Demers: «Yzerman n’a pas fait ça de gaieté de coeur»

Jacques Demers a été le premier entraîneur de Vincent Lecavalier et il l’a aidé à connaître une très belle carrière sous le ciel de la Floride. Il déplore ce qui arrive à son ancien joueur de centre, mais il n’a pas perdu espoir de le voir rebondir.

«Je sais comment se passent les choses dans le monde du sport professionnel, dit Demers. Je connais très bien Vincent et Steve Yzerman, patron du Lightning de Tampa Bay. Celui-ci a pris une décision d’affaires, mais je suis convaincu qu’il n’a pas agi de gaieté de coeur dans ce dossier. Yzerman a passé toute sa carrière avec la même équipe et il savait sûrement que Vincent aurait aimé en faire autant».

Jacques Demers est convaincu que Vincent Lecavalier pourrait aider la cause du Canadien.

Jacques Demers est convaincu que Vincent Lecavalier pourrait aider la cause du Canadien.

Selon l’ex-entraîneur du Canadien, les blessures ont empêché Lecavalier d’offrir sa pleine mesure durant les deux ou trois dernières années. «À 33 ans, il a encore du bon hockey dans les jambes. Je le vois maintenant comme deuxième joueur de centre et je pense qu’il pourrait aider grandement le Canadien».

Évidemment, Lecavalier souhaite terminer sa carrière en beauté et augmenter ses chances d’être élu un jour au Panthéon du hockey. Ses statistiques sont présentement insuffisantes pour mériter un tel honneur.

LE RAPIDO DU SAMEDI

  • Tel que prévu, GILLES BOUCHARD sera le successeur d’ANDRÉ TOURIGNY derrière le banc des Huskies de Rouyn-Noranda. Il sera nommé officiellement la semaine prochaine. Bouchard a fait ses classes chez les Estacades et les Patriotes de TROIS-RIVIÈRES. Il s’amènera en Abitibi avec son adjoint SIMON NADEAU. Est-ce que STÉPHANE MATTEAU se joindra à l’équipe?
  • DARREN DAULTON, ancien receveur des Phillies, est dans le même bateau que GARY CARTER, Tug McGraw et Dan Quisenberry. Il sera opéré pour un cancer du cerveau, la semaine prochaine. Il n’a que 51 ans.
  • Présentée à Val-d’Or, la Classique DANNY SABOURIN a permis d’amasser 11 000$ pour la Fondation JEUNESSE À COEUR. Depuis trois ans, Danny porte les couleurs des Bears de Hershey.
  • VIN SCULLY n’a que de bons mots pour le jeune voltigeur YASIEL PUIG, des Dodgers, mais il ajoute qu’il devra améliorer son jeu en défense.
  • Le tournoi annuel du PARC DOMAINE VERT aura lieu à guichets fermés, mercredi prochain, au club 4 Domaines. J’y partagerai la présidence d’honneur avec JACQUES DEMERS.
  • Les PATRIOTES DE LONGUEUIL sont champions du calendrier régulier dans la Ligue Senior de crosse du Québec.
  • Malgré leurs récents succès, les chances des BLUE JAYS de participer aux séries de championnat ne seraient que de 9,2 pour cent. Elles semblent pourtant meilleures que ça.
  • Mon ami RICHARD DUBUC, de LaSalle, verrait MIKE KOMISAREK comme cinquième ou sixième défenseur du Canadien.
  • Dimanche, le drapeau de la FIERTÉ GAY flottera au-dessus du stade des Mariners de Seattle. Ils sont la première équipe des ligues majeures à reconnaître l’égalité des chances pour les athlètes homosexuels.
  • KERRY WOOD, ex-lanceur étoile des Cubs de Chicago, a découvert un cadavre qui flottait sur l’eau en faisant du kayak.

LE MOT D’HUMOUR

Que diriez-vous si je vous demandais en mariage?

– «Rien. Je ne peux pas rire et parler en même temps».

 

LECAVALIER: wake-up call

Personne n’a renversé son café en apprenant que Steve Yzerman avait décidé de racheter le contrat de Vincent Lecavalier dans l’espoir d’assurer la stabilité de son équipe durant les prochaines années.

Vincent ne produisait plus à la hauteur de sa réputation et de son fabuleux contrat. La direction du Lightning a donc choisi de rompre les liens et de lui verser les deux-tiers de son argent (32,6M$) sur une période de 14 ans. Cette décision d’affaires n’enlève rien à Lecavalier et à tout ce qu’il a pu faire pour aider la cause du Lightning depuis 1998.

Vincent Lecavalier demeurera toujours la première grande vedette du Lightning de Tampa Bay. Reste à voir où il choisira de prolonger sa carrière.

Vincent Lecavalier demeurera toujours la première grande vedette du Lightning de Tampa Bay. Reste à voir où il choisira de prolonger sa carrière.

