Tout le monde aux trousses de Lee Westwood

Depuis 2008, l’Anglais Lee Westwood a terminé sept fois parmi les trois premiers sans jamais gagner un tournoi majeur.

C’est une preuve indéniable de son immense talent, mais aussi un lourd fardeau sur ses larges épaules. On lui pose toujours la même question: «Pourquoi tu n’as pas encore gagné un tournoi du Grand Chelem?»

Le golfeur de 40 ans, plusieurs fois champion sur le circuit européen, aura une autre chance de mettre la main sur le titre tant recherché dimanche après-midi alors qu’il amorcera la ronde finale du British Open avec une avance de deux coups sur Tiger Woods et Hunter Mahan.

Lee Westwood frappe à la porte pour la huitième fois depuis 2008.

Lee Westwood frappe à la porte pour la huitième fois depuis 2008.

«Plus souvent je frappe à la porte et meilleures sont mes chances de réussir, a dit Westwood après avoir joué 70 en compagne de Woods. Il n’y a rien de négatif dans le fait que je n’ai pas encore touché au gros trophée».

Westwood a sauvé les meubles avec un long roulé pour un bogey au 16e trou. Il a ensuite réussi un birdie au 17e pendant que Woods commettait un bogey stupide. Le meneur a également aidé sa cause avec un aigle spectaculaire au 5e trou. «J’adore jouer avec Tiger, a-t-il dit. Je suis à l’aise en sa compagnie». On a d’ailleurs vu les deux joueurs fraterniser à quelques reprises.

Westwood jouera la dernière ronde en compagnie de l’Américain Hunter Mahan, auteur d’un 68 samedi, tandis que Woods, en panne sèche depuis cinq ans, sera jumelé à l’Australien Adam Scott, récent vainqueur du tournoi des Maîtres.

Woods n’a pas l’habitude de venir de l’arrière pour remporter la victoire, mais il va sûrement y aller de ses meilleurs efforts. Il a tellement hâte d’engranger un 15e titre majeur pour s’approcher du record de son idole (Jack Nicklaus).

La logique veut que le vainqueur de la Claret Jug se trouve parmi les quatre meneurs, mais on ne sait jamais ce qui se peut se produire sur un parcours aussi exigeant que celui de Muirfield. Il y a sept ou huit autres joueurs qui sont encore dans la course. L’an passé, Ernie Els a effacé un déficit de six coups pour se sauver avec le trophée.

Tiger Woods jouera la ronde finale en compagnie d'Adam Scott, récent vainqueur du Masters.

Tiger Woods jouera la ronde finale en compagnie d’Adam Scott, récent vainqueur du Masters.

Peu importe le vainqueur, la ronde finale nous réserve des moments excitants et un spectacle haut en couleurs.

Si Westwood parvient à l’emporter (ce qui est loin d’être fait), il couronnera une année de rêve pour les Britanniques après la victoire de Justin Rose à l’Omnium des États-Unis et celle d’Andy Murray à Wimbledon. On peut s’imaginer que la foule sera derrière lui.

 

Mon coeur est en Écosse

Royal Saint.George, Royal Troon, Carnoustie, Hoylake, Saint.Andrews et Royal Birkdale. Des noms qui résonnent dans ma tête et me rappellent mes plus merveilleux voyages de golf.

Il n’y a rien de plus magnifique que le club Augusta National en avril, mais l’Omnium britannique demeure à mes yeux le plus grand des quatre tournois majeurs.

À cause de sa très longue tradition, bien sûr, des parcours fascinants où on y joue et de la passion que les gens éprouvent pour le golf en Grande-Bretagne. À leurs yeux, THE OPEN demeure la plus grande épreuve, le tournoi numéro un.

Le Swilcan Bridge et le vieux pavillon du club Saint.Andrews.

Le Swilcan Bridge et le vieux pavillon du club Saint.Andrews.

Je ferme les yeux et je revois les plus beaux coups de fer de Tiger Woods, le désir de vaincre dans le regard de Padraig Harrington, les conférences de presse de Colin Montgomerie, le Swilcan Bridge et le vieux pavillon de Saint.Andrews, les mésaventures de Thomas Bjorn et de Sergio Garcia, les longues balades en train, la mer du Nord et ses plages à perte de vue, les «fish and chips», la vieille gare de Walmer, l’élan de Tom Watson, l’herbe longue et les diaboliques «pot bunkers», les pubs bondés d’amateurs de golf, la dernière ronde de Jack Nicklaus en compétition, le chant des cornemuses et bien d’autres choses encore.

