17 petites secondes ont suffi aux Blackhawks

Dans une fin de match à la Hollywood, les Blackhawks de Chicago ont marqué deux buts en 17 secondes en fin de troisième période pour arracher la victoire aux Bruins et mériter leur deuxième coupe Stanley en quatre ans.

C’est devant une foule incrédule que le commissaire Gary Bettman a présenté le trophée Conn Smythe à l’attaquant Patrick Kane avant de remettre la coupe Stanley au capitaine Jonathan Toews.

Patrick Kane a mérité le trophée Conn Smythe avec une fiche de neuf buts et 11 passes. C'est sa deuxième coupe Stanley en quatre ans.

L’ailier droit Patrick Kane a mérité le trophée Conn Smythe avec une fiche de neuf buts et 11 passes. C’est sa deuxième coupe Stanley en quatre ans.

«C’est un feeling extraordinaire, a dit Kane devant les caméras de CBC. Zdeno Chara et les Bruins nous ont fait réellement la vie dure, mais nous n’avons jamais lâché prise et la chance a fini par nous sourire». L’ailier droit de 24 ans a terminé les séries avec neuf buts et 11 passes pour un total de 20 points.

Ce sont deux joueurs marginaux qui ont procuré aux Blackhawks leur victoire la plus importante de la saison. Brian Bickell et Dave Bolland ont trompé la vigilance de Tuukka Rask en 17 petites secondes pour mettre fin à une série musclée où les arbitres ont fait figure de spectateurs.

DANS LE CALEPIN

  • Le gardien de but COREY CRAWFORD, de Châteauguay, a joué un rôle majeur dans la victoire de son équipe. Il a résisté à plusieurs attaques des Bruins, spécialement en première période. Le défenseur DUNCAN KEITH en est un autre qui a joué avec brio. Il était presque toujours sur la patinoire.
  • À noter que les BLACKHAWKS ont gagné la coupe seulement une fois entre 1938 et 2010. C’était en 1961 avec des joueurs comme BOBBY HULL, Stan Mikita, Pierre Pilote, Glenn Hall, Eric Nesterenko, Reggie Fleming, Murray Balfour, Chico Maki, Dollard Saint-Laurent, Jack Evans, Alger Arbour, Kenny Wharram et MOOSE VASKO.
  • SCOTTY BOWMAN, qui joue le rôle de conseiller chez les Blackhawks, a sauté sur la patinoire pour la présentation du trophée. C’était la 13e fois qu’il se faisait photographier avec la coupe.
  • Bon perdant, CLAUDE JULIEN a félicité chaleureusement son rival JOEL QUENNEVILLE.
  • BOBBY ORR, qui a mené les Bruins aux grands honneurs en 1970 et 1972, était parmi les spectateurs.
  • MILAN LUCIC a disputé un fort match dans une cause perdante. Il semblait avoir inscrit le but vainqueur, mais Bickell et Boland en ont décidé autrement.
  • Blessé à la cage thoracique, PATRICE BERGERON a fait preuve de courage pour participer à la rencontre. Tout indique que l’athlète d’Ancienne-Lorette signera un contrat à long terme durant les prochaines semaines.
  • JONATHAN TOEWS s’est fait joliment brasser la cage par les défenseurs des Bruins, mais il est constamment revenu à la charge. Un bel exemple de tenacité.
  • L’ARBITRAGE dans les séries de la coupe Stanley couvre la Ligue nationale de ridicule. Ça n’a aucun sens.
  • Avant d’atteindre la finale, les Blackhawks ont effacé une déficit de 1-3 contre DÉTROIT et ils ont éliminés les champions en titre, les KINGS de Los Angeles.
  • Durant les séries 2013, les défenseurs ont marqué presque 30 pour cent des buts.
  • «COREY CRAWFORD a réalisé de grands progrès depuis l’an passé», a dit Joel Quenneville avant le dernier match. Un beau clin d’oeil au Sherbrookois STÉPHANE WAITE, responsable des gardiens de but chez les Blackhawks.
  • RENÉ RANCOURT, qui interprète les hymnes nationaux au TD Garden, a le sens du spectacle. En fait, il en met plus que le client en demande.

Talbot et son ami Scotty

Au début des années 1950, Jean-Guy Talbot a atteint accidentellement Scotty Bowman à la tête avec son bâton lors d’un match présenté au Forum de Montréal.

Talbot jouait alors pour les Reds de Trois-Rivières tandis que Scotty portait les couleurs du Canadien Junior. Le coup a été si violent qu’on a dû insérer une plaque de métal dans la tête de Bowman, ce qui a mis fin à ses espoirs (très minimes) de faire carrière au hockey.

