durant ses années à Vancouver.

    Sergio Momesso n’oubliera jamais ce que Pat Quinn a fait pour lui durant ses années à Vancouver.

  • Il fut un temps où Quinn était à la fois président, directeur général et entraîneur des CANUCKS. Il portait tous les chapeaux, ce qui lui avait valu le sobriquet de «Three Hat Pat». Son bureau était toujours ouvert pour ses joueurs. Il leur offrait même un des ses meilleurs CIGARES.
  • WAYNE GRETZKY, qui a vécu l’aventure olympique avec Pat Quinn à Salt Lake City, en est un autre qui a rendu un vibrant hommage au colosse Irlandais. «Pat accordait beaucoup d’importance à sa FAMILLE, à ses amis, à ses joueurs et au sport du hockey. Il n’était pas égoïste pour cinq sous», a déclaré l’ancien joueur étoile des Kings et des Oilers.
  • BRIAN PROPP, qui a joué sous les ordres de Quinn à Philadelphie, a parlé d’un jour triste dans le monde du hockey.
  • PAT QUINN disait: «J’ai vu jouer Gordie Howe sur la fin de sa carrière et j’ai vu le Rocket à la télévision. Plus tard, j’ai vu à l’oeuvre les Gretzky, Lemieux, Lafleur, Bure et cie. Dans mon livre, BOBBY ORR demeure le meilleur de tous».
  • VIKTOR TIKHONOV, qui vient de mourir à 84 ans, présente une fiche impressionnante comme entraîneur, mais il était un DICTATEUR de la pire espèce. Il traitait ses joueurs ni plus ni moins comme des esclaves et les faisait travailler 11 mois sur 12. VYACHESLAV FETISOV, qui a réussi à fuir la Russie afin de poursuivre sa carrière en Amérique (New Jersey et Détroit), ne s’est pas gêné pour comparer Tikhonov à… JOSEF STALINE.
  • L’acteur LEONARDO DiCAPRIO s’inquiète beaucoup du réchauffement de la planète et de ses conséquences. Il a prononcé un court et vibrant plaidoyer devant les membres des NATIONS UNIES.
  • Le CANADIEN n’a subi que six défaites depuis le début du calendrier et on n’a pas grand chose à lui reprocher… sauf que dans ces six parties, il n’a marqué que TROIS buts et en a accordé 30. Est-ce inquiétant?
  • Lors du gala annuel d’Athlétisme Québec, l’historien PAUL FOISY, de Saint-Hyacinthe, a présenté le trophée GÉRARD-CÔTÉ au coureur sur route DAVID LePOHRO. Paul est un ardent défenseur de notre héritage sportif.

    Paul Foisy, de Saint-Hyacinthe, est un ardent défenseur de notre héritage sportif.

    Paul Foisy, de Saint-Hyacinthe, est un ardent défenseur de notre héritage sportif.

  • GUY CHAMPOUX, de Radio Ville-Marie: «Les ALOUETTES auraient besoin d’un nouveau BEN CAHOON».
  • SYLVAIN GUIMOND, psychologue sportif, est le nouveau président de BIOTONIX.
  • La Collecte de sang du CANADIEN se déroule aujourd’hui au Centre Bell entre 8h. et 19h. Cette activité a été créée par JEAN BÉLIVEAU et CLAUDE MOUTON en 1981.
  • TYLER SEGUIN, des Stars de Dallas, domine la Ligue nationale avec 15 buts, un de plus que STEVEN STAMKOS (Tampa) et RICK NASH (Rangers). Les Bruins ont-ils manqué de patience avec Seguin? C’est bien possible.
  • Les attaquants JURAJ KOLNIK et MATHIEU BRUNELLE, des Prédateurs de Laval, et le gardien de but MARC-ANTOINE GÉLINAS (Trois-Rivières) sont les héros hebdomadaires dans la Ligue nord-américaine.
  • PABLO SANDOVAL a finalement choisi de poursuivre sa carrière à BOSTON. Les partisans des Red Sox sont au septième ciel et ceux des Giants sont en beau maudit. Toujours la PIASTRE…
  • Les RED SOX vont aussi annoncer l’embauche du joueur d’arrêt-court HANLEY RAMIREZ. Ma foi, ils s’en viennent comme les Yankees!
  • DOMENIC FAZIOLI a reçu une autre tuile sur la tête, mais il se retrousse encore une fois les manches. Son restaurant LA CANTINA rouvrira ses portes dès mercredi soir.
  • EUGÉNIE BOUCHARD a mis fin à son association avec l’entraîneur NICK SAVIANO. Souhaitons seulement que ce soit profitable pour la suite des choses.
  • GILLES ROBICHAUD, fidèle lecteur de Laval, n’aime pas COLIN KAEPERNICK (49ers) et JERRY JONES (Dallas), mais il a un faible pour le gros ROB GRONKOWSKI, des Patriots. Parmi ses favoris, il y a aussi le champion de tennis ROGER FEDERER. «Son style classique me rappelle la belle époque de ROD LAVER», dit-il.