Même si ce n’est pas de tout repos, il n’y a rien comme passer la semaine en Écosse ou en Angleterre pour suivre les péripéties du British Open. Un pur régal. C’est là que j’aimerais être en fin de semaine, nulle part ailleurs. Heureusement, j’ai les images HD pour me consoler.

En juillet 2005, je me rappelle m’être rendu à la gare de Saint.Andrews très tôt le matin. Il faisait terriblement beau et j’étais si heureux dans ce coin de pays que je ne voulais pas sauter dans le train pour retourner à Édimbourg. J’aurais souhaité que le temps s’arrête. Un moment que je n’oublierai jamais.

Si Dieu le veut, je reprendrai un jour le train en sens inverse.

EXERCICE DE PATIENCE

À cause du vent qui soufflait à 15 milles à l’heure et de la fermeté des verts, les magiciens de la PGA ont éprouvé toutes sortes d’ennuis en deuxième ronde du British Open, particulièrement les golfeurs qui ont dû s’exécuter en après-midi.

On a même vu Phil Mickelson et Brandt Snedeker avoir besoin de quatre coups roulés pour loger la balle dans le trou. Phil a quand même réussi à s’en tirer avec un pointage de 74 et son total de 143 le place au plus fort de la course.

«Le vent!, a-t-il dit simplement pour expliquer ses difficultés et celles des autres joueurs. Dans l’ensemble, les conditions de jeu sont excellentes, mais ce parcours ne nous fait aucun cadeau. J’ai bien joué aujourd’hui, particulièrement avec mon fer droit (si on fait exception du 16e trou). Le mot d’ordre pour le week-end: la patience».

Au moment d’écrire ces lignes, la coupure est à «plus 8», ce qui en dit long sur Muirfield et ses nombreux obstacles.

Tiger Woods a eu la chance de jouer le matin et il a inscrit la normale 71, ce qui le laisse à un seul coup du meneur Miguel Angel Jimenez. Lee Westwwod, toujours en quête d’un premier titre majeur, a été le meilleur avec un 68. Il a réussi six birdies sur le premier neuf.

Plusieurs golfeurs sont au plus fort de la lutte, dont Dustin Johnson, Martin Laird, Zach Johnson et Angel Cabrera. La journée de samedi servira à «placer les chevaux en position» pour la grande finale.

Le champion en titre Ernie Els est à «plus 6», sur un pied d’égalité avec Sergio Garcia et Padraig Harrington. Leurs chances de gagner sont presque nulles.

Le jeune Rory McIlroy n’a pu faire mieux que 79 et 75 et il a raté la coupure. Il n’a joué que trois coups de moins que Nick Faldo qui ne fait plus du golf de compétition. Il y a moins d’un an, McIlroy était le meilleur golfeur de la planète et le dauphin de Tiger Woods. On y reviendra. Bon golf et bon week-end.

 

 

Muirfield: un classique du golf écossais

Le club Saint.Andrews est considéré à juste titre comme le berceau du golf, mais Muirfield, site du prochain Omnium britannique (18 au 21 juillet), n’a rien à lui envier sur le plan historique.

On raconte que les premières parties de golf dans la région remontent aussi loin qu’au XVIe siècle et que le roi Charles 1er était souvent parmi ceux qui s’adonnaient à ce nouveau sport. Le premier parcours de 18 trous a été dessiné par le légendaire Tom Morris en 1891, puis il a été modifié à quelques reprises afin de répondre aux besoins des nouvelles générations.

Le grand Ernie Els, champion en titre, a remporté une de ses plus belles victoires à Muirfield en 2002. Il avait battu Thomas Levert et Steve Elkington en prolongation.

Le grand Ernie Els, champion en titre, a remporté une de ses plus belles victoires à Muirfield, en 2002. Il avait battu Thomas Levert, Stuart Appleby et Steve Elkington en prolongation.