Après l’opération, Talbot s’est rendu à l’hôpital et Scotty l’a excusé pour son geste accidentel. Toutefois, l’organisation du Canadien a ordonné à Bowman de témoigner contre son adversaire et Talbot a été suspendu pour un an. Quand il est revenu au jeu, il a aidé les Cataractes de Shawinigan à remporter le championnat de la Ligue Senior du Québec, puis il a gradué avec le Canadien où il a gagné sept coupes Stanley en 12 ans.

Scotty Bowman a de très bonnes raisons de se souvenir de Jean-Guy Talbot.

Scotty Bowman a de très bonnes raisons de se souvenir de Jean-Guy Talbot.

En 1967, le sort a voulu que Talbot soit échangé aux Blues de Saint-Louis, alors dirigés par un jeune entraîneur du nom de Scotty Bowman. Sachant très bien que Jean-Guy était le boute-en-train du Canadien, il lui a dit: «Fais exactement comme à Montréal. Mets de l’action dans le vestiaire».

Talbot l’a pris au mot. La première chose qu’il a faite a été de se rendre secrètement dans le bureau de Bowman pour couper ses bas en petits morceaux avec une paire de ciseaux. Scotty n’a pas trop rouspété, mais il lui a suggéré de s’attaquer plutôt aux autres joueurs de l’équipe.

Les Blues formaient alors une équipe d’expansion, ce qui ne les a pas empêchés d’atteindre la finale de la coupe Stanley trois fois de suite avec des vétérans comme Doug Harvey, Jacques Plante, Glenn Hall, les frères Plager, Dickie Moore et Talbot.

Les Blues ont perdu deux fois en finale contre le Canadien avant de subir le même sort contre Boston en 1970. Ils étaient négligés des parieurs, mais ils parvenaient quand même à faire la vie dure à leurs adversaires. C’est là que Bowman a gagné ses galons avant d’être embauché par Sam Pollock pour diriger le Canadien.

«Nous étions traités comme des rois par Sid Salomon, rappelle Talbot. Comme il faisait souvent très chaud dans la vieille patinoire de Saint-Louis, je suis allé le voir pour lui demander de faire installer l’air climatisé dans notre vestiaire, mais pas dans celui du club visiteur. À Noël, il a fait cadeau d’un téléviseur à chaque joueur. À Montréal, on nous donnait une dinde!»

Mon ami Talbot est intarissable et il possède une mémoire d’éléphant. Toujours un plaisir que de le revoir pour discuter de hockey.

L’Abitibi et moi

ROUYN-NORANDA— La première fois que j’ai mis les pieds en Abitibi, c’était à l’automne 1969, il y a bientôt 44 ans. J’étais alors un jeune journaliste assigné à la couverture du Canadien Junior. Mon Dieu que le temps passe!

Gilbert Perreault, qui patinait aussi vite que le vent, était la grande étoile d’une jeune équipe dirigée par Roger Bédard, ancien joueur des Reds de Providence. Même si nous étions en matchs pré-saison, Perreault en avait mis plein la vue aux amateurs de hockey d’Amos et de Rouyn. Je me rappelle aussi qu’un jeune gardien de but du nom de Michel Dion tentait de se tailler une place au sein du club. Il a plus tard porté les couleurs des Nordiques dans l’Association mondiale, puis il a disparu dans la brume.

Après le match à Rouyn (plusieurs années avant la fusion avec Noranda), je me suis retrouvé à la résidence de Gilles Laperrière avec Roger Bédard et Norm Connelly, alors agent Labatt en Abitibi. Les trois hommes sont vite devenus des amis pour la vie. Chaque fois que je retourne en Abitibi, je pense à cette soirée chez le grand Lap.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son grand ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière, qui fêtera bientôt ses 80 ans, a longtemps été «Monsieur Hockey» à Rouyn-Noranda. En plus de superviser les patinoires de la ville et les ligues de toutes sortes, il était le lien direct entre le Canadien de Montréal et les patineurs du Nord-Ouest. Ex-défenseur des Citadelles de Québec, il connaissait bien Sam Pollock, Scotty Bowman, Claude Ruel et le Prof Caron. C’est ainsi qu’il a aidé plusieurs jeunes à faire carrière au hockey, dont Réjean Houle, les frères Bordeleau, Pierre Turgeon, Éric Desjardins et Stéphane Matteau.