Il demeurera la première grande vedette du Lightning et celui qui a mené l’équipe à sa seule conquête de la coupe Stanley. Cela dit, la balle est maintenant dans le camp du joueur de centre de 33 ans. Il doit prendre la décision d’Yzerman comme un «wake-up call», analyser froidement la situation et choisir la bonne équipe pour relancer sa carrière.

Vincent se dit encore capable de remplir le rôle de joueur de centre numéro un. À 33 ans, il a parfaitement raison de penser de cette façon. Sa carrière n’est pas en pente ascendante, mais il peut sûrement connaître quelques bonnes saisons s’il veut y mettre toute la gomme.

Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il poursuivra sa carrière à Montréal même s’il a toujours eu beaucoup de respect pour l’organisation du Canadien et s’il porte le numéro 4 en l’honneur de Jean Béliveau.

Il faudrait que Marc Bergevin soit drôlement convaincant pour l’attirer au Centre Bell. Je serais moins surpris de le voir débarquer à Détroit, à Denver, à Los Angeles ou à New York. Même qu’il pourrait aller jouer à Miami s’il ne veut vraiment pas quitter la Floride.

«Si Vincent veut vivre la sensation de porter le chandail du Canadien, il a maintenant une chance en or. C’est à lui de décider s’il est prêt à relever le défi», me disait Mario Tremblay après le tournoi des Anciens de la Ligue Dépression.

Attendons voir.

THÉODORE EST HEUREUX À MIAMI

De passage à Montréal, le gardien de but José Théodore en a profité pour casser la croûte à La Cantina avec quelques membres de sa famille.

«Je suis très heureux en Floride et je souhaite prolonger ma carrière avec les Panthers, m’a confié l’athlète de Saint-Léonard. Je m’entends à merveille avec le directeur général Dale Tallon. J’ai parfois même la chance de jouer au golf en sa compagnie. Dale est un fameux golfeur. Durant sa jeunesse, il a été champion junior du Canada».

José Théodore est heureux comme un roi à Miami.

José Théodore est heureux comme un roi à Miami.

Difficile de croire que «Théo» aura 37 ans au mois de septembre. Il n’y a pas si longtemps, il gagnait le trophée Hart et il était la coqueluche des partisans du Canadien. L’hiver dernier, il a participé à 15 matchs avec les Panthers, compilant un dossier de quatre victoires, six défaites et trois parties nulles. Il ne lui manque que 14 victoires pour atteindre le cap de 300.

 

17 petites secondes ont suffi aux Blackhawks

Dans une fin de match à la Hollywood, les Blackhawks de Chicago ont marqué deux buts en 17 secondes en fin de troisième période pour arracher la victoire aux Bruins et mériter leur deuxième coupe Stanley en quatre ans.

C’est devant une foule incrédule que le commissaire Gary Bettman a présenté le trophée Conn Smythe à l’attaquant Patrick Kane avant de remettre la coupe Stanley au capitaine Jonathan Toews.

Patrick Kane a mérité le trophée Conn Smythe avec une fiche de neuf buts et 11 passes. C'est sa deuxième coupe Stanley en quatre ans.

L’ailier droit Patrick Kane a mérité le trophée Conn Smythe avec une fiche de neuf buts et 11 passes. C’est sa deuxième coupe Stanley en quatre ans.

«C’est un feeling extraordinaire, a dit Kane devant les caméras de CBC. Zdeno Chara et les Bruins nous ont fait réellement la vie dure, mais nous n’avons jamais lâché prise et la chance a fini par nous sourire». L’ailier droit de 24 ans a terminé les séries avec neuf buts et 11 passes pour un total de 20 points.

Ce sont deux joueurs marginaux qui ont procuré aux Blackhawks leur victoire la plus importante de la saison. Brian Bickell et Dave Bolland ont trompé la vigilance de Tuukka Rask en 17 petites secondes pour mettre fin à une série musclée où les arbitres ont fait figure de spectateurs.