Du parcours original, il ne reste plus que le deuxième trou, mais Muirfield n’a rien perdu de sa magie. «C’est un grand classique du golf, le meilleur de tous les parcours de type links, affirme Ernie Els, deux fois champion du British Open. Chaque trou prend une direction différente, ce qui a pour effet de vous tenir sur le qui-vive. Il faut être capable de frapper dans toutes les directions. Il faut aussi que ton jeu court soit à point pour éviter les malheurs. Muirfield est un superbe test de golf».

C’est la 16e fois que Muirfield accueille l’Open de Grande-Bretagne, le plus vieux des quatre tournois du Grand Chelem. Nick Faldo y a remporté deux de ses plus belles victoires (1987 et 1992), et plusieurs autres grands noms ont quitté les lieux avec la Claret Jug: Jack Nicklaus, Tom Watson, Lee Trevino, Gary Player, Ernie Els (2002), Walter Hagen, Henry Cotton Harry Vardon et James Braid (2 fois).

Nicklaus a tellement aimé ce parcours situé le long de la mer du Nord qu’il a donné le nom de Muirfield Village à son terrain de championnat dans la campagne de l’Ohio.

QUE FERA TIGER WOODS?

Quelques heures avant les premiers coups de départ, tout le monde se demande si Tiger Woods parviendra enfin à stopper sa disette dans les tournois majeurs. Son dernier triomphe remonte à 2008 à Torrey Pines.

Il a gagné quatre épreuves de la PGA depuis le mois de janvier, mais il a joué de malchance à Augusta et n’a rien fait qui vaille à l’Omnium des États-Unis. Avant de prendre l’avion pour l’Écosse, il s’est offert trois semaines de vacances pour soigner une blessure au coude.

Tiger Woods n'a pas gagné un tournoi du Grand Chelem depuis cinq ans. Sa dernière victoire au British Open remonte à 2007.

Tiger Woods n’a pas gagné un tournoi du Grand Chelem depuis cinq ans. Sa dernière victoire au British Open remonte à 2007.

Woods a une bonne raison de se souvenir de Muirfield. En 2002, alors qu’il était à son apogée, il a joué 81 en troisième ronde à cause des vents violents qui balayaient le parcours. C’est la seule fois où il a joué plus de 80 dans un tournoi de la PGA. Il a ramené une carte de 65 en ronde finale, mais le mal était fait.

Paul Azinger, analyste pour le réseau ESPN, rappelle que Tiger n’a pas très bien joué dans les rondes finales de l’Omnium britannique depuis sa victoire à Liverpool en 2006. Il faut préciser qu’il était absent en 2008 et en 2011.

Curtis Strange ajoute que Woods n’a pas aidé sa cause lors du dernier Omnium des États-Unis en frappant trop souvent sa balle dans l’herbe longue. À Muirfield, il aura peut-être avantage à utiliser plus souvent son bois-3 afin de garder la balle sur le gazon court. Il devra aussi prouver qu’il est encore capable d’exceller sur les verts dans les moments critiques. La plus grande différence dans son jeu depuis quelques années, c’est son rendement avec le fer droit. Il fut un temps où il était presque infaillible à l’intérieur de 10 pieds. Ce n’est plus le cas.

D’autre part, les chances d’Ernie Els de conserver son trophée semblent presque nulles. Le dernier joueur de 40 ans et plus à gagner l’Open deux fois de suite a été Tom Morris… il y a 150 ans!

Soulignons enfin la décision de Steve Stricker de ne pas participer au tournoi. Au lieu de se rendre en Écosse, le golfeur de 46 ans a choisi de rester à la maison pour célébrer son 20e anniversaire de mariage. «Je suis toujours parti en juillet, a-t-il expliqué. Cette fois, je serai avec ma femme pour célébrer notre union. Ça me fera quelque chose de rater le tournoi, mais j’aurai d’autres compensations».

Comme dirait Stéphane Richer: «Y’a pas rien que le golf dans la vie!»

(Sources: Golf Digest)

TRIOS À SURVEILLER

  • SIR NICK FALDO, trois fois champion de l’Omnium britannique, jouera les deux premières rondes en compagnie de FRED COUPLES et de TOM WATSON, cinq fois gagnant de la Claret Jug. Le trio nostalgique!

    Nick Faldo est de retour après une absence de trois ans. Ce sera sa 35e et probablement sa dernière participation à l'Open de Grande-Bretagne.

    Nick Faldo est de retour après une absence de trois ans. Ce sera sa 35e et probablement sa dernière participation à l’Open de Grande-Bretagne.

