Avant-match CH-Rangers

Avant le deuxième match de la série Canadien-Rangers, j’ai une heure ou deux à gaspiller au centre-ville de Montréal.

C’est donc plaisant d’avoir du lousse, de ne pas être confronté à un horaire serré pour aller quelque part. Dans ce monde de fou, ça devrait nous arriver plus souvent.

Après un saut chez Chapters et à la Maison internationale de la presse, je sirote un café latte au Reine-Élizabeth. Il y a quelques années, j’aurais commandé une bière, mais enfin! Confortablement assis dans un vieux fauteuil, j’ai tout mon temps pour voir défiler les gens qui, eux, semblent pressés d’arriver quelque part.

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde: un bijou au coeur de Montréal.

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde: un bijou en plein coeur de Montréal.

Dans le célèbre édifice de la rue René-Lévesque, je me rappelle les merveilleuses soirées où Albert Trottier et Dick Irvin Jr., alors la voix du Canadien à CJAD, nous conviaient à leur Banquet annuel des Célébrités. C’était toujours une fête extraordinaire avec une table d’honneur regroupant les plus grands noms dans le monde du sport.

Béliveau, DiMaggio, le Rocket, Etcheverry, Chuvalo, Villeneuve, Staub, Jackie Robinson… Ils sont tous venus nous raconter leur histoire. Dommage que cette tradition ait été abandonnée.

Une quarantaine de minutes plus tard, me voici à l’intérieur de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Vous ne me croirez peut-être pas, mais j’ai toujours été fasciné par les églises même si j’ai chaque fois l’impression de me rapprocher de mon heure finale. Peut-être que je devrais mettre mes papiers en ordre avant qu’il soit trop tard!

Cette cathédrale, qui a accueilli le grand Pavarotti et bien d’autres avant lui, est particulièrement belle. Un fleuron architectural en plein coeur de la métropole. Un peu plus, j’allais faire brûler quelques lampions pour Michel Therrien et pour ma game de golf!

Avenue des Canadiens

Me voici ensuite à l’ancienne gare Windsor, dans la salle des Pas Perdus. Si j’étais riche, je réserverais cette salle pour organiser un immense party «bar open». Avec des ballons, des serpentins, de jolies serveuses et un orchestre 16 musiciens.

Avant de pénétrer à l’intérieur du Centre Bell, ce grand édifice de béton où le Canadien n’a toujours pas célébré une seule conquête de la coupe Stanley, je décide de passer quelques minutes sur l’Avenue des Canadiens, alias De La Gauchetière.

Ginette Reno y met tout son coeur chaque fois qu'elle saute sur la patinoire.

Ginette Reno y met tout son coeur chaque fois qu’elle saute sur la patinoire.

Pendant le 5 à7 de RDS et les émissions de radio dans les deux langues officielles, Pierre Bouchard, Yvon Lambert et Chris Nilan signent des autographes et se font photographier avec les amateurs de hockey. Ils n’ont pas touché à la rondelle depuis 30 ou 40 ans, mais les gens ne les ont pas oubliés. J’aurais donc dû faire un joueur de hockey!

Il y a aussi tous ces Vendus-à-la-Flanelle qui expliquent au Baron Chantelois comment le Canadien va s’y prendre pour éliminer les Rangers. Ça, c’est une autre histoire…

Après un court arrêt dans une salle de presse où les nouveaux visages se font de plus en plus nombreux, me voici sur la galerie Lecavalier-Gallivan, au 8e étage.

Bien sûr, c’est un privilège que de regarder un match depuis les hauteurs du Centre Bell. Devant moi: les fanions des Glorieux des années 1950 et un autre qui rend hommage aux plus grandes étoiles des Expos. Derrière: les fantômes de Maurice Richard, Jack Laviolette, Kenny Reardon, Léo Dandurand et Georges Vézina.

