Price doit trouver le temps long

Carey Price

Carey Price

S’il y a un joueur du Canadien qui attend la fin de saison avec impatience, c’est sûrement le gardien de but Carey Price.

Comment peut-il s’amuser avec une équipe qui n’a aucun objectif dans la dernière portion du calendrier, sauf essayer de sauver la face?

Il suffit de le regarder sur le banc des joueurs, les soirs de congé, pour s’apercevoir qu’il en a marre de jouer avec cette bande de fainéants. Son contrat viendra bientôt à échéance et il faudra lui faire une offre alléchante pour le garder à Montréal. En fait, la direction du Bleu Blanc Rouge n’a d’autre choix que de satisfaire ses exigences salariales.

On a beau chercher toutes sortes d’excuses pour expliquer les déboires du Canadien et sa position au classement, le fait est que cette équipe est tout simplement affreuse à la ligne bleue. Ce qui veut dire que le pauvre Carey est trop souvent laissé à lui-même.

Tout juste de retour au jeu après une longue absence, Andrei Markov se déplace encore avec prudence. Josh Gorges, un joueur surévalué, est à bout de souffle après avoir été surutilisé durant toute la campagne. Quant à P.K. Subban, le potentiel est là, mais il n’a pas encore terminé ses études. Il joue cependant beaucoup mieux depuis une couple de mois. Il semble avoir compris qu’il ne doit pas essayer d’en faire trop.

Tous les autres défenseurs ne sont que de vulgaires joueurs de la Ligue américaine (ou quelque chose du genre).

Price pourrait tenter de sauver sa saison en portant les couleurs de l’équipe canadienne au championnat du monde. Il pourrait aussi retourner dans son coin de pays et s’occuper de ses chevaux en attendant de voir ce que Geoff Molson fera pour éviter un deuxième naufrage.

Au risque de me répéter, le Canadien a atteint LE FOND DU BARIL. La direction a multiplié les gaffes et il ne sera pas facile de renverser la vapeur. On peut se consoler en pensant aux Sénateurs d’Ottawa ou aux Blues de Saint-Louis qui ont changé pour le mieux en l’espace de quelques mois. Le problème, c’est que le Canadien ne peut pas se fier sur la relève à Hamilton.

Pour la première fois depuis longtemps, le Canadien bénificiera d’un très bon choix à la séance de repêchage. Il ne faudrait surtout pas rater son coup comme on l’a fait dans le passé avec les Kyle Chipchura, Jason Ward, Éric Chouinard, Terry Ryan, Ron Hainsey et Mike Komisarek.

Pointage final: 58, 912

Ces gars-là savent réellement quoi faire avec un ballon et leurs salaires, qui n’ont rien à voir avec ceux de nos étoiles du baseball, du football ou du hockey, nous les rendent déjà beaucoup plus sympathiques.

C’est peut-être pour cela qu’il y avait 58 912 spectateurs dans les gradins du Stade olympique en ce troisième samedi de mars. La plupart d’entre eux étaient probablement des amateurs de «foot» tandis que les autres ne voulaient pas rater ce happening, ce moment historique dans le stade maudit de Roger Taillibert.

Match d'ouverture de l'impact au Stade Olympique

Match d'ouverture de l'impact au Stade Olympique

Allez, allez-a-lez, allez Montréal!

Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’étais très content pour Joey Saputo, pour Richard Legendre et pour tous ceux et celles qui gravitent autour de l’Impact. Ils se battent fort pour vendre leur produit et ils ont été largement récompensés lors du match inaugural.

Même si le soleil nous chauffait la couenne pour la première fois depuis longtemps, je me suis installé devant le téléviseur pour regarder la deuxième moitié de la rencontre. J’ai trouvé la partie très intéressante et j’ai beaucoup aimé la description faite par Claudine Douville.

Pour les gens de ma génération qui ont grandi avec une paire de patins et un gant de balle, le soccer est une drôle d’invention. Nous avons bien joué au ballon durant notre jeunesse, quand il n’y avait rien d’autre à faire, mais ce n’est pas dans notre culture et dans nos gênes. Il faut faire un effort pour nous intéresser à un sport où les exploits offensifs sont plutôt rares.

Quoi qu’il en soit, bravo au capitaine Davie Arnaud et à toute l’équipe. La partie était gagnée avant le premier coup de pied. Le pointage final n’est pas 1-1, mais bien 58, 912.

C’est le début d’une longue aventure. Si on parvient à nous trouver un Gary Carter du ballon rond, tous les espoirs seront permis.

 

Le grand Serge tapait du pied

Serge Savard

Serge Savard

Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis le 31 décembre 1975, mais tous ceux et celles qui ont vu ce match extraordinaire entre le Canadien et les étoiles de l’Armée Rouge ne l’oublieront jamais.

L’autre soir, j’en discutais avec Mario Tremblay qui formait alors un trio super énergique avec Doug Risebrough et Yvon Lambert. Durant les années 1970, chaque fois que Scotty Bowman avait besoin de réveiller l’équipe, il faisait appel à sa «Kid Line» et il était rarement déçu.