  • TIGER WOODS amorcera la compétition en compagnie de deux champions: GRAEME McDOWELL et le Sud-Africain LOUIS OOSTHUIZEN.
  • Les autres trios à surveiller: JUSTIN ROSE, Ernie Els et Brandt Snedeker; PHIL MICKELSON, Rory McIlroy et Hideki Matsuyama; LEE WESTWOOD, Sergio Garcia et Charl Schwartzel; ADAM SCOTT, Luke Donald et Matt Kuchar; BUBBA WATSON, Nicolas Colsaerts et Dustin Johnson (trois longs frappeurs); IAN POULTER, Keegan Bradley et Billy Horschel; DARREN CLARKE, Vijay Singh et Martin Laird.
  • Le tournoi commence JEUDI MATIN et il promet d’être excitant au possible.

Phil Mickelson gagne enfin en Écosse

Pour toutes sortes de raisons, Phil Mickelson a connu très peu de succès sur les parcours de Grande-Bretagne durant sa carrière, mais il s’est repris de belle façon dimanche en gagnant l’Omnium d’Écosse sur les allées du club Castle Stuart.

«Phil The Thrill» semblait avoir la victoire en poche dans l’allée du 18e trou. Contrairement à son habitude, il a alors choisi de jouer de façon conservatrice avant de commettre un malencontreux bogey (trois coups roulés sur une courte distance). Il a donc dû retourner au tertre de départ du 18e pour affronter le Sud-Africain Brandon Grace en prolongation.

Phil Mickelson a gagné l'Omnium d'Écosse. Il a vaincu le Sud-Africain Brandon Grace en prolongation au club Castle Stuart.

Phil Mickelson a gagné l’Omnium d’Écosse. Il a vaincu le Sud-Africain Brandon Grace en prolongation au club Castle Stuart.

Cette fois, Mickelson a choisi de revenir à son style normal et d’attaquer la normale cinq de 607 verges. Après un coup de départ en plein centre de l’allée, il s’est approché tout près du vert avec un solide coup de bois-5, puis il a soulevé la foule avec un coup de wedge absolument parfait. Il n’a ensuite eu qu’à pousser la balle dans la coupe pour un birdie extrêmement facile. Pas pour rien qu’on l’appelle «Phil The Thrill».

Grace a bien joué en prolongation, mais son coup d’approche face au vent est resté un peu court et il a raté son roulé d’une vingtaine de pieds.

Reste à voir si cette victoire de Mickelson, sa première en Écosse, lui servira d’inspiration pour le British Open, en fin de semaine prochaine, sur les allées historiques du club Muirfield. Le champion défendant est Ernie Els.

PERRY DANS UNE CLASSE À PART

Kenny Perry, qui aura 53 ans le mois prochain, est tellement fort physiquement et il joue encore tellement bien qu’il peut tenir son bout contre les meilleurs golfeurs du circuit régulier de la PGA.

Dimanche, le golfeur du Kentucky, ancien membre de l’équipe américaine de la coupe Ryder, a gagné l’Omnium Senior des États-Unis avec une facilité déconcertante. Après avoir joué 64 la veille, il a fait encore mieux avec un 63 pour devancer facilement les Rocco Mediate, Michael Allen, Fred Funk et Michael Allen.

Le sympathique Kenny Perry a gagné l'Omnium Senior des États-Unis avec une facilité déconcertante.

Le sympathique Kenny Perry a gagné l’Omnium Senior des États-Unis avec une facilité déconcertante. Il a joué 64 et 63 en fin de semaine.

«Je viens de jouer la meilleure ronde de ma vie et il s’agit de ma plus belle victoire, a dit Perry devant la caméra. Non seulement mon jeu était solide, mais mon fer droit répondait à merveille. J’ai remporté 14 victoires sur le circuit de la PGA, mais je n’ai jamais gagné un tournoi majeur même si je suis venu bien proche (notamment à Augusta en 2009). Aujourd’hui, à presque 53 ans, la chance me sourit enfin. Je me sens béni du ciel».

Tout le monde applaudit la victoire de Perry parce qu’il est un des golfeurs les plus gentils et les plus sympathiques de la planète. À noter qu’il était à 10 coups de la tête après 36 trous. C’est dire à quel point il a bien joué durant les deux rondes du week-end.