DANS LE CALEPIN

  • Le gardien de but COREY CRAWFORD, de Châteauguay, a joué un rôle majeur dans la victoire de son équipe. Il a résisté à plusieurs attaques des Bruins, spécialement en première période. Le défenseur DUNCAN KEITH en est un autre qui a joué avec brio. Il était presque toujours sur la patinoire.
  • À noter que les BLACKHAWKS ont gagné la coupe seulement une fois entre 1938 et 2010. C’était en 1961 avec des joueurs comme BOBBY HULL, Stan Mikita, Pierre Pilote, Glenn Hall, Eric Nesterenko, Reggie Fleming, Murray Balfour, Chico Maki, Dollard Saint-Laurent, Jack Evans, Alger Arbour, Kenny Wharram et MOOSE VASKO.
  • SCOTTY BOWMAN, qui joue le rôle de conseiller chez les Blackhawks, a sauté sur la patinoire pour la présentation du trophée. C’était la 13e fois qu’il se faisait photographier avec la coupe.
  • Bon perdant, CLAUDE JULIEN a félicité chaleureusement son rival JOEL QUENNEVILLE.
  • BOBBY ORR, qui a mené les Bruins aux grands honneurs en 1970 et 1972, était parmi les spectateurs.
  • MILAN LUCIC a disputé un fort match dans une cause perdante. Il semblait avoir inscrit le but vainqueur, mais Bickell et Boland en ont décidé autrement.
  • Blessé à la cage thoracique, PATRICE BERGERON a fait preuve de courage pour participer à la rencontre. Tout indique que l’athlète d’Ancienne-Lorette signera un contrat à long terme durant les prochaines semaines.
  • JONATHAN TOEWS s’est fait joliment brasser la cage par les défenseurs des Bruins, mais il est constamment revenu à la charge. Un bel exemple de tenacité.
  • L’ARBITRAGE dans les séries de la coupe Stanley couvre la Ligue nationale de ridicule. Ça n’a aucun sens.
  • Avant d’atteindre la finale, les Blackhawks ont effacé une déficit de 1-3 contre DÉTROIT et ils ont éliminés les champions en titre, les KINGS de Los Angeles.
  • Durant les séries 2013, les défenseurs ont marqué presque 30 pour cent des buts.
  • «COREY CRAWFORD a réalisé de grands progrès depuis l’an passé», a dit Joel Quenneville avant le dernier match. Un beau clin d’oeil au Sherbrookois STÉPHANE WAITE, responsable des gardiens de but chez les Blackhawks.
  • RENÉ RANCOURT, qui interprète les hymnes nationaux au TD Garden, a le sens du spectacle. En fait, il en met plus que le client en demande.

L’Abitibi et moi

ROUYN-NORANDA— La première fois que j’ai mis les pieds en Abitibi, c’était à l’automne 1969, il y a bientôt 44 ans. J’étais alors un jeune journaliste assigné à la couverture du Canadien Junior. Mon Dieu que le temps passe!

Gilbert Perreault, qui patinait aussi vite que le vent, était la grande étoile d’une jeune équipe dirigée par Roger Bédard, ancien joueur des Reds de Providence. Même si nous étions en matchs pré-saison, Perreault en avait mis plein la vue aux amateurs de hockey d’Amos et de Rouyn. Je me rappelle aussi qu’un jeune gardien de but du nom de Michel Dion tentait de se tailler une place au sein du club. Il a plus tard porté les couleurs des Nordiques dans l’Association mondiale, puis il a disparu dans la brume.

Après le match à Rouyn (plusieurs années avant la fusion avec Noranda), je me suis retrouvé à la résidence de Gilles Laperrière avec Roger Bédard et Norm Connelly, alors agent Labatt en Abitibi. Les trois hommes sont vite devenus des amis pour la vie. Chaque fois que je retourne en Abitibi, je pense à cette soirée chez le grand Lap.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son grand ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière, qui fêtera bientôt ses 80 ans, a longtemps été «Monsieur Hockey» à Rouyn-Noranda. En plus de superviser les patinoires de la ville et les ligues de toutes sortes, il était le lien direct entre le Canadien de Montréal et les patineurs du Nord-Ouest. Ex-défenseur des Citadelles de Québec, il connaissait bien Sam Pollock, Scotty Bowman, Claude Ruel et le Prof Caron. C’est ainsi qu’il a aidé plusieurs jeunes à faire carrière au hockey, dont Réjean Houle, les frères Bordeleau, Pierre Turgeon, Éric Desjardins et Stéphane Matteau.

Histoire d’amour

Avec son ami Pit Laflamme, le grand Lap aussi fondé l’École de hockey du Nord-Ouest, un camp d’été qui a connu un immense succès grâce à l’implication de nombreux joueurs de la Ligue nationale. C’est à cette époque que s’est développée mon histoire d’amour avec l’Abitibi, tant et si bien que j’en suis venu à signer une chronique pour l’hebdomadaire régional à la demande du regretté Jacques Bibeau, le même homme qui a procédé à la fusion des villes de Rouyn et de Noranda.

Je pourrais vous parler de la capitale du cuivre pendant des heures et des heures. Je suis chez-moi ici. Sans doute parce que j’y ai tissé des amitiés sincères avec des gens chaleureux et de fidèles lecteurs.

C’est ici que l’hôtelier Gilles Coutu et l’ancien sénateur Normand Grimard m’ont enseigné la chanson du chauffeur de taxi, qu’on a célébré le 500e but de Pierre Turgeon, joué au hockey dans la taverne de Ghislain Beaulieu, fait la pêche sur le lac Kanasuta, mangé de la poutine chez Morasse à 3h. du matin et bien d’autres choses encore.

Je profite de cette bréve chronique pour saluer Ghislain Beaulieu, Gerry Piette, la famille Coutu, André Renaud, Michel Lemire, Yvan Héroux, Wallace Bradley, Jean-Luc Racicot, Louis-Charles Bélanger, Jean-Guy Rivard, Norm Connelly, Réjean Houle et Bernard Duchesneau, ainsi que tous ceux et celles qui m’ont fait aimer ce coin de pays. Sans oublier Pit et le grand Lap, évidemment!