Le coeur sous les palmiers

SHERBROOKE— Les longues cheminées de la papetière Domtar crachent leur fumée sur la petite montagne du 12. Une quinzaine de milles plus loin, le ciel est gris, les canards grelottent dans le lac des Nations et il neige encore un peu sur l’Orford Express. Comme si l’hiver refusait obstinément de céder sa place au printemps.

Avant d’aller voir jouer le Phoenix contre les Huskies, je m’arrête quelques minutes dans un resto de la rue King pour avaler une pointe de pizza et mettre de l’ordre dans mes papiers. Et Dieu sait que j’en ai des bouts de papier!

Je m’en vais voir du hockey junior dans le «nouveau» Palais des Sports, un bijou d’amphithéâtre qui fait la fierté de Sherbrooke et de toute la région. L’ambiance est bonne, le spectacle aussi, mais j’ai l’esprit ailleurs.

Quand arrive le mois de mars, j’ai le vague à l’âme et mon coeur est en Floride. C’est pas compliqué: je m’ennuie de l’époque où j’allais passer six ou sept semaines sous les palmiers pour couvrir le camp d’entraînement des Expos.

Les souvenirs se bousculent dans ma tête: Rusty, Coco, Mack, Stoney, Big John Bateman, Hunt, Morton, Bailey, Frenchie Baby… sans compter Charles et sa pipe, McHale et son drôle de chapeau, Joe Liscio, Harvey Stone, Fanning, le p’tit général et combien d’autres.

Au début des années 1970, aucun joueur des Expos ne

Au début des années 1970, aucun joueur des Expos ne gagnait 100 000$ par année, pas même une étoile comme le Grand Orange.

Les matchs n’ont aucune espèce d’importance. Les circuits, les buts volés et les retraits au bâton ne voudront plus rien dire quand la saison débutera pour de bon. Le soir, on fait la fête dans les meilleurs restos de Daytona ou de West Palm Beach. Nous sommes tous jeunes et la vie est belle. Notre folle aventure ne se terminera jamais.

Aucun de nos joueurs ne gagne 100 000$ par année, même pas le Grand Orange, adulé d’un bout à l’autre du pays. McHale le proclame intouchable. Pourtant, dans quelques jours, il sera échangé aux Mets en retour de trois jeunes joueurs prometteurs (Foli, Singleton et Jorgensen).

Nos chances de championnat sont nulles, mais nous sommes fiers de notre équipe. Fiers d’avoir notre place dans les grandes ligues avec les Dodgers, les Phillies, les Pirates, les Cards, les Cubs et tous les autres.

On a beau dire et beau faire, Montréal n’est plus la même depuis le départ des Expos. N’étaient-ils pas notre fenêtre sur le monde?

C’est l’argent, le maudit argent, qui a bousillé cette belle organisation. Lorsque les salaires se sont mis à grimper en flèche, Charles Bronfman a vu rouge et il a choisi de quitter le navire. C’était le début de la dérive.

Lorsque Charles Bronfman a quitté le navire, ce fut le début de la fin pour Expos.

Lorsque Charles Bronfman a quitté le navire, ce fut le début de la fin pour Expos.

Buck et Felipe ont continué de nous faire rêver quelques années encore, puis la grève est arrivée et elle a tout gâché. Claude Brochu s’est lancé dans les ventes de feu avant qu’un triste vendeur de tableaux ne vienne mettre fin à une très longue agonie.

Cette histoire est bête à pleurer. Avions-nous les moyens de survivre dans cette jungle infernale? Un nouveau stade au centre-ville aurait-il pu relancer la concession vers de nouveaux sommets? Peut-être que oui, peut-être que non. Heureusement, il reste des souvenirs que rien ni personne ne peut nous enlever.

Et Warren Cromartie qui continue de croire au jour de la résurrection!

Koufax au camp des Dodgers

Sandy Koufax, meilleur lanceur gaucher de l’histoire du baseball, est de retour en uniforme avec les Dodgers de Los Angeles.

Il y a quelques semaines, le fameux «southpaw» a signé un contrat d’un an avec le président Mark Walter. Il secondera l’instructeur des lanceurs Rick Honeycutt durant le camp d’entraînement, puis il agira comme conseiller spécial auprès du président. Il participera aussi à la grande fête du 6 juin au stade des Dodgers. Cette journée-là, on soulignera le 50e anniversaire du championnat remporté aux dépens des Yankees de Mickey Mantle et Roger Maris.