    Le Père Benoît Lacroix, théologien et philosophe, est encore solide à 99 ans.

    Le Père Benoît Lacroix, théologien et philosophe, est encore solide à 99 ans.

  • Le Père BENOÎT LACROIX à l’émission Second Regard: «Toutes les religions sont menacées par le besoin d’avoir raison. Heureusement, le VRAI est plus fort que le faux et le BIEN est plus fort que le mal. L’homme est capable de traverser les pires catastrophes. En 1945, au lendemain de la bombe atomique, le SOLEIL s’est quand même levé sur Nagasaki. Il y a toujours de l’espoir».

Le mot d’humour

Il n’y a rien comme la langue française. Quand un homme se meurt, on dit qu’il s’éteint. Et une fois qu’il est mort, on l’appelle «feu»!

Une soirée au panthéon avec le vieux Scotty

TORONTO– William Scott Bowman, l’entraîneur le plus auréolé de toute l’histoire du hockey, vieillit comme tout le monde, mais il n’a pas changé physiquement depuis sa neuvième coupe Stanley et son dernier match derrière le banc des Red Wings.

Maintenant conseiller spécial chez les Blackhawks, Scotty n’a rien perdu de sa passion pour le sport qui en a fait une célébrité. Sa vieille tête d’homme de hockey est bourrée d’anecdotes qu’il raconte avec un plaisir évident.

Scotty Bowman était l'invité du Groupe Royal à la soirée annuelle du Panthéon de sports à Toronto. Il pose ici avec Jacques L'Estage, directeur du marketing du Groupe Royal.

Scotty Bowman était l’invité du Groupe Royal à la soirée annuelle du Panthéon de sports à Toronto. Il pose ici avec Jacques L’Estage, directeur du marketing du Groupe Royal.

Comme le regretté Toe Blake, son ancien professeur, il possède une mémoire d’éléphant et se souvient très bien d’incidents qui se sont produits il y a 45 ou 50 ans. Il a aussi l’intelligence d’écouter ce que les autres ont à raconter. À 81 ans, il veut encore «tout savoir».

Bowman était de passage à Toronto cette semaine dans le cadre de la fête annuelle des clients du Groupe Royal (produits de bâtiment), une soirée magnifiquement organisée par Jacques (Coco) L’Estage, un ancien pilote de rallye automobile.

J’ai pu discuter avec lui pendant une bonne demi-heure avant de retourner dans la salle de réception du Temple de la renommée, un endroit que tous les amateurs de sports devraient visiter au moins une fois dans leur vie. Voici ce qu’il avait à raconter:

Un homme chanceux

  • «J’ai été chanceux de diriger le Canadien Junior à l’époque où TOE BLAKE était à la barre du grand club. J’ai beaucoup appris en le surveillant et en le bombardant de questions. PUNCH IMLACH (ex-entraîneur des Maple Leafs) en est un autre qui m’a refilé de bons conseils».
  • «MARIO LEMIEUX est probablement le meilleur joueur que j’ai eu sous mes ordres. Il possédait une très longue portée et il était une machine à marquer des buts. Contrairement à Gretzky, Mario a joué longtemps pour une équipe en reconstruction avant de connaître la gloire. J’ai aussi eu le bonheur de diriger BOBBY ORR dans le tournoi de la Coupe Canada (1976). Même s’il jouait sur une seule jambe, il a mérité le titre de joueur par excellence du tournoi. Cela en dit long sur son talent. Je pense aussi aux grandes équipes des années 1970 avec Lafleur, Dryden, Pete Mahovlich, Cournoyer, Lemaire et le BIG THREE, de même qu’aux formations championnes à Détroit avec Yzerman, Larionov, Fetisov, Lidstrom, Fedorov, Hasek et cie. J’ai été choyé de «coacher» de si grands joueurs.

    Mario Lemieux: probablement le joueur le plus talentueux à avoir joué sous les ordres de Scotty Bowman.

    Mario Lemieux: probablement le joueur le plus talentueux à avoir joué sous les ordres de Scotty Bowman.

