Flacco, Brady, Markov et le grand Richard

GATINEAU— Chaque côté de la route 50, entre Lachute et Montebello, les rochers glacés et enneigés me font comprendre que l’hiver est loin d’être terminé et que je devrai m’armer de patience avant de boucler ma valise pour Augusta.

La froidure de janvier. Paraît-il qu’il faut vivre avec et tenter de l’apprivoiser, mais ça semble de plus en plus difficile avec les années. Heureusement, ce n’est pas l’action qui manque dans le monde du sport avec les finales de la NFL et le retour des patineurs millionnaires. Un, deux, trois, ready? Let’s go!

  • VICTOIRE IMPRESSIONNANTE DES RAVENS: Ceux qui doutaient de Joe Flacco doivent commencer à se poser des questions. En l’espace de quelques jours, le «Road Warrior» de Baltimore a eu raison de Peyton Manning et de Tom Brady et il aura maintenant le plaisir de se frotter à la recrue Colin Kaepernick dans le Super Bowl 47. C’était la sixième victoire de Flacco à l’étranger dans les séries de championnat, un record de la NFL. Bien sûr, il doit une fière chandelle à ses coéquipiers, en particulier à Antoine Boldin, un gars capable de sauter très haut dans les airs pour attraper le ballon. C’est un grand jour pour Ray Lewis qui complétera sa carrière sous les feux de la rampe. Décidément, les «Corbeaux» ont le vent dans les voiles et ils sont à prendre au sérieux.

    Joe Flacco a battu tour à tour Peyton Manning et Tom Brady.

    Joe Flacco a battu tour à tour Peyton Manning et Tom Brady.

  • AMÈRE DÉFAITE POUR BRADY ET BELICHICK: Tom Brady rêve de gagner une quatrième bague de championnat pour rejoindre Joe Montana et Terry Bradshaw, mais ça risque d’être de plus en plus difficile. «Magic Tom», qui n’avait jamais perdu devant ses fans (67-0) après avoir été en avance à la mi-temps, n’a pas bien paru contre Baltimore. Il n’a complété que 29 de ses 54 passes et il a refusé de courir pour gagner un premier essai. À sa décharge, il faut dire les blessures subies par Gronkowski, Ridley et Talib n’ont pas aidé la cause des Patriots. Pour ce qui est de Bill Belichick, l’entraîneur le plus mal vêtu de la NFL, il lui faudra quelques semaines pour avaler cette cuisante défaite.
  • MARKOV PEUT-IL REBONDIR? Il ne faut pas se fier à un seul match pour juger Andrei Markov. Par contre, je suis de ceux qui croient qu’il ne sera plus jamais le joueur qu’il était avant sa blessure au genou. Le talent est encore là, mais le temps a fait son oeuvre et ses adversaires le savent. Tant mieux si je me trompe. Chose certaine, le défenseur de 34 ans aurait pas mal moins de pression sur les épaules si Marc Bergevin pouvait s’entendre avec Don Meehan au sujet du beau P.K.

    Andrei Markov peut-il recevenir le joueur qu'il était avant sa blessure?

    Andrei Markov peut-il recevenir le joueur qu’il était avant sa blessure?

  • LES FALCONS NE MÉRITAIENT PAS MIEUX: Quand une équipe n’est pas capable de préserver une avance de 17 points devant ses partisans, elle ne mérite pas de participer au Super Bowl. Les Falcons se sont effondrés comme un château de cartes en deuxième demie. Cela dit, ils avaient affaire à une équipe gonflée à bloc. Les 49ers ont tous les éléments d’une équipe championne et les Ravens en auront plein les mains.
  • LE ROI RICHARD: Comme il fallait s’y attendre, Richard Garneau a eu droit à un concert d’éloges après son décès. Tous ces hommages sont parfaitement mérités. Son ancien collègue Pierre Nadeau a bien résumé la situation quand il a écrit: «Richard avait tous les atouts d’un grand communicateur: la voix, la diction parfaite, une grande culture et la capacité d’improviser». J’ajouterai qu’il était à l’aise devant la caméra parce qu’il était toujours bien préparé. Il était à la fois compétent, discret, voire timide, et passionné pour son métier. Il serait le premier à dire: «Maudit qu’on est fin quand on est mort!»

Le mot d’humour

Si la méchanceté n’existait pas, quel mérite aurions-nous à être gentil?

Stan The Man Musial: le parfait soldat

«Vous avez ici le parfait soldat du baseball, le parfait chevalier», peut-on lire sur la statue grandeur nature de Stan Musial devant le stade Busch.

Les mots sont de Ford Frick, ex-journaliste sportif et ancien commissaire du baseball majeur.

L’ancien joueur étoile des Cards de Saint-Louis, décédé samedi à l’âge de 92 ans, était un héros, une icône, au même titre que John Wayne, Elvis Presley, Bob Hope ou Ted Williams. Le président Barack Obama lui a d’ailleurs décerné la médaille de la Liberté en 2011 pour souligner l’excellence de son oeuvre et sa contribution à la société américaine.