Histoire d’amour

Avec son ami Pit Laflamme, le grand Lap aussi fondé l’École de hockey du Nord-Ouest, un camp d’été qui a connu un immense succès grâce à l’implication de nombreux joueurs de la Ligue nationale. C’est à cette époque que s’est développée mon histoire d’amour avec l’Abitibi, tant et si bien que j’en suis venu à signer une chronique pour l’hebdomadaire régional à la demande du regretté Jacques Bibeau, le même homme qui a procédé à la fusion des villes de Rouyn et de Noranda.

Je pourrais vous parler de la capitale du cuivre pendant des heures et des heures. Je suis chez-moi ici. Sans doute parce que j’y ai tissé des amitiés sincères avec des gens chaleureux et de fidèles lecteurs.

C’est ici que l’hôtelier Gilles Coutu et l’ancien sénateur Normand Grimard m’ont enseigné la chanson du chauffeur de taxi, qu’on a célébré le 500e but de Pierre Turgeon, joué au hockey dans la taverne de Ghislain Beaulieu, fait la pêche sur le lac Kanasuta, mangé de la poutine chez Morasse à 3h. du matin et bien d’autres choses encore.

Je profite de cette bréve chronique pour saluer Ghislain Beaulieu, Gerry Piette, la famille Coutu, André Renaud, Michel Lemire, Yvan Héroux, Wallace Bradley, Jean-Luc Racicot, Louis-Charles Bélanger, Jean-Guy Rivard, Norm Connelly, Réjean Houle et Bernard Duchesneau, ainsi que tous ceux et celles qui m’ont fait aimer ce coin de pays. Sans oublier Pit et le grand Lap, évidemment!

Jean-Guy, Claude et le Doc

TROIS-RIVIÈRES— La petite balle ne pénétrait pas dans la coupe aussi souvent que nous l’aurions souhaité, mais il faisait un temps béni des dieux et j’avais la chance de jouer avec trois amis de longue date: Jean-Guy Talbot, ex-défenseur du Canadien, Claude Raymond, ancien lanceur des Expos, et le docteur André Trahan, un apôtre du sport amateur en Mauricie.

Jean-Guy aura 81 ans le mois prochain, Claude en a 76 et le Doc n’est pas tellement plus jeune. Cependant, ils n’ont rien perdu de leur amour de la vie, de leur passion pour le sport  et de leur sens de l’humour.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n'a rien perdu de sa joie de vivre.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n’a rien perdu de sa joie de vivre.

«Quand je vois que le salaire moyen dans le baseball majeur est rendu à 3,2M$ par année, j’aurais bien envie de retrouver mon gant et mes souliers à crampons, de dire Frenchie. Les joueurs d’aujourd’hui peuvent se compter chanceux de gagner autant d’argent pour pratiquer leur sport favori».

Jean-Guy Talbot a joué dans la Ligue nationale pendant 17 ans et son plus haut salaire a été de 82 000$, mais il ne se plaint pas de son sort. Il a gagné sept coupes Stanley avec le Canadien avant d’être entraîneur à Denver et à New York. Il a aussi été représentant O’Keefe en Mauricie. Le fonds de pension dans anciens joueurs de LNH a été bonifié durant les dernières années et il profite d’une retraite bien méritée près du fleuve Saint-Laurent avec sa chère Pierrette.

«Nous voyageons beaucoup moins souvent, mais les enfants nous rendent visite à la maison. Il faut savoir accepter les contraintes de la vie», de dire celui qui a remplacé Butch Bouchard à la ligne bleue en 1956.

Ce que Jean-Guy n’aime pas, c’est apprendre qu’un de ses anciens coéquipiers éprouve des problèmes de santé. C’est notamment le cas de Jean Béliveau, confiné à son condo de Longueuil à la suite d’un deuxième AVC, et de Gilles Tremblay, très mal en point à cause de l’arthrite. Il y a aussi Henri Richard qui lutte contre un début d’Alzheimer et Dickie Moore qui doit vivre avec deux genoux qui le font souffrir.

«Je touche du bois, dit-il. Nous allons tous finir par y passer».

Le Doc Trahan, ancien président de la Conférence de baseball rural de la Mauricie, est encore très impliqué dans la communauté. Il préside notamment le conseil d’administration de la Fondation Claude-Mongrain, laquelle a remis plus de 200 000$ aux athlètes amateurs de la grande région de Trois-Rivières.

Le Doc a fermé son bureau à l’hôpital Cloutier, mais il poursuivra bientôt ses études en médecine sportive. Il souhaite faire le tour de la province et partager ses connaissances.

Dans une prochaine chronique, je vous offrirai les échos de mon dernier voyage au pays de Maurice Duplessis.

P.S. Bon week-end de la Saint-Jean à tous les Québécois!