Sandy Koufax a lancé quatre matchs sans point ni

Sandy Koufax a lancé quatre matchs sans point ni coup sûr durant sa glorieuse carrière avec les Dodgers.

Trois fois gagnant du trophée Cy Young et joueur par excellence des Séries mondiales de 1963 et 1965, Koufax vient de fêter ses 77 ans. Il aurait pu rester à la maison bien tranquille et protéger sa vie privée. Il a plutôt choisi de retourner à ses anciennes amours même si cela l’oblige à répondre aux questions des journalistes et à signer des centaines d’autographes.

On le dit très bon pour transmettre ses connaissances aux jeunes lanceurs, tant au point de vue technique que mental. Il aura sans doute de bonnes discussions avec les Clayton Kershaw, Chad Billingsley, Chris Capuano et Josh Beckett.

Koufax appartient à la famille des Dodgers depuis 1955. Ses premiers coéquipiers s’appelaient Jackie Robinson, Duke Snider, John Roseboro, Willie Davis, Don Drysdale et Maury Wills. Une fois à la retraite, il a reçu des offres d’autres organisations, mais il n’a jamais voulu endosser un autre chandail que celui des Dodgers.

Entre 1960 et 1966, «Lefty» a dominé outrageusement le baseball avec un mélange de rapides et de courbes qui faisait frémir ses adversaires. Il a connu trois saisons de 25 victoires et il a fait mordre la poussière à près de 2400 frappeurs. On parle encore de son premier match dans la Série mondiale de 1963. Il avait alors passé 15 Yankees dans la mitaine, dont Mickey Mantle, Roger Maris, Yogi Berra et Elston Howard.

Les échos du baseball

  • DEREK JETER est de retour à l’entraînement et il se dit confiant de participer au match d’ouverture des Yankees. Il s’est fracturé la cheville gauche dans le premier match de la série contre Détroit, l’automne dernier. Il aura 39 ans au mois de juin. «Tout le monde vieillit et moi aussi», avoue-t-il.

    Pablo Sandoval a soulevé l'ire de son gérant

    Pablo Sandoval a soulevé l’ire de son gérant en se présentant au camp d’entraînement gras comme un voleur.

  • TIM LINCECUM s’est présenté au camp des Giants dans une forme resplendissante, mais ce n’est pas le cas de PABLO SANDOVAL. Il est gras comme un voleur et le gérant Bruce Bochy n’est pas content du tout.
  • Quoi qu’il arrive durant les prochains mois, MARIANO RIVERA en sera à sa dernière campagne avec les Yankees.
  • CURT SCHILLING avoue s’être fait injecter du toradol pendant 10 ans afin d’améliorer ses performances au monticule. C’était alors permis, mais ce produit est interdit dans le baseball depuis mars 2012.
  • La compagnie Topps a rayé le nom de PETE ROSE dans ses cartes de baseball, mais elle a gardé celui de BARRY BONDS. Étrange décision.
  • JOSH HAMILTON s’est amené au camp des Angels avec 20 livres de moins. Il a des choses à prouver.
  • VIN SCULLY se prépare à entreprendre sa 64e saison au micro des Dodgers.
  • ROBINSON CANO, des Yankees, deviendra joueur autonome au mois de novembre à moins qu’on lui offre d’ici là un contrat à la Godfather.
  • KEVIN YOUKILIS, qui remplacera Alex Rodriguez au troisième coussin, a un message pour les partisans des Yankees: «Je ne suis pas A-Rod et j’ai encore le logo des Red Sox étampé sur le coeur».
  • BRYCE HARPER, des Nationals de Washington, a ajouté 15 livres de muscles à sa structure.

12 Québécois dans les camps du baseball majeur

Les Expos sont morts et enterrés depuis huit ans et demi, mais il y a encore des Québécois qui trouvent le moyen de s’affirmer sur la scène du baseball.

La plus belle preuve, c’est que nous avons une douzaine de représentants dans les différents camps d’entraînement du baseball majeur. Le plus connu est évidemment le receveur Russell Martin qui a choisi de quitter les Yankees et de poursuivre sa carrière dans l’uniforme des Pirates de Pittsburgh.

Philippe Aumont espère mériter un poste régulier dans le personnel de lanceurs des Phillies.