Environ 200 pieds plus bas, Ginette se présente toute vêtue de rouge pour chanter notre hymne national. Les gens sont fébriles, il y a de l’électricité dans l’air. Pourtant, je m’ennuie un peu de l’époque où je m’asseoyais entre Toe Blake et le Prof Caron sur la galerie de presse du vieux Forum. Dans ce temps-là, la victoire du Canadien était plus prévisible. En outre, Toe et le Prof m’en faisaient voir de toutes les couleurs. Those were the days!

 

 

 

Le Canadien derrière la boule numéro 8

Tous ceux et celles qui ont déjà joué au billard savent qu’il n’y a rien de pire que d’aboutir derrière la boule numéro 8.

C’est en plein là que le Canadien se retrouve après avoir subi une deuxième défaite contre les Rangers sur la patinoire du Centre Bell.

Sans Carey Price, il faudra maintenant gagner quatre parties sur cinq pour atteindre la finale de la coupe Stanley. Une commande probablement trop lourde contre une formation expérimentée qui a le vent dans les voiles.

Le défenseur Ryan McDonagh, un ancien du Canadien, joue le meilleur hockey de sa carrière. Il n'a pas encore 25 ans.

Le défenseur Ryan McDonagh, un ancien du Canadien, joue le meilleur hockey de sa carrière. Il n’a pas encore 25 ans.

Les hommes de Michel Therrien ont mieux joué dans l’ensemble, mais ils ont manqué d’opportunisme et de discipline et se sont butés à un gardien de but au sommet de son art. Henrik Lundqvist était visiblement «dans sa bulle» et il a stoppé 40 des 41 rondelles dirigées vers lui.

À l’autre bout de la patinoire, le jeune Dustin Tokarski s’est bien défendu dans les circonstances et ne peut être tenu responsable de la défaite du Canadien. Il était impuissant sur les trois buts des visiteurs.

En direct du Centre Bell

  • Le premier ministre STEPHEN HARPER a assisté au match en compagnie du sénateur JACQUES DEMERS et du ministre DENIS LEBEL, ex-hockeyeur au Lac Saint-Jean. Avant la partie, il a discuté avec le commissaire GARY BETTMAN, de même qu’avec quelques anciens joueurs du Canadien, dont RÉJEAN HOULE, Guy Carbonneau, Sergio Momesso et Stéphane Quintal. M. Harper se passionne pour le hockey et il a récemment écrit un LIVRE sur notre sport national. Il y avait plein d’agents pour assurer sa sécurité.
  • Selon Momesso, le Canadien devra jouer de façon plus INTELLIGENTE et écoper de moins de mauvaises punitions s’il veut battre les Rangers.

    Grand amateur de hockey, Stephen Harper a assisté au match Canadien-Rangers en compagnie de Jacques Demers et de Denis Lebel.

    Grand amateur de hockey, Stephen Harper a assisté au match Canadien-Rangers en compagnie de Jacques Demers et de Denis Lebel.

  • Le défenseur RYAN McDONAGH joue le meilleur hockey de sa carrière. Comment BOB GAINEY a-t-il pu sacrifier un tel joueur pour obtenir SCOTT GOMEZ? McDonagh aura 25 ans le mois prochain.
  • Dans leurs cinq dernières parties (5-0), les RANGERS ont marqué 20 buts et n’en ont alloué que 6. Ils comptent sur plusieurs vétérans et savent quoi faire pour FERMER LA PORTE à l’adversaire quand ils sont en avance.
  • On peut se demander si le Canadien n’a pas gagné SA coupe Stanley en éliminant les Bruins.
  • Les deux équipes profiteront de deux journées de CONGÉ avant le prochain match au Madison Square Garden.
  • GINETTE RENO a maintenant une fiche de 4-3. Ça se gâte, son affaire!
  • CHRIS KREIDER a été hué par les partisans du Canadien, mais pas outre-mesure.
  • Il y avait 280 journalistes sur la galerie de presse. DONALD BEAUCHAMP et ses adjoints font de leur mieux pour accomoder tout le monde.
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.

 

 

Possible de battre les Rangers sans Price?

Le silence entourant la blessure à Carey Price faisait craindre le pire.

Lundi matin, Michel Therrien a confirmé que son joueur vedette allait rater la balance de la série contre les Rangers. Méchant coup de jarnac!