Stan Musial, sept fois champion frappeur de la Ligue nationale.

Stan «The Man» Musial, sept fois champion frappeur de la Ligue nationale.

Peu de gens le savent, mais Musial était lanceur gaucher quand il a fait ses débuts dans l’organisation des Cards en 1938. Il a même connu une saison de 18 victoires (et cinq défaites) avec le club-école de Daytona Beach. Il a cependant subi une blessure à l’épaule en patrouillant le champ extérieur et le gérant Dickie Kerr a décidé de le transformer en voltigeur. Ce fut là sa meilleure décision.

Musial a porté fièrement l’uniforme des Cards de 1941 à 1963, remportant sept championnats des frappeurs et méritant trois fois le titre de joueur par excellence de la Ligue nationale. Il a aussi mené  son équipe à deux conquêtes de la Série mondiale (1944 et 1946) et il a été choisi 24 fois dans l’équipe d’étoiles. Il faut préciser qu’il fut un temps où on présentait deux parties d’étoiles durant la même saison.

L’ancien numéro 6 avait tellement le compas dans l’oeil qu’il a failli remporter le championnat des frappeurs à l’âge de 41 ans avant de s’incliner devant Tommy Davis, des Dodgers. Il a terminé sa carrière avec une moyenne au bâton de ,331, un total de 475 circuits et 1949 points produits. Il jouait avec passion et il possédait une personnalité attachante.

En 1948, il a conservé une moyenne au bâton de ,376 et il a bien failli remporter la Triple Couronne. Il manquait seulement un circuit.

Musial a obtenu tellement de succès contre les lanceurs des Dodgers à Ebbets Field que les spectateurs se sont mis à l’appeler «The Man». Le sobriquet a collé et l’a suivi jusqu’à sa mort.

On l’a vu pour la dernière fois durant la série de championnat entre les Cards et les Giants, l’automne dernier.

Le Rapido du lundi

  • MICHEL BERGERON va mourir dans une fosse de sable, le 7 février, dans le cadre de l’émission «Prière de ne pas envoyer de fleurs» à Radio-Canada. Cela a failli lui arriver pour vrai lors de son récent voyage en Floride!

    Red Berenson: 29 ans derrière le banc des Wolverines.

    Red Berenson: 29 ans derrière le banc des Wolverines.

  • RED BERENSON, ancien joueur de centre du Canadien, des Blues et des Red Wings, n’a rien perdu de sa passion pour le hockey. Il en est à sa 29e saison comme entraîneur des WOLVERINES de l’Université du Michigan. Il revendique deux championnats de la NCAA et son équipe a fait partie 11 fois du carré d’as. On se souviendra que Berenson a déjà connu un match de SIX BUTS sur la patinoire des Flyers, le 7 novembre 1968. Il a connu deux saisons de 30 buts dans l’uniforme des Blues. Il a aussi aidé les McFarlands de BELLEVILLE à gagner le championnat du monde en 1959. Le monsieur a du vécu.
  • Le nouveau look de RÉJEAN HOULE est une réalisation de son ami Ménick. Réjean accomplit une besogne admirable en tant que président des ANCIENS CANADIENS.
  • GAÉTAN LEFEBVRE, ancien soigneur du Canadien, a assisté au match inaugural avec sa fille. Il y avait aussi NORMAN CHERBAKA, célèbre bijoutier de la rue Lajeunesse, DANIEL MARCOUX et MICHEL FARMER, de la Sun Life.
  • Tous les défenseurs du Canadien sont gauchers, sauf P.K. Subban, Raphael Diaz et Yannick Weber.
  • GUY MARCHAND n’a pas oublié les exploits des MARTIN SAINT-AMOUR, Vincent Damphousse, Sean McKenna et Michael O’Micioli au tournoi Mousquiri. Des dizaines d’autres joueurs sont passés par RICHMOND avant de gravir les échelons du hockey professionnel, dont PATRICK ROY, Martin Brodeur, Yanic Perreault, Félix Potvin, Marc Fortier, Serge Boisvert, Patrick Lalime, Marc-André Fleury, Mathieu Perreault et David Perron. On fêtera le 50e anniversaire du tournoi du 4 au 17 février.
  • JANIK FORTIN, de l’Ile-des-Soeurs, est une grande fan du Canadien. Elle a longtemps été la maquilleuse de VÉRONIQUE CLOUTIER.
  • ROGER RICARD, de Cowansville, et son ami BILL BRAZEAU, de Saint-Hilaire, sont nés tous les deux à l’hôpital de Saint-Hyacinthe, mais la comparaison s’arrête là!

Le mot d’humour

Earl Weaver refusait toujours de participer à la séance de prière dominicale. Quand on lui offrait de marcher avec le Seigneur, il répondait: «Je préfère marcher avec trois hommes sur les buts!»