Philippe Aumont, le gentil géant de Gatineau, espère mériter un poste régulier dans le personnel de lanceurs des Phillies de Philadelphie. (Photo Jacques Lanciault)

Il y a aussi le gentil géant, Philippe Aumont, de Gatineau, qui se bat pour conserver son poste de releveur chez les Phillies de Philadelphie. Il a participé à 18 matchs la saison dernière et il a maintenu une respectable moyenne de points mérités de 3,68. Il vient d’avoir 24 ans.

Les autres candidats de chez nous sont: Chris Leroux et Pierre-Alexandre Valiquette (Pittsburgh), Luke Carlin (Cleveland), Oscar Taveras (Saint-Louis), Michael Blanke (White Sox de Chicago), Jean-Luc Blaquière (New York Mets), Jesen Dygestile-Therrien (Phillies), Jonathan Jones (San Francisco) François Lafrenière (Atlanta) et Ismael Pena (Arizona).

À cela il faut ajouter trois Franco-Ontariens: Erik Bedard (Houston), Chris Bisson (San Diego) et Alexandre Roy (Seattle).

Bien sûr, la marche est haute pour atteindre les ligues majeures. Ils ne réussiront pas tous, mais ils ont le mérite de se battre avec acharnement contre les meilleurs joueurs des Etats-Unis et d’Amérique latine. (Merci à Jacques Lanciault pour les infos).

CH: 4 points en Floride

  • Les 40 premières minutes du match Canadien-Panthers étaient d’un ENNUI MORTEL. Rien pour écrire à sa mère! En prolongation, le jeune ALEX GALCHENYUK a su profiter du manque de vigilance du défenseur Dmitry Kulikov pour refiler la rondelle à RENÉ BOURQUE qui a inscrit le but de la victoire. JOSÉ THÉODORE a été brillant dans la défaite de son équipe et CAREY PRICE a tenu le fort en troisième période. C’était son 17e jeu blanc en carrière.
  • Le Canadien a donc quitté la Floride avec quatre points sur une possibilité de quatre. Il ne fait aucun doute que le jour n’est pas loin où Galchenyuk deviendra l’attaquant NUMÉRO UN du Tricolore. Il a tout pour réussir.

    Alex Galchenyuk ne tardera pas à devenir

    Alex Galchenyuk ne tardera pas à devenir le meilleur attaquand du Canadien.

  • JONATHAN HUBERDEAU, des Panthers, en est un autre qui a un très bel avenir devant lui. Encore faudra-t-il lui trouver de meilleurs coéquipiers.
  • Triste fin de carrière que celle de MATHIEU DARCHE. Il aurait mérité un bien meilleur sort. On lui souhaite tout le succès possible dans sa prochaine aventure.
  • Qui va dire à MAX PACIORETTY que la saison est commencée? À mois qu’il soit revenu au jeu trop rapidement?
  • ANDREW BRUNETTE, qui vient de prendre sa retraite à l’âge de 39 ans, est un bel exemple de persévérance. Il a joué plus de 1100 matchs dans la LNH même s’il a été un choix de septième ronde en 1993. Natif de Sudbury, il termine sa carrière avec 268 buts. Il a connu ses meilleures saisons à Atlanta, à Denver et au Minnesota.
  • Ça joue du coude entre GARY BETTMAN et RENÉ FASEL concernant la participation des joueurs de la Ligue nationale de hockey aux Jeux olympiques de SOTCHI. Encore une histoire d’argent et de pouvoir. Pour toutes sortes de bonnes raisons, il faut que les meilleurs joueurs de la LNH soient de la fête.
  • Félix Potvin: le même message que Bobby Orr.

    Félix Potvin: le même message que Bobby Orr.

  • De passage à RICHMOND dans le cadre du 50e tournoi Mousquiri, FÉLIX POTVIN a rejoint les propos de l’illustre Bobby Orr quand il a dit aux jeunes: «Profitez pleinement de chaque moment et AMUSEZ-VOUS sur la patinoire. À votre âge, c’est tout ce qui compte».
  • L’OCÉANIC DE RIMOUSKI accueillera ce soir son 3 000 000e spectateur. L’équipe s’est installée dans le Bas-Saint-Laurent en 1995 et elle est vite devenue un des fleurons du circuit Courteau.
  • On dit le plus grand bien de JARMO KEKALAINEN, nouveau directeur général des Blue Jackets de Columbus. Il a beaucoup de FLAIR pour repêcher de bons jeunes joueurs et il en aura grandement besoin avec une équipe qui croupit dans les bas-fonds de la Ligue nationale depuis 12 ou 13 ans.
  • YANIC PERREAULT, ancien joueur du Canadien et des Maple Leafs, participe au tournoi Pee-Wee de QUÉBEC avec ses deux enfants, Liliane et Jacob, qui portent les couleurs du Phoenix de Sherbrooke. En plus d’être entraîneur de l’équipe, Yanic s’implique beaucoup dans le hockey mineur à MAGOG. Il a une bonne raison: ses quatre enfants jouent au hockey.
  • Seulement huit personnes ont leur plaque à Cooperstown et au Panthéon du baseball canadien: GARY CARTER, Andre Dawson, Roberto Alomar, Ferguson Jenkins, Pat Gillick, Tom Lasorda, Sparky Anderson et JACKIE ROBINSON.
  • Un mauvais cocktail: ENFANTS ROIS et gouvernement trop généreux.