  • «Ma philosophie a toujours été de penser et d’agir en fonction de l’équipe. J’ai parfois dû prendre des décisions difficiles. Par exemple, je me souviens d’avoir rayé le nom d’YVON LAMBERT avant le premier match de la saison. Yvon s’était présenté au camp en mauvaise condition physique et j’estimais que le jeune PIERRE MONDOU méritait de jouer à sa place. Cinq ou six vétérans se sont présentés à mon bureau et ont plaidé en faveur de Lambert, mais je n’ai pas changé ma décision. J’ai réuni tout le monde dans le vestiaire et je leur ai dis: «Il y a 18 joueurs et 17 chandails. Est-ce qu’il y a quelqu’un est prêt à céder sa place?» J’attends encore la réponse».
  • «J’aurais aimé que le Canadien puisse repêcher GILBERT PERREAULT en 1970. Je pense qu’il aurait été encore meilleur s’il avait joué à Montréal. Quarante-quatre ans plus tard, Perreault demeure, et de loin, le plus grand joueur de l’histoire des Sabres».
  • «J’ai été privilégié d’avoir CLAUDE RUEL comme adjoint. Il a enseigné le hockey à plusieurs de nos joueurs. Claude me parlait en anglais et je lui répondais en français. Je ne sais pas pourquoi, mais il m’appelait Skitty».
  • «Je garde un excellent souvenir de mes années à SAINT-LOUIS. Nous avons atteint trois fois la finale de la coupe Stanley avec des vétérans comme Glenn Hall, Jacques Plante, Dickie Moore, Doug Harvey, Phil Goyette et Jean-Guy Talbot. C’est aussi à Saint-Louis que j’ai connu ma femme».
  • «Trente-six (36) de mes joueurs ont été élus au panthéon du hockey. Ça aide un entraîneur! C’est difficile à croire, mais 85 pour cent des joueurs ne gagnent jamais la coupe Stanley. C’est ce qui en fait un trophée si précieux».
  • «Il y a un joueur qui, selon moi, aurait pu en faire plus. Je veux parler de PIERRE LAROUCHE. Il possédait un talent exceptionnel et il aurait pu nous en donner plus, mais il n’a pas été capable de se distinguer dans les deux sens de la patinoire».
  • «À Détroit, j’ai eu beaucoup de succès avec une équipe hétéroclite formée de RUSSES, de Suédois et de Canadiens. Steve Yzerman était un excellent capitaine. C’est impossible de comparer la dynastie du Canadien aux grandes équipes des Red Wings. On parle ici de deux époques différentes».

    Scotty Bowman a appris beaucoup de choses sur le hockey en discutant avec le légendaire Toe Blake.

    Scotty Bowman a appris beaucoup de choses sur le hockey en discutant avec le légendaire Toe Blake.

  • «TOE BLAKE répétait souvent qu’il faut quatre choses pour être un bon joueur de hockey: de bonnes jambes, du coeur au ventre, une bonne tête sur les épaules et une excellente ATTITUDE. Personne ne contrôle le passé. Par contre, on peut changer les choses si on a la bonne attitude».
  • «CAREY PRICE et Jonathan Quick sont probablement les deux meilleurs gardiens de but de la Ligue nationale. Je pense aussi que le jeune ALEX GALCHENYUK deviendra une vedette».
  • «Je n’ai pas gagné la coupe Stanley à Buffalo, mais je me souviens que nous avons balayé le Canadien 3-0 dans les séries avec BOB SAUVÉ devant le filet».
  • «Je ne vous apprends rien en disant que GUY LAPOINTE était le champion joueur de tours. Une fois, il a rassemblé les dentiers de ses coéquipiers et les a expédiés à Vancouver par la poste. Les gars ont dû attendre une semaine avant de revoir leurs dents! Je suis content que le Canadien ait retiré son chandail. C’était parfaitement mérité».
  • «Durant la saison où nous avons subi seulement huit défaites (1976-77), je me souviens d’une défaite de 5-1 contre Chicago. J’étais furieux après la partie et je ne me suis pas gêné pour engueuler les joueurs. Dans un coin du vestiaire, il y avait PIERRE BOUCHARD et Larry Pleau. Comme ils n’avaient pas été utilisés de la soirée, je n’ai rien trouvé de mieux à dire que: «Vous n’êtes même pas capables d’encourager vos coéquipiers!»
  • «DICK IRVIN Sr. était un type très sérieux, mais il tentait de faire rire ses joueurs avant la partie. Selon lui, c’était une bonne façon de les aider à se détendre avant de sauter dans le feu de l’action».
  • «ALGER ARBOUR, Gordie Howe, Pat Quinn Harry Howell et Jean Béliveau sont tous très malades. Ça fait réfléchir».
  • «Je retournerai à SAINT.ANDREWS l’été prochain afin d’agir comme marqueur dans le cadre du British Open. Ce sera mon quatrième voyage dans le berceau du golf. Je ne suis pas champion, mais j’adore le golf».