Les anniversaires du lundi 21 janvier

En passant

  • JACK NICKLAUS, six fois champion du Masters de golf, 73 ans.
  • JONATHAN QUICK, gardien de but des Kings de Los Angeles, 27 ans.
  • ANDRÉ MORISSETTE, ex-champion quilleur, 71 ans.
  • DANY HEATLEY, des Sharks de San Jose, 32 ans.
  • VALÉRIE TÉTREAULT, ex-championne de tennis, 25 ans.
  • BILLY (White Shoes) JOHNSON, ancien joueur des Alouettes, 61 ans.
  • MARIO QUÉVILLON, policier à la retraite, 69 ans.
  • MARIE-CHRISTINE HÉBERT, ex-championne de water-polo, 40 ans.
  • DOUG WEIGHT, ancien des Oilers, des Rangers et des Islanders, 42 ans.
  • ANDY HAWKINS, ex-lanceur des Padres, 53 ans.
  • JEAN ROBILLARD, employé du Centre Bell, 43 ans.
  • HUGUES FOURNIER, ex-gérant du club de golf Montebello, 48 ans.
  • JEAN SENNEVILLE, ex-président du Comité des Jeunes de Rosemont.
  • PLACIDO DOMINGO, ténor de réputation internationale, 72 ans.
  • MICHEL FARSA, restaurateur de Saint-Eustache.
  • MARCEL THIBAULT, sportif de Mont-Laurier, 72 ans.
  • PIERRE GENDRON, ex-hockeyeur à Saint-Jean et Saint-Hyacinthe, 39 ans.
  • GILLES PROVOST, comédien de Gatineau.
  • ANDRÉ OUIMET, de Saint-Eustache, 81 ans.
  • MIKE KRUKOW, ex-lanceur des Giants, 61 ans.
  • PETER FLEMING, ancien joueur de tennis, 58 ans.
  • NATHALIE MAURER, de Gaz Métropolitain, 52 ans.
  • MOE MANTHA, ancien joueur de la LNH, 52 ans.
  • SOPHIE et SYLVIE LACOMBE, filles jumelles de François Lacombe, ex-défenseur des Nordiques.
  • RICHARD MÉNARD et MARIETTE PERRON, des JSH.
  • GUY SAINT-GELAIS, de Gatineau.
  • ALAIN VAUGEOIS, golfeur de Sherbrooke, 66 ans.
  • DAVE SMITH, ancien des Astros, 58 ans.
  • CONDREDGE HOLLOWAY, ancien joueur de baseball et de football, 59 ans.

Richard Garneau incarnait prestance et élégance

Richard Garneau, décédé dimanche matin à l’hôpital Royal Victoria, était beaucoup plus qu’une grande voix. Il incarnait la prestance et l’élégance et il était un modèle à suivre pour tous les journalistes sportifs.

Richard Garneau n'a jamais perdu sa capacité d'émerveillement.

Richard Garneau n’a jamais perdu sa capacité d’émerveillement.

M. Garneau a subi une opération au coeur à la fin du mois de décembre. Il y a eu des complications durant la chirurgie et il a été plongé dans le coma durant quatre jours. Il a repris conscience le 9 janvier, mais le coeur a fini par flancher. Il avait 82 ans.

Natif de Québec, le grand Richard a fait ses débuts à la radio de CHRC en 1953 avant de s’amener à Montréal où il est rapidement devenu un des gros canons de l’équipe sportive de Radio-Canada. Il a fait sa marque à «La Soirée du Hockey» pendant 23 ans avec les René Lecavalier, Lionel Duval, Gilles Tremblay et Jean-Maurice Bailly. Il a aussi eu le bonheur de couvrir 23 Jeux olympiques entre 1960 et 2012. Il avait un faible pour l’athlétisme et le patinage artistique.

En 1967, il a mérité le titre de «plus bel homme au Canada» lors d’un concours organisé par Lise Payette. Il a aussi gagné quatre Prix Gémeaux durant sa prodigieuse carrière.

Richard Garneau n’a pas oublié le conseil que lui avait donné René Lecavalier: «Ne perds jamais ta capacité d’émerveillement». Quand il voyait un athlète dépasser ses limites, il retrouvait vite sa passion.

«René Lecavalier a été son mentor, a déclaré François Godbout en apprenant la mort de son ami de longue date. Nous avons souvent voyagé ensemble et il aimait me rendre visite à ma résidence de Dunham. Richard était un grand bonhomme. Son départ est une immense perte pour le monde du sport».

En plus d’être un excellent journaliste, Richard était un homme très cultivé et d’une grande simplicité. Malgré tous ses succès, il ne se prenait pas pour un autre. Il était imposant de stature, mais il ne s’imposait pas. Il avait aussi un très beau sens de l’humour. Le Québec perd aujourd’hui un autre de ses monuments. Que Dieu ait son âme!