Blessé à la jambe droite, Carey Price ratera la balance de la série contre les Rangers.

Blessé à la jambe droite, Carey Price ratera la balance de la série contre les Rangers.

Pas besoin d’être expert en hockey pour savoir que le Canadien ne forme pas la même équipe sans Carey Price. C’est exactement comme si les Rangers perdaient les services d’Henrik Lundqvist, comme si les Blackhawks étaient privés de Corey Crawford ou les Kings de Jonathan Quick.

On peut aussi penser au Lightning de Tamp Bay qui a dû affronter le Canadien sans Ben Bishop.

Michel Therrien devra maintenant se tourner vers Peter Budaj ou Dustin Tokarski pour défendre la cage du Canadien. De la façon dont il a répondu à la question, on peut s’attendre à ce que Tokarski soit son choix.

On ne sait jamais ce qu’un réserviste peut faire. Il peut sauter sur l’occasion pour sortir de l’ombre et se faire un nom ou s’écraser lamentablement.

Therrien devra aussi demander à ses joueurs de fournir un effort additionnel pour empêcher les Rangers de se balader trop allègrement dans le territoire du Canadien.

C’est beaucoup demander si on se fie à ce qu’on a vu dans le premier match. Les Rangers ont alors affiché beaucoup de rapidité pour surprendre les défenseurs du Tricolore à plusieurs occasions.

On peut s’imaginer que le jeune Chris Kreider, un produit de Boston College, sera copieusement hué chaque fois qu’il touchera à la rondelle. C’est lui qui a blessé Price en glissant vers lui sans ralentir sa course. Il n’a sûrement pas fait exprès pour blesser son rival, mais ce n’est pas la première fois qu’il entre en contact avec le gardien adverse.

 

Lucic devrait s’excuser publiquement

Quelques jours après la victoire du Canadien contre les Bruins, on parle encore de l’incident survenu entre Milan Lucic et Dale Weise lors de la traditionnelle poignée de mains entre les deux équipes au centre de la patinoire.

Mauvais perdant, Lucic aurait dit à son rival: «Je vais te tuer la saison prochaine». En anglais: «I will fucking kill you next year». Des propos inacceptables de la part d’un athlète professionnel.

Si Lucic a vraiment dit cela – il y a tout lieu de le croire- , il devrait s’excuser publiquement, mais reste à voir s’il est assez homme pour le faire.

Milan Lucic a manqué de classe après la défaite de son équipe contre le CH.

Milan Lucic a manqué de classe après la défaite de son équipe contre le CH.

On peut comprendre que les Bruins aient très mal digéré cette défaite contre leurs éternels rivaux. Champions du calendrier régulier, ils étaient largement favoris pour l’emporter. Ils ont toutefois ont été battus par une équipe plus rapide et un gardien de but supérieur. Pis encore, ils ont été limités à un seul but durant les 120 dernières minutes de jeu.

C’était la 25e défaite des Bruins en 34 séries de championnat contre Montréal.

Cherry-Mikita

Don Cherry, qui a encore le B des Bruins tatoué sur le coeur, n’approuve pas le geste de Lucic. Il aurait cependant souhaité que ses propos demeurent secrets.

Aujourd’hui, il y a des caméras partout et les athlètes doivent être parfaitement conscients de leurs faits et gestes.

Cherry a rappelé un incident à l’époque où il dirigeant les Bruins (durant les années 1970). Stan Mikita, joueur étoile des Blackhawks, l’avait piqué au vif en déclarant que Bobby Orr était le véritable entraîneur des Bruins.

Cherry avait répliqué avec des propos violents à l’endroit de Mikita, ce qui lui avait valu une sérieuse réprimande de la part du président Clarence Campbell.

Pensez-vous que Gary Bettman va prendre le téléphone pour adresser des reproches à Lucic et lui demander de s’excuser publiquement? Ça serait très étonnant.

Dernière chose: Si Lucic portait les couleurs du Canadien, ne serait-il pas un de vos favoris?