Le mot d’humour

Une secrétaire est hospitalisée pour une appendicite aigüe lorsqu’elle reçoit la visite de sa consoeur de travail. Elle en profite pour demander comment ça se passe au bureau en son absence et son amie lui répond: «Tout le monde fait sa part pour te remplacer adéquatement. Louise fait le café, Josée lit tes magazines et Chantal couche avec le patron!»

Andre Dawson pourfend les tricheurs

Andre Dawson, ancien joueur étoile des Expos et des Cubs de Chicago, n’a pas les tricheurs en odeur de sainteté et il ne voit pas pourquoi on leur ouvrirait les portes du Temple de la renommée.

Il fait évidemment allusion aux Mark McGwire, Roger Clemens, Sammy Sosa et Barry Bonds.

«C’est le dossier de la dope qui a retardé mon entrée à Cooperstown, a-t-il confié à un journaliste du Chicago Daily Herald. C’était le gros sujet de discussion vers la fin de ma carrière. On me disait que j’avais les chiffres pour être élu, mais lorsque mon nom est apparu sur les bulletins de vote, je n’étais plus dans la course».andre-dawson

Dawson a frappé 438 circuits durant sa carrière. Cette seule statistique aurait dû lui ouvrir automatiquement les portes du temple, mais il a dû patienter pendant neuf ans avant d’être admis. On lui reprochait surtout son rendement dans les séries de championnat. De tous les joueurs qui ont frappé 400 circuits et plus, Dave Kingman est le seul à ne pas avoir sa place à Cooperstown.

«J’ai joué dans les majeures pendant 21 ans, ajoute Dawson. Ajoutez à cela une couple de saisons dans les mineures. Durant toute ma carrière, je n’ai pas affronté beaucoup de futurs membres du panthéon. Tout à coup, durant les années 1990, les records se sont mis à tomber comme des mouches. Ce n’était pas normal. Tu ne vois jamais arriver une flopée de joueurs étoiles en même temps. Ça ne marche pas de cette façon.

«Je ne suis ni fâché ni amer, mais j’avoue que ça me dérange un peu. J’en ai discuté avec Frank Robinson l’an passé. Lui non plus n’aime pas la façon qu’on a chamboulé le livre des records. Les joueurs qui ont utilisé des stéroïdes pour améliorer leurs performances sur le terrain ont manqué de respect envers l’histoire du baseball et envers le grand livre des records».

Aaron, Mays et Mantle

Dawson n’entend pas partager sa gloire avec des tricheurs. «Je ne peux pas imaginer que ces gars-là puissent entrer au panthéon la tête haute en pensant qu’ils ont accompli de grandes choses, poursuit-il. Je ne veux même pas être en leur compagnie. Ce qu’ils ont fait n’était pas correct».

Le Hawk estime que les chroniqueurs de baseball ont le devoir de punir les tricheurs, peu importe leurs statistiques.

«Mes chiffres ont été éclaboussés par la période des stéroïdes et j’ai dû attendre neuf ans avant d’être élu au panthéon. J’en ai subi les conséquences. D’autres joueurs ont été carrément oubliés. C’est maintenant aux tricheurs de payer la note. Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient.

«Ce qu’ils ont fait au baseball, c’est terrible. Je pense à des joueurs comme Hank Aaron, Willie Mays ou Mickey Mantle et ça me rend furieux. Ils ont travaillé très fort pour atteindre l’excellence. D’autres ont réussi à les rejoindre et à les dépasser en utilisant de la dope. J’adore le baseball et je déteste voir mon sport se faire salir de la sorte. Il ne faut pas laisser les tricheurs entrer au panthéon. Ça serait la pire insulte».

Son message est clair et net.