«Le match du 31 décembre est gravé à tout jamais dans ma mémoire, m’a dit Mario. Ce dont je me souviens le plus, c’est que Serge Savard, habituellement très calme, faisait les 100 pas dans le vestiaire avant le début de la rencontre. Il avait joué contre les Russes en 1972 et il savait exactement à quoi s’attendre. Peut-être avait-il peur que nous ne soyions pas à la hauteur de la tâche qui nous attendait.

«Heureusement, nous étions bien préparés à faire face à la musique et nous avons disputé un match presque parfait, obtenant 38 lancers contre seulement 13 pour les visiteurs. Si Ken Dryden avait été plus solide devant le filet, nous aurions gagné au lieu d’annuler 3-3. Vladislav Tretiak a été fantastique à l’autre bout de la patinoire et il nous a volé plusieurs buts».

Les deux meilleurs joueurs du Canadien ce soir-là ont été Serge Savard et Jacques Lemaire, mais on leur a préféré Pete Mahovlich et Yvan Cournoyer dans le choix des trois étoiles. La première médaille a évidemment été décernée à Tretiak. Les trois joueurs se sont présentés au centre de la patinoire où ils ont posé pour la postérité et été applaudis à tout rompre par les quelque 19 000 spectateurs.

Le gens applaudissaient à la fois le choix des trois étoiles et le spectacle offert par les deux formations. Le Canadien et l’Armée Rouge venaient montrer au monde entier la façon parfaite de jouer au hockey, c’est-à-dire en alliant la rapidité, le contrôle de la rondelle et les solides mises en échec.

Durant toute la partie, les Russes ont obtenu seulement quatre bonnes chances de marquer, mais ils ont capitalisé trois fois et l’autre tir à ricoché sur la barre horizontale.

Après la partie, Serge Savard, bon prince, a déclaré: «Ce soir, le Bon Dieu était du côté des Russes».

Guy Lapointe était également déçu du résultat de la partie, mais très fier du travail accompli par ses coéquipiers, en particulier les jeunes Lambert, Risebrough, Tremblay et Jarvis.

Mario Tremblay était alors le plus jeune joueur du Canadien. Il avait 19 ans et il en a maintenant 55. On a donc raison de dire que le temps passe trop vite.

Le retour des Nordiques: beaucoup de «si»

Les Nordiques de QuébecLe possible retour des Nordiques continue de faire jaser dans les chaumières du Québec.

On se perd en conjectures concernant la façon de procéder du maire Labeaume et les intentions véritables des gouverneurs de la Ligue nationale. Pour l’instant, on nage dans les spéculations de toutes sortes.

Ceux et celles qui ont vécu la rivalité Canadien-Nordiques souhaitent ardemment le retour de la LNH dans la Vieille capitale, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ce n’est pas une question de vouloir, mais de pouvoir.

À ce que l’on sache, Gary Bettman fera tout ce qu’il peut pour garder les Coyotes en Arizona. Le petit Napoléon du hockey n’est pas du genre à admettre facilement ses erreurs. Ce n’est qu’en dernier lieu, s’il n’a plus le choix, qu’il appuiera le déménagement des Coyotes à Québec, à Kansas City, à Seattle ou à Tombouctou.

«Call me Gary» ne le dira jamais publiquement, mais je suis porté à croire qu’il n’était pas très content de voir les Trashers quitter Atlanta pour aller s’établir dans les plaines du Manitoba. Cependant, les gens de Winnipeg avaient l’argent nécessaire et leur très grande patience a fini par être récompensée.

Il existe une autre possibilité, soit celle que les Islanders déménagent à Québec. Leur projet de construction d’un nouvel amphithéâtre est tombé à l’eau et le Colisée Nassau ne répond plus aux exigences des années 2000. Charles Wang pourrait être tenté par une telle aventure tout en restant propriétaire de l’équipe. Enfin, on verra.

Entretemps, les prochaines négociations entre les joueurs et les propriétaires de la LNH s’annoncent très difficiles. Donald Fehr, nouveau patron de l’Association des joueurs, n’est pas le dernier venu. Il en a vu d’autres dans le baseball majeur et il ne lâchera pas facilement le morceau. Les magnats de la LNH n’ont qu’à bien se tenir.

Si les patrons ambitionnent de réduire la part des joueurs de 57 à 50 pour cent, comme au basketball, ça risque de jouer dur dans les coins de patinoire. On parle aussi d’un plafond salarial qui pourrait grimper de 64 à 70 millions par année, ce qui aura pour effet de mettre encore plus de pression sur les petits marchés.

La possibilité d’un lock-out ou d’une grève plane à l’horizon. Ça ne servirait pas les intérêts d’une ligue qui en arrache déjà aux guichets dans certaines villes.

Revenons à nos oignons. Comme tout le monde (ou presque), je souhaite le retour des Nordiques. Sur le plan hockey, ça serait une bonne chose pour le Canadien et pour le hockey en général. Qui n’aurait pas envie d’aller voir jouer les Nordiques dans un nouveau Colisée et de passer quelques heures dans le Vieux-Québec?

Reste à voir si la chose serait viable à moyen ou à long terme. Quoi qu’on en dise, Québec demeure un très petit marché. Quand ils ont quitté pour Denver, les Nordiques n’arrivaient pas à boucler les des deux bouts avec un budget de 15 ou 16 millions par année. L’aurait-on déjà oublié?